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mardi, 21 juin 2022

L'Europe est donc la grande perdante

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L'Europe est donc la grande perdante

par Daniele Perra

Source : Daniele Perra & https://www.ariannaeditrice.it/articoli/l-europa-dunque-e-la-grande-perdente

Début juin, le Centre d'études stratégiques et internationales basé à Washington (un groupe de réflexion très proche du ministère américain de la Défense et de l'industrie américaine de l'armement par laquelle il est copieusement financé) a publié un article d'Antony H. Cordesman intitulé "L'impact à long terme du conflit ukrainien et l'importance croissante du volet civil de la guerre", qui décrit bien la nouvelle approche nord-américaine du conflit en Europe de l'Est.

On y lit : "il semble désormais possible que l'Ukraine ne récupère pas ses territoires à l'est et ne reçoive pas rapidement l'aide dont elle a besoin pour la reconstruction". Une aide qui serait estimée, de manière très optimiste, à 500 milliards de dollars (un chiffre qui ne tient pas compte de la perte territoriale de sa région la plus riche). De plus, l'Ukraine devra compter avec une menace russe permanente qui limitera sa capacité à reconstruire ses zones industrialisées et qui, surtout au vu des pertes territoriales mentionnées supra, n'entraînera pas quelques problèmes en termes de commerce maritime (le risque que la Russie, une fois les opérations dans le Donbass terminées, se dirige vers Odessa, excluant complètement Kiev du littoral de la mer Noire, reste réel).

L'article rapporte également comment le conflit a mis en évidence, du côté russe, une utilisation coordonnée et très souple des moyens militaires, politiques et économiques en comparaison de laquelle, le simple recours à la guerre de propagande et au régime de sanctions du côté occidental a semblé sensiblement inefficace. Un facteur qui, d'une manière ou d'une autre, remodèlera le système mondial puisque la fin éventuelle des combats ne signifiera pas la fin de ses impacts économiques et géopolitiques à long terme. Sans compter que la Russie et la Chine développent une remarquable capacité à attirer les pays africains et asiatiques à leurs côtés (le récent cas du Mali, qui a choisi d'expulser les contingents français et italiens, en ce sens, est emblématique).

En outre, contrairement à la propagande occidentale jusqu'à présent, Cordesman affirme que seule une "infime partie" des actions russes en Ukraine peut être formellement définie comme des "crimes de guerre", malgré leur impact sur la population civile.

Maintenant, indépendamment des considérations du chef émérite en stratégie du Think Tank nord-américain (avec lesquelles on peut être d'accord ou non), ce qui est évident, c'est le changement de paradigme dans la narration du conflit par le centre de commandement de l'Occident.

Les Etats-Unis (ceux qui, selon Kissinger, n'ont que des intérêts et non des alliés) ne sont pas novices dans ces opérations d'abandon de l'"ami" lorsqu'ils ont atteint leur but ou ne le jugent plus utile (du Vietnam à l'Afghanistan, en passant par le Panama et l'Irak, l'histoire regorge d'exemples similaires). Il reste à voir si les États-Unis ont réellement atteint leurs objectifs en ce qui concerne le conflit en Ukraine ou si ce changement de paradigme peut être interprété comme un "retrait stratégique".

Il a été souligné précédemment que le conflit en Ukraine entraîne de profonds changements dans la structure économique, financière et géopolitique actuelle du monde. Peut-on parler d'une évolution vers un système multipolaire ? La réponse est oui, même si les États-Unis eux-mêmes tentent de la ralentir. Comment ? Il existe aujourd'hui trois (à l'avenir, il pourrait y en avoir quatre avec l'Inde) grandes puissances mondiales : les États-Unis, la Russie et la Chine (ces deux dernières sont considérées comme des puissances révisionnistes du système unipolaire). Cependant, le principal concurrent mondial du dollar est l'euro. Ergo, l'objectif nord-américain, pour gagner du temps dans la parabole descendante de l'empire nord-américain, est l'affaiblissement constant de la monnaie européenne. Outre l'Ukraine, qui est le grand perdant du conflit actuel en Europe de l'Est ? L'Union européenne. L'objectif des États-Unis, au moins depuis 1999, est de rendre leur propre industrie artificiellement compétitive en détruisant l'industrie européenne tout en maintenant le Vieux Continent dans un état de captivité géopolitique. L'élite politique européenne en est bien consciente, mais elle est trop occupée à poursuivre ses propres intérêts, ceux du portefeuille.

Prenez par exemple le cas limite de l'Italie, dont la stratégie énergétique à long terme a volé en éclats avec l'agression de l'OTAN contre la Libye. Depuis lors, les gouvernements Monti, Letta et Renzi ont été les principaux responsables de la subordination presque totale de la politique énergétique italienne au gaz russe. Aujourd'hui, les mêmes partis qui ont d'abord soutenu la nécessité d'une intervention en Libye, puis les gouvernements qui ont suivi celui de Berlusconi (responsable de la trahison de Tripoli) sont les mêmes qui demandent et applaudissent l'embargo sur les importations d'hydrocarbures en provenance de Russie, une fois de plus au mépris total de l'intérêt national de l'Italie. Dans ce contexte, la seule solution pour l'Italie ne peut être que de se débarrasser au plus vite du draghisme.

L'Europe est donc la grande perdante sur le plan économique et géopolitique. La possibilité d'une crise alimentaire en Afrique et au Proche-Orient en raison de la poursuite du conflit et, par conséquent, la réduction des exportations de céréales russes et ukrainiennes vers ces régions pourraient provoquer de nouvelles vagues de migration qui affecteront directement une Europe dans laquelle le problème de l'approvisionnement énergétique entraînera une inflation toujours plus élevée, une crise économique structurelle et une baisse relative de la qualité de vie générale.

Enfin, il ne faut pas sous-estimer le fait que l'ancre de salut pour l'Europe (du moins à court terme, car la diversification via l'Afrique et Israël semble bien loin) était censée être le gaz naturel liquéfié nord-américain. Eh bien, une étrange explosion a récemment mis hors service le HUB GNL de Freeport, au Texas, d'où partent les navires transportant le gaz vers l'Europe. L'infrastructure sera à nouveau opérationnelle à partir de la fin de 2022. Tout cela alors que Gazprom réduit ses exportations vers l'Europe en représailles à l'approbation d'un énième paquet de sanctions suicidaires.

Voir : 

The longer-term impact of the Ukraine conflict and the growing importance of the civil side of the war, www.csis.org

L'utopia di chi spera nel GNL di USA, Africa e Israele, www.ilsussidiario.net

L'UE ed il suo settore energetico,  www.eurasia-rivista.com.

dimanche, 19 juin 2022

La revue de presse de CD - 19 juin 2022

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La revue de presse de CD

19 juin 2022

EN VEDETTE

Identité numérique : prouve que tu existes

La Commission européenne prépare son « portefeuille européen d’identité numérique ». Rome et Bologne adoptent le « crédit social numérique » à la chinoise. La digitalisation de l’État et son corollaire, l’identification numérique, progressent dans l’indifférence des Smartiens, à la faveur des phases aigües de la Crise (épidémie, guerre, effondrement écologique). Il aura fallu moins de vingt ans pour que se réalisent nos pires anticipations sur la société de contrainte.

piecesetmaindoeuvre.com

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ASIE

Division parmi les élites du Japon

Depuis que Fumio Kishida a pris le poste de premier ministre, la situation a radicalement changé. En peu de temps, le Japon est en fait devenu "garçon de courses", non seulement en suivant tous les ordres des États-Unis, mais aussi en essayant, comme on dit, d'être "en avance", de prendre une place à l'avant-garde du chœur anti-russe. Les relations russo-japonaises, qui avaient été consolidées par Abe et ses prédécesseurs, Kishida a pu littéralement les réduire à néant en quelques semaines. La rhétorique de Kishida parle d'elle-même, appelant, par exemple, à "aider le monde à réaliser la dé-russification énergétique".

euro-synergies.hautetfort.com

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DÉSINFORMATION/CORRUPTION/CENSURES

Londres reconnaît avoir espionné l'avocate australienne de Julian
Assange...

Le gouvernement britannique a admis avoir espionné l’avocate
australienne Jennifer Robinson, membre de l’équipe juridique du
fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, et partagé l’information avec
les États-Unis, a révélé jeudi l'avocate. Jennifer Robinson a déclaré jeudi
qu’elle était parvenue à un accord à l’amiable avec les autorités du
Royaume-Uni après que celles-ci aient reconnu devant la Cour
européenne des droits de l’Homme qu’elle avait été surveillée pendant
qu’Assange était hébergé à l’ambassade d’Équateur à Londres. « Le
gouvernement britannique a maintenant admis qu’il a violé mes droits en
me surveillant et en partageant des informations avec les États-Unis, et
cela inclut la protection du matériel journalistique confidentiel
» a déclaré
l’avocate, qui a porté plainte devant le tribunal européen en 2016, ainsi
que deux autres plaignants. Jennifer Robinson a ajouté que son cas
faisait partie d’un exemple d’espionnage illégal sur le fondateur de
WikiLeaks et son équipe juridique, ce qui a également été révélé lors du
procès d’extradition du journaliste australien aux États-Unis. L’agence de
sécurité espagnole engagée par l’ambassade d’Équateur à Londres
aurait régulièrement espionné Assange pendant les sept années qu’il a
passées à l’ambassade d’Équateur, et a partagé l’information avec les
services de renseignement américains. (Radio Havane Cuba, le 10-06-2022)

Cf2r.org

https://cf2r.org/wp-content/uploads/2022/06/Renseignor123...

« Expérimentation sauvage » contre la tuberculose : fin de partie pour Mediapart et les détracteurs du Pr Raoult

Le 22 octobre 2021, le journal Mediapart portait des accusations graves à l’encontre du Pr Didier Raoult et de l’Institut hospitalo-universitaire de Marseille qui auraient mené « une expérimentation sauvage contre la tuberculose ». Des allégations qui seraient infondées selon Didier Raoult qui rapporte dans un communiqué les conclusions de l’ANSM après son inspection : « Il n’y a jamais eu le moindre essai thérapeutique sur la tuberculose au sein de l'IHU ».

Francesoir.fr

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Législatives 2022 : une union de la gauche très populaire auprès des médias de grand chemin

Jean-Luc Mélenchon a réussi un coup de maître en affichant sa volonté de se voir nommé premier ministre à l’issue des élections législatives, s’il obtient un nombre de députés suffisants. Il s’est ainsi placé en premier opposant à Emmanuel Macron, bien qu’il n’ait pas été qualifié au second tour de l’élection présidentielle. Mais un autre facteur, bien plus déterminant, lui donne un atout majeur : la surreprésentation du temps de parole des candidats de l’union de la gauche (la « NUPES ») dans de nombreux médias de grand chemin.

ojim.fr

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Revue de presse RT du 5 au 11 juin

L’actualité vu de « l’autre côté ». Au sommaire : L’histoire des HIMARS (missiles américains longue distance) ou comment lancer l’escalade du conflit sans en avoir l’air ; L’Europe s’enfonce dans un sombre système de « police politique » ; L’OTAN continue à provoquer la Russie ; Et l’Europe continue d’en payer les conséquences ; Les méthodes fascistes ukrainiennes continuent ; Les occidentaux n’arrivent pas à perdre leur prétention à décider de tout, tous seuls ; Le seul effet des sanctions est l’effet boomerang, C’est avec de telles nouvelles que l’on voit qui est le vrai boss en Europe, parallèlement, la pression sur la Chine s’accentue.

Lesakerfrancophone.fr

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ÉCONOMIE

Un capitalisme de l'urgence dans un monde en désintégration

"L'accélération du paradigme de l'urgence à partir de 2020 a un but simple mais largement contesté : dissimuler l'effondrement socio-économique", affirme Fabio Vighi (photo), professeur à l'université de Cardiff, en exposant sa thèse sur la façon dont diverses crises bio- et géopolitiques sont utilisées pour ralentir l'effondrement du système capitaliste.

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Le fiasco de la guerre économique de l’Occident contre la Russie

Dans un mélange d’irréalisme géopolitique, de diplomatie spectacle et d’atlantisme aveugle, l’Union européenne a dégainé l’arme économique pour contrer l’invasion russe en Ukraine. Ces sanctions se sont révélées dommageables pour les Européens.

Maliweb.net

https://www.maliweb.net/international/le-fiasco-de-la-gue...

ÉNERGIES

Allemagne et Qatar : géopolitique du gaz, hydrogène et… football

L’Allemagne espère acheter du gaz au Qatar afin de pallier la fin du gaz russe. Un chemin pas si simple à obtenir compte tenu des contraintes mondiales. Et pendant ce temps, le Qatar et les compagnies pétrolières gèrent la géopolitique de l’énergie…

Contrepoints.org

https://www.contrepoints.org/2022/06/13/432668-allemagne-...

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L’Inde commence à remplacer l’UE comme principal marché énergétique de la Russie

Malgré les demandes occidentales de cesser ses achats de pétrole russe, une agence de recherche basée à Helsinki a constaté que l’Inde a acheté 18% de tout le brut exporté par la Russie en mai, contre 1% avant le début de l’opération militaire en Ukraine. Les rabais ont permis à New Delhi de ne pas suivre la voie des sanctions, d’autant que les raffineurs indiens sont extrêmement satisfaits.

breizh-info.com

https://www.breizh-info.com/2022/06/16/188216/linde-comme...

Les guerres énergétique et alimentaire se retournent l'une contre l'autre et mettent Biden au pied du mur

La Russie gagne la "guerre économique" (https://bit.ly/3xohBsg) que lui imposent les États-Unis et l'OTAN - qui contrôlent une Union européenne (UE) méconnaissable - alors que les prix du pétrole et du gaz ont grimpé en flèche jusqu'en des hauteurs stratosphériques, tandis que le rouble, désormais la monnaie la plus puissante du monde, s'échange à moins de 61 pour un dollar. Le Wall Street Journal fait une excellente remarque : "Ne riez pas (sic) : La Maison Blanche veut fabriquer des panneaux solaires et des bombes thermiques pour arrêter Vladimir Poutine" (https://on.wsj.com/3GTQxo5).

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ÉTATS-UNIS

Une histoire des bourdes de la CIA

La CIA fait rêver et fantasmer. On lui prête beaucoup : des coups d’Etat, des renversements de dirigeants, des assassinats. Pourtant, son histoire est surtout celle de ses bourdes et de ses échecs. Mais avoir fait croire qu’elle était redoutable et efficace contribue à sa puissance et est probablement son plus grand succès. Toutefois, en dépit de son titre, il ne s’agit pas d’une histoire de la CIA mais d’un récit des errements successifs de l’Agence à partir de quelques-unes de ses figures. L’ouvrage est plus un travail militant qu’un travail d’historien.

Revueconflits.com

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Ukraine : les États-Unis responsables du conflit, un article du NYT

Le New York Times est le représentant attitré de l’« establishment » de la côte est et du versant woke de la côte ouest américaine. Mais il publie parfois des tribunes libres qui marquent un ton très différent, comme celle de Christopher Caldwell le 31 mai 2022, qui indique clairement un partage des responsabilités de la guerre Russie/Ukraine. Une analyse assez éloignée de ce que l’on peut lire habituellement dans les médias de grand chemin. Les intertitres sont de notre rédaction.

ojim.fr

https://www.ojim.fr/ukraine-les-etats-unis-responsables-d...

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Les États-Unis reconnaissent avoir financé des laboratoires biologiques en Ukraine

Dans une fiche d’information rédigée au mois de mars, cependant mise en ligne le 9 juin, le Pentagone a admis avoir versé depuis 2005 « environ 200 millions de dollars en Ukraine » dans l’objectif de participer au développement de « 46 laboratoires, établissements de santé et sites de diagnostic » en lien avec la recherche sur les agents pathogènes et la surveillance biologique. Le département de Défense précise qu’il s’agit de laboratoires « pacifiques ».

francesoir.fr

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Le Washington Post compare le rôle des États-Unis au Yémen à la guerre de la Russie en Ukraine

« Alors que les bombardements russes d’une maternité et d’autres cibles civiles en Ukraine ont suscité l’indignation générale en tant que crimes de guerre, des milliers de frappes similaires ont eu lieu contre des civils yéménites », écrivait le Washington Post le 4 juin.

ojim.fr

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FRANCE

Le secteur agricole français : un outil de puissance mal exploité

Forte de sa géographie et de son histoire agricole, la France a su adapter, moderniser et améliorer son agriculture jusqu’à atteindre la première place parmi les producteurs européens. Ces éléments demeurent, pour l’Hexagone, une source de puissance non-négligeable. Cette dernière s’incarnant au travers de 3 aspects : l’offensif, le défensif et le soutien. Malheureusement, ces capacités sont exploitées inégalement, et rarement à leur pleine capacité.

Ege.fr

https://www.ege.fr/infoguerre/le-secteur-agricole-francai...

Une polarisation qui dégénère

Le premier tour des législatives montre de façon claire qu’une majorité du peuple a bien compris qu’il était le dindon d’une farce tragique.

contrepoints.org

https://www.contrepoints.org/2022/06/15/432874-une-polari...

Futurs députés, abolissez toutes les mesures d’urgence !

Dans l’immédiat, demandons dès maintenant à nos futurs députés de voter la levée de toutes les mesures d’urgence sanitaire qui défigurent la France sans raison depuis trop longtemps.

contrepoints.org

https://www.contrepoints.org/2022/06/18/433095-futurs-dep...

GAFAM

Collusions avec des vendeurs de dispositifs de chiffrement, cartes mères vérolées : Comment les Five Eyes vous ont espionné pendant des décennies Et continuent à travailler pour étendre leur emprise

Des pays à travers le monde entretiennent des alliances pour espionner leurs citoyens. Collusions avec des vendeurs de dispositifs de chiffrement, cartes mères vérolées, etc. Voici comment l’alliance Five Eyes (qui est la plus ancienne de toutes) et ses descendantes vous ont espionné pendant des décennies et continuent à travailler pour étendre leur emprise.

Securite.developpez.com

https://securite.developpez.com/actu/334292/Collusions-av...

De la "webocratie"

Au milieu des difficultés, des embarras et des hypocrisies d'une classe politique culturellement désarmée, coupable d'avoir sous-estimé de manière flagrante la relation entre la démocratie et la diffusion du savoir, incapable de réguler les géants du numérique, nous nous retrouvons dans la fâcheuse situation de la fameuse grenouille bouillie à petits feux doux.

euro-synergies.hautetfort.com

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GÉOPOLITIQUE

Le sommet de l'OEA ou quand l'hégémonisme échoue

Du 6 au 10 juin, le sommet de l'OEA a eu lieu aux États-Unis. L'objectif initial du sommet était de restaurer l'image des États-Unis en Amérique latine et de tenter de consolider l'hémisphère occidental contre la Russie et la Chine. Mais tout ne s'est pas déroulé comme prévu

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IMMIGRATION

Le pacte européen sur les migrations et l’asile progresse: ce sera toujours plus d’immigration et moins de contrôles !

Vendredi 10 juin, les 27 ministres de l’intérieur des pays composant l’Union européenne sont parvenus à un accord sur un mécanisme pérenne de répartition et de relocalisation de migrants présents dans le sud de l’Europe. 10 000 demandeurs d’asile vont être concernés la première année. Le conseil de l’Union européenne a également adopté une résolution visant à restreindre le rétablissement des contrôles aux frontières intérieures de l’espace Schengen.

Breizh-info.com

https://www.breizh-info.com/2022/06/14/188065/le-pacte-eu...  

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Sur le 1,5 million de migrants arrivés en Allemagne en 2015, près de 900.000 vivent encore de prestations sociales

Des données publiques officielles ont révélé que près de 900 000 migrants, soit environ la moitié de ceux qui sont arrivés en Allemagne pendant la crise des migrants de 2015-2016, vivent toujours de prestations sociales.

lalettrepatriote.com

https://lalettrepatriote.com/sur-le-15-million-de-migrant...

LECTURE

Titre :

Poutine maître du jeu ?, de Jacques Baud. Max Milo, 298 pages, 2022.

Auteur ;

Jacques Baud a été membre du renseignement stratégique suisse, spécialiste des pays de l’Est et chef de la doctrine des opérations de la paix des Nations Unies. Au sein de l’OTAN, il a suivi la crise ukrainienne de 2014, puis a participé à des programmes d’assistance à l’Ukraine.

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Présentation :

Une remarquable synthèse sur la guerre qui se déroule en Ukraine, le rôle de l’OTAN, la politique des États-Unis et la vassalisation des gouvernements européens, sans oublier l’emprise à sens unique des médias occidentaux. Dommage qu’une fois de plus les éditions Max Milo ne fassent pas leur travail de corrections et de relecture car les coquilles abondent, travail loin d’être à la hauteur du manuscrit !

Extraits :

« Comme le dit Richard Sakwa, professeur de politique russe et européenne à l’Université du Kent : ‘’Un vrai paradoxe géopolitique est que l’OTAN existe pour gérer les risques créés par sa propre existence.’’ »

« Ce que les Américains et les Français appellent pudiquement ‘’contractants’’ en Afghanistan et en Irak deviennent des ‘’mercenaires’’ en Centrafrique. »

« Après la crise ukrainienne de 2014, les Occidentaux tentent de mettre en cohérence une ‘’invasion russe’’ sans troupes russes, une révolution démocratique par des militants d’extrême-droite nationalistes, la légitimité d’un gouvernement qui gouverne sans avoir été élu, etc. »

« Les États-Unis sont le pays qui a le plus de pannes des réseaux électriques de tous les pays occidentaux du fait de réseaux privatisés et vétustes que les exploitants ne mettent que rarement à niveau pour baisser les coûts et qui résistent mal aux surcharges. Les soi-disant cyber-attaques russes permettent ainsi aux compagnies de dégager leur responsabilité. »

« Comme le disait en 2014 le nouveau président Porochenko, mis en place par les Occidentaux en parlant de ses citoyens russophones : ‘’Nous aurons du travail, eux non ! Nous aurons des retraites, eux non ! Nous aurons des rentes pour les retraités et les enfants, eux non ! Nos enfants iront à l’école et à la garderie, les leurs resteront dans les caves des sous-sols ! Parce qu’ils ne savent rien faire ! Et c’est comme ça, précisément comme ça, que nous gagnerons cette guerre !’’ »

Au sujet des Accords de Minsk : « On avait d’un côté la France et l’Allemagne qui étaient les garants de l’accord du côté ukrainien tandis que la Russie était celui des autonomistes russophones. Le problème est que les accords prévoient que leur mise en œuvre est l’affaire de Kiev – ce qui est logique puisqu’il s’agit d’une affaire liée à sa souveraineté – mais que les deux garants occidentaux n’ont pas respecté leurs obligations. »

MONDIALISME/BIOTERRORISME/DICTATURE

Les 10 choses les plus inquiétantes et dystopiques proposées par le Forum économique mondial

Lorsque nous parlons d'élites mondiales, nous entendons ce cercle de pouvoir capable d'assumer une quantité et une qualité de pouvoir telles qu'elles peuvent affecter l'évolution historique au moins du présent. À première vue, cela peut sembler excessif, mais la concentration économique-financière, culturelle-idéologique et politique résumée dans ces personnalités et leurs entreprises et associations, peut facilement résumer une "puissance de feu" définissable comme étant "de quantification complexe" mais selon toute vraisemblance supérieure, en termes de résultats pratiques, même au travail potentiel de certaines nations individuelles. Si l'on ajoute à cela le besoin, non seulement de contrôle (voir le système de crédit social) et de supervision, mais aussi de prévision du comportement des individus, il est bien évident que le monde de demain est déjà parmi nous.

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OTAN

Les États-Unis mènent en Ukraine une guerre aux frais de l'Union européenne contre... l'Union européenne

À première vue, la situation donne l'impression que la guerre est menée contre la Russie par l'entremise de l'Ukraine sur le territoire de celle-ci et à ses dépens. Mais la définition même d'une guerre par procuration, que nous avons prise comme point de départ, nie le rôle de l'Ukraine en tant que véritable partie dans le conflit. Et une étude plus approfondie de la question confirme cette conclusion.

euro-synergies.hautetfort.com/

http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2022/06/08/l...

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RÉFLEXIONS

Les révolutions démographiques et politiques vont de pair

Il y a près de 250 ans, deux régions du monde ont connu une dépression démographique majeure : la Nouvelle Angleterre (région américaine alors colonie de la couronne britannique) et la France (alors première puissance européenne). S’ensuivront deux révolutions qui changeront la face du monde. Or, aujourd’hui, les prémices d’une crise démographique globale sont visibles : les projections de l’ONU montrent que la population mondiale devrait atteindre son pic vers 2100 pour connaitre ensuite une chute. Certains s’en félicitent, d’autres s’en inquiètent. Tomas Pueyo, franco-espagnol, diplômé de Centrale et de Stanford (USA), considère que cette dépression démographique serait une catastrophe évitable (voir son essai en lien). Ayant étudié en profondeur les précédents du 18ème siècle, il expose les raisons d’un tel bouleversement et en tire les conséquences pour notre monde d’aujourd’hui.

Laselectiondujour.com

https://www.laselectiondujour.com/les-revolutions-demogra...

Le rejet du processus de Bologne et les convulsions idéologiques de l'élite, par Alexandre Douguine

Parlons du rejet du processus de Bologne [NDLR : Il s'agit du processus de réforme du système d'enseignement supérieur au niveau international, qui a débuté en 1999 à l'Université de Bologne, dont il tire son nom. Cet accord a permis la mise en place d'un système presque unifié de reconnaissance et d'équivalence des qualifications académiques. De nombreux États européens adhèrent au processus, mais depuis trois ans, on assiste à un abandon progressif de la convention]. Le point central est une question de principe. L'introduction du système de Bologne faisait partie d'un projet global : la pleine intégration de la Russie dans le monde global, ce qui signifie l'adoption sans restrictions de toutes les normes et règles de l'Occident. Il ne s'agissait pas seulement d'éducation, mais de la principale stratégie du gouvernement russe depuis 1991.

euro-synergies.hautetfort.com

http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2022/06/09/l...

SANTÉ/INTERDICTIONS/LIBERTÉS

La vraisemblable évasion du Covid-19 d’un labo de Wuhan

La piste d’une évasion accidentelle du SARS Cov2 du laboratoire de Wuhan bénéficie d’un solide faisceau d’indices convergents. Tiens, ce n’est plus du « complotisme » !

Contrepoints.org

https://www.contrepoints.org/2022/06/13/395898-la-vraisem...

Confinement : une étude rapporte plus de 170.000 morts excédentaires aux Etats-Unis

Cette étude, menée par l’institut de recherche National Bureau of Economic Research (NBER), considéré comme le plus important organisme de recherche économique des États-Unis, constate une mortalité excédentaire de plus de 170 000 décès non liés au Covid, aux États-Unis, en 2020 et 2021. Un chiffre qui, selon les chercheurs, serait en vérité plus proche des 200 000 morts, puisque 70 000 personnes décédées potentiellement avec le virus, et non à cause de celui-ci, n’ont pas été prises en compte dans les calculs.

francesoir.fr

https://www.francesoir.fr/societe-sante/confinement-etude...

Ivermectine et Together : vers un nouveau LancetGate ?

Décidément l’ivermectine fait peur, tout est bon pour éviter de la prescrire, pour éviter les études pouvant démontrer une potentielle efficacité. S’il y a 84 études sur le sujet, celles qui tentent de démontrer que cela ne fait rien sont pour le moins surprenantes, parfois douteuses. Le dernier grand essai, Together, semble bien avoir été conduit pour donner ce résultat, en espérant une suite, comme celle du LancetGate avec Surgisphère qui a fermé la porte à l’hydroxychloroquine, sans que ceux qui ont fermé cette porte en raison de l’étude, ne l’aient rouverte une fois la vaste farce découverte. Le scénario vient de se reproduire en Afrique du Sud, qui vient de retirer l’ivermectine.

covid-factuel.fr

https://www.covid-factuel.fr/2022/06/14/ivermectine-et-to...

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UKRAINE

Dark Web : l’Ukraine revend les armes fournies par l’UE

Sur les marchés du Dark Web, plusieurs vendeurs proposent des armes lourdes fournies à l’Ukraine par les pays occidentaux. Les lance-roquettes et autres drones kamikazes pourraient tomber entre les mains des terroristes et autres criminels…

Lebigdata.fr

https://www.lebigdata.fr/dark-web-armes-ukraine

Les insupportables réactions de Zelensky

Billet d’humeur rédigé par Eric Denécé, Directeur et Fondateur du Centre Français de Recherche sur le Renseignement. Parallèlement à la poursuite du conflit militaire dans l’est de l’Ukraine, la guerre médiatique continue de battre son plein et ceux qui en sont à l’origine – ainsi que leurs relais, conscients ou inconscients – donnent de plus en plus dans la démesure, comme l’illustre la réaction mensongère et scandaleuse de représentants des forces pro-russes à la suite de la mort de Frédéric Leclerc-Imhoff, journaliste de BFM TV. Mais ce camp n’est pas le seul à être dans l’outrance en matière de communication, Zelensky et son entourage excellent particulièrement en la matière.

Geopragma.fr

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UNION EUROPÉENNE

Plus l’abstention croît, plus la technocratie (« française » ou bruxelloise) renforce son influence

Cette abstention a également un autre effet pervers surprenant : alors que la droite est quasiment absente du débat, il est facile de constater que la gauche ne réunit pas beaucoup plus de voix qu’en 2017. Le bloc socialo-écolo-communiste réunissait 6,9 millions d’électeurs au premier tour des législatives de 2017 (contre 7,7 millions cette année). Tandis que les macronistes réunissaient 7,3 millions d’électeurs (contre 6,1 millions cette année). Les deux phénomènes importants de ce premier tour de 2022, loin de manifester un enthousiasme pour l’extrême gauche, sont donc d’une part la plus grande abstention relative des électeurs de droite et d’autre part le transfert, au sein du bloc de gauche, de la social-démocratie vers l’extrême-gauche. L’évolution du PS est symptomatique de ce dernier point : alors que la plupart des électeurs socialistes avaient voté LREM en 2017, le PS vient de faire allégeance à Mélenchon.

Lesalonbeige.fr

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OTAN, honte et ruine pour l'Europe

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OTAN, honte et ruine pour l'Europe

Ernesto Milà

Source: https://info-krisis.blogspot.com/2022/06/cronicas-desde-mi-retrete-otan.html

Les deux grandes guerres économiques du XXe siècle, la Première et la Seconde Guerre mondiale, ont été déclenchées par la politique britannique visant à empêcher toute puissance d'être hégémonique en Europe. Ni le Kaiser n'était un impérialiste irrécupérable, ni Hitler ne voulait conquérir une Europe dont il savait qu'elle orbiterait autour de 100 millions d'Allemands réunifiés en 1938 et qui, par le poids même de son économie, servirait de pôle autour duquel le "nouvel ordre européen" serait construit. Le résultat des deux guerres mondiales a été la défaite de l'Europe. Il ne reste rien de la paix de Versailles. De la conclusion de la Seconde Guerre mondiale, il reste l'OTAN, ce résidu infâme qui n'aurait jamais dû voir le jour et qui n'a été que la reconnaissance de la vassalité de l'Europe envers les États-Unis. Le problème, aujourd'hui, est que les États-Unis sont un "empire" en déclin, non viable à court terme, déstabilisé de l'intérieur et qui, à tout moment, pourrait s'effondrer, non pas en raison de menaces extérieures, mais en raison d'un effondrement interne. Rien de tout cela ne semble importer aux gouvernements européens. Toujours emprisonnée dans la dynamique de la guerre froide et émasculée par la gauche "altermondialiste", par les "éco-pacifistes" et par une droite qui se reconnaît dans le "modèle américain", l'Europe se meurt à la même vitesse que la "capitale impériale".

DE LA CECA A LA CED, DU CHARBON ET DE L'ACIER À LA DÉFENSE

En 1945, l'important était de reconstruire l'Europe et de prendre conscience du pourquoi et du comment des deux conflits mondiaux, de prendre conscience aussi qu'ils avaient été provoqués.

Tous les politiciens européens n'étaient pas aveuglés par les "opérations psychologiques" qui avaient présenté d'abord le Kaiser comme l'agresseur, puis Hitler comme une bête assoiffée de sang. Des gens comme Jean Monnet et Robert Schuman étaient conscients qu'il y avait un conflit entre l'Allemagne et la France au sujet du charbon et de l'acier, mais qu'il pouvait être réglé simplement en établissant des pactes mutuels durables et en réorganisant l'économie européenne.

C'est ainsi que la Communauté européenne du charbon et de l'acier (CECA) est née en 1951, réunissant la France, la République fédérale d'Allemagne, l'Italie, la Belgique, le Luxembourg et les Pays-Bas. Cet accord historique a mis fin à trois guerres qui avaient handicapé trois générations de Français et d'Allemands et qui avaient toujours été stimulées par la politique britannique traditionnelle depuis le XVIIIe siècle: empêcher toute puissance européenne d'être hégémonique sur le continent et torpiller toute tentative de formaliser un accord Paris-Berlin-Moscou.

La CECA a été "acceptée" par le président Truman. Après tout, à l'époque, les États-Unis étaient engagés dans la guerre de Corée et devaient maintenir leur alliance avec les États européens. Ce n'était pas le meilleur moment pour leur tirer les oreilles. Sans oublier qu'en 1951, l'URSS avait déjà effectué des essais nucléaires à Semipalatinks. Les États-Unis, à cette époque, ne pouvaient donc avoir aucune friction avec leurs "alliés" européens.

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Cependant, lorsque René Pleven, chef du gouvernement français, Jean Monnet et Robert Schuman proposent la création d'une "force armée européenne" l'année suivante, ni les États-Unis ni le Royaume-Uni n'y sont inclus. L'OTAN avait bien été créée en 1949, mais elle était trop dépendante des États-Unis, ce qui faisait du continent européen un théâtre d'opérations incontournable en cas de confrontation avec l'URSS. Dans un premier temps, les États-Unis ont soutenu l'initiative, estimant qu'elle leur épargnerait un nouveau déploiement en Europe, sans pour autant diminuer leur influence. La Communauté européenne de défense (CED), qui devait être la traduction militaire de la CECA, se heurte à une opposition inattendue du général de Gaulle, ancré dans son "nationalisme mesquin". Si la France peut être une puissance nucléaire à elle seule, si elle maintient encore un "empire" en Indochine (qu'elle perdra en 1954), en Algérie (qu'elle perdra en 1962), en Afrique (des colonies qui seront perdues au compte-gouttes des années 1960 jusqu'à l'indépendance de Djibouti en 1977), elle n'a pas besoin de coopérer militairement avec des "ennemis historiques".

En 1954, le projet CED est officiellement enterré. Donc, toute initiative militaire se fera dorénavant avec l'OTAN seule...

LA GRANDE ESCROQUERIE DU RÉFÉRENDUM SOCIALISTE SUR L'OTAN. MATIÈRE OUBLIÉE...

Depuis lors, l'OTAN n'a cessé de croître: elle compte aujourd'hui 30 États membres (le dernier ralliement est celui de la Macédoine du Nord en 2020). Elle n'est pas, et ne peut pas être, une association "paritaire" d'États: c'est celui qui paie le joueur de cornemuse qui décide, et les États-Unis paient (70 % du budget est fourni par les États-Unis) au point de n'être qu'un instrument aux mains de la politique étrangère américaine, dans laquelle les autres partenaires ne comptent que comme figurants, sans le moindre pouvoir de décision.

Certaines adhésions ont été faites en utilisant des mensonges et des tromperies de la plus basse espèce. Le résultat du référendum du 12 mars 1986, organisé en Espagne, s'est par exemple soldé par une victoire du OUI de 56,8 %, sur une participation de moins de 60 % de l'électorat : 9.054.509 voix pour (56,85 %), contre 6.872.421 voix contre (43,15 %), avec 1.127.673 votes blancs (6,54 %) et 191.849 votes nuls (1,11 %). Ainsi, sur un total de 29.024.494 électeurs, moins d'un tiers a décidé d'adhérer à l'OTAN, et, soit dit en passant, le pays était déjà membre de l'organisation depuis mai 1982 sur décision de Leopoldo Calvo Sotelo. L'arnaque est survenue parce que le bulletin de vote indiquait que l'adhésion de l'Espagne à l'OTAN devait être établie dans les termes suivants: "1. La participation de l'Espagne à l'OTAN n'inclura pas son incorporation dans la structure militaire intégrée; 2. L'interdiction d'installer, de stocker ou d'introduire des armes nucléaires sur le territoire espagnol sera maintenue; 3. La présence militaire américaine en Espagne sera progressivement réduite". Eh bien, avec ce bulletin de vote inhabituel, qui ressemblait plutôt à un pamphlet en faveur de l'IS, le maintien de l'Espagne dans l'OTAN était justifié, malgré le fait que les trois conditions ont été violées dès le départ !

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L'Espagne était importante pour l'OTAN: elle fournissait une "profondeur stratégique" et les Pyrénées constituaient - du moins en théorie - une barrière pour les chars soviétiques et notre territoire une possibilité de regrouper des forces en cas d'invasion, de recevoir des matériaux et des troupes pour lancer une contre-offensive.

L'OTAN GRANDIT, LES USA PROGRESSENT DANS LEUR CRISE INTERNE

Mais tout cela relevait d'un monde qui, en 1983, était déjà sur le point d'expirer. Huit ans plus tard, l'URSS était dissoute. Depuis lors, tout le problème de l'OTAN a été de construire un "ennemi" tangible pour justifier son existence: ce furent tour à tour "Milosevic et la Serbie", "l'axe du mal", "le terrorisme islamique", "Saddam", "Khaddafi", "les talibans" et maintenant Vladimir Poutine. Aucun, absolument aucun de ces ennemis n'était suffisamment important en soi pour justifier l'existence d'une alliance qui, par définition, n'aurait dû être active que dans l'"Atlantique Nord". Pourtant, sauf dans le cas de la guerre contre Saddam, aucun pays européen n'a jamais couiné lorsqu'il a été appelé à coups de sifflet par l'empire pour aider à abattre tel ou tel ennemi.

Mais il y a un problème; en fait, il s'agit d'une contradiction: plus l'OTAN avance ses lignes, plus l'"ami américain" montre des signes de faiblesse, moins les ralliements sont sûrs et moins ils peuvent contribuer à la "défense commune". Les États-Unis d'aujourd'hui ne sont plus les États-Unis de 1989, lorsque le mur de Berlin est tombé. Ce ne sont même plus les États-Unis qui ont envahi l'Irak et l'Afghanistan. Ce sont les Etats-Unis qui se sont retirés piteusement de Kaboul malgré le souvenir du retrait du Vietnam en 1975. Ils ne sont même pas ceux de 2000, où 75% des brevets internationaux étaient américains. Aujourd'hui, les États-Unis ne font guère preuve de "leadership mondial": ils sont en tête, certes, pour les fusillades de masse, les tueurs en série et les armes au centimètre carré. Mais dans rien d'autre.

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Même dans les domaines scientifiques les plus avancés, ils ont été dépassés par la Chine. Il est significatif que la course à la téléphonie mobile et à la connectivité, la 5G, soit menée par la Chine (qui teste déjà la 6G). Auparavant, la 4G avait été promue par les États-Unis (avec la participation de Samsung), tandis que la 3G était un "truc européen" (Siemens et Nokia en particulier). Les Chinois livrent également une concurrence féroce aux laboratoires américains dans les domaines de la biotechnologie et de l'informatique quantique, et sont à égalité avec eux dans la course à l'espace.

Dans ces circonstances, l'adhésion à l'OTAN présente tous les inconvénients possibles pour l'Europe et ne lui offre absolument aucun avantage. Ni la Russie ni Poutine n'ont montré le moindre intérêt pour la colonisation de l'Europe. Poutine est bien conscient de l'apathie de l'opinion publique européenne envers l'OTAN. Il a fallu l'impact des "opérations psychologiques" entourant le conflit ukrainien et le choc émotionnel des attentats pour que l'adhésion de la Suède et de la Finlande puisse se faire sans grandes protestations sociales (pour l'instant). Le conflit ukrainien a par ailleurs montré qu'il est une chose de donner un coup de siffler comminatoire pour imposer des "sanctions" à la Russie et une autre de s'engager militairement dans un conflit. Un homme politique qui lancerait son pays dans une guerre contre la Russie pour défendre des valeurs abstraites et des situations créées artificiellement risquerait de sombrer dans les intentions de vote dès le premier instant.

LA CLASSE POLITIQUE EUROPÉENNE : LE TALON D'ACHILLE DU CONTINENT

Le talon d'Achille de l'Europe est la médiocrité, l'absence de sens de l'État, les déficiences intellectuelles et culturelles de sa classe politique, qui ont fait que l'UE est sans défense et continue à devoir payer l'hypothèque et la subrogation de sa défense aux États-Unis. Sans parler du fait que le génie consistant à rejeter l'énergie nucléaire et à soutenir les "énergies propres" est suicidaire car l'Europe manque de matériaux stratégiques avec lesquels construire des batteries au lithium ou des panneaux solaires. En matière d'énergie, l'Europe est hyper-dépendante de la Russie et de ses approvisionnements en pétrole et en gaz. Les gouvernements européens, désireux d'échapper à cette dépendance, se sont placés sur le terrain encore plus fragile et instable des "énergies propres" et de la "transition énergétique", ce qui complique encore la question : l'Europe n'a pas de cérium, d'holmium, d'europium, de samarium, tous des lanthanides, dont 80% proviennent de Chine ! Et dans une moindre mesure de la Russie, de l'Inde, de l'Australie, du Canada et du Brésil... Les gouvernements européens parient aujourd'hui sur un modèle énergétique qu'ils ne peuvent eux-mêmes développer. Cependant, ces mêmes gouvernements ont précédemment accepté qu'une grande partie de leur industrie manufacturière soit délocalisée en Chine.

Les aspects énergétiques, commerciaux, technologiques et de défense montrent pourquoi l'Europe a décliné et pourquoi le continent est désormais un nain politique qui ne compte pour absolument rien, ignoré même par son "allié", en réalité son "suzerain impérial".

Mais la "mère de toutes les erreurs" de la classe politique européenne a été d'avoir abandonné l'idée d'une Communauté européenne de défense (qui aurait signifié le développement d'une industrie militaro-artistique et la recherche et le développement de nouvelles technologies, qui pourraient être aussi efficaces que le projet Airbus) et d'avoir renoncé à sa défense, face, hier, à l'URSS et, aujourd'hui, à la Russie. Les États-Unis n'ont fait que suivre plus de deux siècles de politique britannique sur le continent.

Et maintenant quoi ?

Le seul espoir maintenant est que l'effondrement interne des États-Unis rompe ce lien de dépendance. Dès que cela se produira - et tout Européen qui a voyagé aux États-Unis aura remarqué que s'il n'y a pas eu d'explosion sociale au cours des deux dernières années, c'est grâce aux prestations sociales qui ont fait qu'un dollar sur deux existant actuellement a été imprimé pendant les années de la pandémie, ce qui a fait grimper l'inflation - ce sera "l'Europe" qui devra se réinventer : mais cela se produra, avant tout, par l'enterrement définitif de la classe politique composée de "jeunes leaders mondiaux", forgée dans le nid douillet du Forum économique mondial, avec une partitocratie corrompue qui étouffe la société civile et s'en nourrit par le biais d'exactions diverses, de pression fiscale et de démagogie sociale, de bien-pensance verte et d'absurdités émanant de l'Agenda 2030.

Toute une vieille classe politique doit disparaître sans délai, pour que l'Europe puisse (re)vivre. Un système entier construit pour l'utilisation et la jouissance de la démocratie doit céder, volontairement ou par la force, la primauté à la société. Cette Europe formée par les von der Leyer et les Borrell doit être reformulée et repensée, et ceux qui ont conduit l'Europe à l'insignifiance doivent avoir leur Nuremberg, sommaire, expéditif et impitoyable. Regardez le continent, où leur négligence nous a menés, et vous conviendrez que, pour certains de ces vendus, quatre murs pour une sanction sont trois murs de trop.

Cinq réflexions en guise de résumé :

    - Paris-Berlin-Moscou, l'axe qui garantirait la paix sur le continent.

    - La Défense européenne commune, le projet CED abandonné en 1954 doit être relancé.

    - Liquider l'OTAN en raison de "l'absence d'ennemi" et parce qu'elle constitue un danger pour la paix (le conflit en Ukraine en est la preuve).

    - Attendez l'effondrement interne des USA pour briser définitivement le nexus transatlantique.

    - Mise en place d'une "nouvelle légalité" sur le continent découlant de la rupture avec l'ancienne classe politique et son concept de "partitocratie".

samedi, 18 juin 2022

Alexandre Douguine: Code russe

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Code russe

Alexandre Douguine

Source: https://www.geopolitika.ru/en/article/russian-code?fbclid=IwAR2uPl4o1gfXQnq1TqdaoQhFFdatd7Y-Okskc_f3JiHlnRhkrgpjVAC5P48

En s'engageant dans une confrontation directe avec l'Occident pendant l'Opération militaire spéciale, même si l'Occident lui-même n'y participe que par le biais de sa structure ukrainienne donc par procuration, structure qui ne peut pas être appelée un "pays", la Russie est, par voie de conséquence, obligée de défendre sa souveraineté à tous les niveaux. En termes de politique militaire, économique et formelle, c'est assez évident, mais l'Occident est bien plus qu'une structure politico-militaro-économique: c'est une civilisation avec un code de programmation fondamental. Tout le reste découle de ce code: les armes, l'économie, la politique, la culture, l'éducation, la science, les médias, etc. La Russie est maintenant obligée d'affronter l'ensemble du spectre et, en général, le code occidental lui-même.

Les autorités russes ne le comprennent pas encore pleinement et même les plus ardents opposants à l'Occident dominant pensent en termes de confrontation militaro-stratégique, politico-diplomatique et informationnelle, mais le passage à un nouveau niveau de compréhension par les autorités et la société de ce qu'est une civilisation souveraine est inévitable. Il peut être reporté, il ne peut être évité.

Ce qu'est la souveraineté nationale dans le système westphalien des relations internationales et dans la théorie du réalisme des relations internationales est compréhensible : cela signifie qu'un État-nation, reconnu (par lui-même et par d'autres) comme souverain, ne peut par définition avoir aucune autorité qui puisse nécessairement dicter ce que cet État doit ou ne doit pas faire. C'est là que réside la souveraineté: tout État-nation souverain peut faire ce qu'il veut, tant qu'il est capable de le faire - parce que d'autres États-nations peuvent ne pas l'apprécier. Dans les cas critiques extrêmes, la guerre décide de tout. C'est ce que représente la souveraineté nationale dans la théorie réaliste des pays du Moyen-Orient.

Cette théorie est contrée par le libéralisme dans les RI (relations internationales), qui insiste :

    - sur la limitation de la souveraineté,

    - sur sa relativité,

    - sur le transfert progressif du pouvoir des États-nations vers un gouvernement mondial.

Dans cette théorie, la souveraineté n'est pas une valeur, encore moins une valeur suprême. Elle est simplement un état transitoire sur la voie de l'intégration de l'humanité.

Poutine est clairement du côté du réalisme, ce qui nous a finalement conduits à l'Opération militaire spéciale. Il est significatif que le libéralisme continue de dominer au MGIMO. [NdT. : MGIMO est l'Institut d'État des relations internationales de Moscou, Московский государственный институт международных отношений МИД Российской Федерации, МГИМО, translittéré Moskovskij gosudarstvennyj institut meždunarodnych otnošenij MID Rossijskoj Federacii], ainsi que parmi les experts internationaux, contrairement à l'orientation apparente de Poutine. C'est une anomalie absolue, mais c'est le résultat de la pénétration profonde du code occidental dans les fondements mêmes du système éducatif et de l'environnement des experts russes.

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Poutine comprend la souveraineté dans l'esprit du réalisme, avant tout :

    - dans le domaine militaro-stratégique

    - puis politique,

    - enfin, en termes économiques.

La Russie, sous sa direction, réagit donc de manière très aiguë

    - à l'élargissement de l'OTAN

    - aux tentatives d'ingérence étrangère dans la politique intérieure (pouvant aller jusqu'au changement de régime, ce que l'Occident n'hésite pas à faire, soutenant obstinément les oppositions les plus radicales);

    - et, dans une moindre mesure, à la dépendance directe de l'économie russe vis-à-vis des institutions mondiales et des monopoles occidentaux mondiaux.

C'est plus ou moins ainsi que se présente la hiérarchie de la souveraineté et l'école du réalisme dans les RI. Si l'on se limite à cette échelle, les thèmes de la science, de la culture, de la technologie, de l'éducation, des communications de masse, de l'art et, enfin, du comportement quotidien et de la psychologie de la population sont relégués non pas au deuxième, mais au dixième étage. On a l'impression qu'ils n'ont rien à voir avec la souveraineté et, s'ils ont un rapport avec elle, alors c'est un rapport très lointain.

Cela serait vrai si nous acceptions consciemment l'attitude de base selon laquelle nous sommes au sein de la civilisation occidentale moderne, nous partageons ses points de référence et ses valeurs, nous sommes d'accord avec ses règles et ses normes, c'est-à-dire que nous acceptons son code fondamental, son système d'exploitation. Après tout, l'école du réalisme en RI a été créée en Occident et y est restée influente et fait autorité jusqu'à ce jour (malgré la forte montée du libéralisme en RI - surtout au cours des 40 dernières années). En d'autres termes, pour Poutine, la question de la souveraineté russe fait partie d'un paradigme occidental largement accepté. La Russie accepte le code occidental, mais lutte farouchement pour maintenir sa souveraineté au sein de ce paradigme, revendiquant sa place sous le soleil - mais sous un soleil occidental couchant.

C'est là qu'intervient la partie la plus importante. L'Opération militaire spéciale initiée par la Russie est perçu par l'Occident lui-même comme un défi civilisationnel. Francis Fukuyama a écrit un article caractéristique intitulé "La guerre de Poutine contre l'ordre mondial libéral" au tout début de cette opération. Le point important n'est pas seulement le défi lancé au mondialisme et au libéralisme dans les pays européens (qui pourrait également être interprété en termes de réalisme, comme le font par exemple Mearsheimer, Kissinger ou Bannon), mais aussi la remise en question révolutionnaire par la Russie des fondements mêmes de la civilisation occidentale, qui étaient jusqu'à récemment entièrement contrôlés par l'hégémon occidental. C'est pourquoi l'Opération militaire spéciale a soulevé la question de la transition du monde unipolaire au monde multipolaire, qui présentera un ordre mondial absolument différent, dans lequel l'Occident et son code de civilisation ne sont pas quelque chose d'omniprésent et d'universel, mais seulement une partie et quelque chose de localisé, de régional et d'absolument inutile pour tout le reste. Fukuyama a vu dans les actions de Moscou quelque chose de plus grand que Moscou elle-même. C'est le choc des civilisations dont le principal adversaire de Fukuyama, Samuel Huntington, a mis en garde. La Russie est engagée dans un conflit de civilisation, et non un conflit national, avec l'Occident. C'est avec l'Occident en tant que civilisation, en tant que code, et non avec un pays individuel.

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Cela explique également la réaction de l'Occident :

   -  exclure la Russie de son monde (américano-centré),

    - de la couper des réseaux économiques et technologiques occidentaux,

    - de l'expulser de toutes les structures mondiales contrôlées par l'Occident (et il s'avère que l'Occident les contrôle presque toutes !)

    - de l'isoler de ses partenaires non-occidentaux, en la houspillant à la marge par tous les moyens,

    - de mobiliser tous les réseaux orientés vers l'Occident en Russie même, afin d'arrêter l'Opération militaire spéciale le plus rapidement possible, de ralentir l'offensive russe et, au minimum, de renverser Poutine.

L'Occident veut montrer que sans l'Occident et sans la complicité de la civilisation occidentale - sans le code occidental - la Russie périra et, si elle insiste, l'Occident contribuera activement à cette disparition.

La situation est la suivante : Moscou, en poursuivant l'Opération militaire spéciale, comprend la souveraineté de manière sectorielle, tandis que l'Occident la comprend de manière totale, non seulement au niveau des intérêts nationaux, mais au niveau du code de la civilisation lui-même, dont la Russie est résolument coupée.

Ce manque de compréhension de notre part entraîne un retard dans la formulation d'une idéologie souveraine et le développement d'une stratégie souveraine à part entière dans tous les domaines de la vie.

Nous n'avons pas encore réalisé à quel point l'Opération militaire spéciale est fondamentale du point de vue de la civilisation. Nous avons commencé quelque chose que nous n'avons pas entièrement compris. Et maintenant, nous sommes surpris de voir à quel point le code occidental a pénétré notre société. Il ne s'agit pas seulement d'une boule de neige d'agents étrangers, de transfuges, d'oligarques, de traîtres et de russophobes. Il ne s'agit là que d'un symptôme. L'enjeu réel relève de la nécessité de faire un effort incroyable, national et populaire, pour soutenir la souveraineté civile.  Cela signifie tout d'abord établir - en partie pour se souvenir, en partie pour recréer - notre propre code russe. Cela nécessite des changements radicaux dans des sphères qui ne sont clairement pas une priorité pour le gouvernement: la philosophie, la science, la culture, l'éducation, l'art, la conscience sociale, la psychologie et même la mode et le style. C'est ce qu'on appelle "l'idéologie", sauf qu'aujourd'hui nous ne parlons pas des options idéologiques offertes par l'Occident moderne (libéralisme, socialisme, nationalisme), mais d'une idéologie de civilisation spécifique - l'idéologie civilisationnelle russe - qui va au-delà des clichés occidentaux. Par convention, nous pouvons l'appeler la "quatrième théorie politique", au-delà du libéralisme, du communisme et du fascisme.

Nous entrons inévitablement dans une nouvelle phase de la bataille pour le code russe et, si vous voulez, cette bataille ne dépend pas directement du succès et de la rapidité de l'Opération militaire spéciale. Notre excommunication prononcée par l'Occident a déjà eu lieu. L'Occident a déjà porté un jugement sans appel sur la Russie. Il est impossible de corriger la situation et de tout ramener à ce qu'elle était avant le 24 février 2022. Nous devons accepter pleinement et profondément les conséquences du défi civilisationnel que nous avons nous-mêmes provoqué.

vendredi, 17 juin 2022

Elections législatives 2022: la revanche du Titanic et le triomphe de l’inertie

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Elections législatives 2022: la revanche du Titanic et le triomphe de l’inertie

par Pierre-Emile Blairon

« Surtout, pas de vagues ! »

En ce milieu d’année 2022, la France est à feu et à sang dans les banlieues, dans les centre-villes, et même désormais dans les petits bourgs de campagne ; chaque semaine, (ou presque), on immole – comme on immole un mouton – un Français par égorgement et chaque semaine (ou presque), la France est humiliée par ses dirigeants qui veulent la voir disparaître ; mais la consigne donnée aux médias et aux partis politiques consensuels ou complices (Ensemble, RN, Nupes, LR) est :« Surtout, ne pas faire de vagues ! »

Les partis politiques qui collaborent activement ou passivement à maintenir le système en place sont ceux qui ont dépassé 10 % des votants aux dernières élections législatives, ce qui ne veut pas dire qu’ils sont légitimes étant donné que plus de la moitié des Français ne se sont pas déplacés pour voter.

Les Français avaient été déjà bien formatés, anesthésiés, pour les Présidentielles, qui avaient vu se rencontrer, lors d’un débat soporifique, Macron et Le Pen, cette dernière ayant soigneusement évité d’émettre la moindre critique envers son interlocuteur (on ne dira pas son « adversaire ») comme si un accord avait été passé préalablement entre eux. Marine Le Pen veut accéder à la cour des grands mais elle n’est pas assez perverse ni menteuse pour jouer convenablement son rôle, celui que les prédateurs sans scrupules comme Macron savent tenir parfaitement. Encore un effort, Marine !

« Pas de vagues ! » : voilà qui me permet d’introduire la brève évocation du naufrage du Titanic que vous découvrirez dans les lignes ci-après ; en effet, le Titanic a coulé dans une mer d’huile, quelques vagues, même quelques vaguelettes, auraient peut-être permis aux marins du bateau de repérer la masse proche de l’iceberg qui allait le couler. Comme quelques vagues auraient permis aux Français de secouer leur torpeur.

téléchargementmoutons.jpgLa force de l’inertie

« Renversez la vapeur ! Machine arrière toute ! » J’en reviens à cette image du Titanic qui reste pour moi le symbole parfait de notre fin de cycle1. Ces phrases ont été hurlées dans la nuit du 14 au 15 avril 1912 par le commandant en second du Titanic, William Murdoch, lorsqu’il s’est trouvé informé de la présence d’un iceberg droit devant la marche du bateau.

Ces ordres n’ont servi à rien, même s’ils ont été exécutés sur l’instant. Pourquoi ? Tout simplement parce que le Titanic était entraîné par son élan, non pas un élan dynamique, mais par la force de l’inertie, sa masse, son poids.

Le naufrage du Titanic est l’une des premières et des plus allégoriques manifestations des temps modernes de ce que l’on appelle l’hubris, c’est-à-dire la vanité, le matérialisme, la convoitise et l’arrogance considérées comme valeurs ultimes et suprêmes, le portrait même des titans psychopathes qui dirigent actuellement le monde.

Le titanisme (ou le prométhéisme) est l’un des attributs de l’hubris ; ou bien c’est l’hubris qui est l’une des caractéristiques du titanisme.

Les passagers du Titanic forment, pour la plupart, une clientèle de gens riches qui n’ont aucune compassion pour les petites gens des niveaux inférieurs, inférieurs, au propre (plus le pont est supérieur, plus les places sont chères) comme au figuré, la hiérarchie sur la terre ferme comme sur un bateau se rapportant uniquement à l’épaisseur du portefeuille sans autre considération. Ceux qui se souviennent du beau film éponyme de James Cameron ont noté la morgue de l’homme d’affaires qui considère sa fiancée, l’héroïne du film, comme l’une de ses bonnes opérations.

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Le Titanic avait été conçu pour être le plus grand, le plus beau, le plus cher, le plus rapide de tous les bateaux ayant jamais navigué ; on le disait au surplus insubmersible ; on se dit qu’il ne pouvait s’appeler autrement que le Titanic, évoquant la puissance, la force, le gigantisme ; comme l’ont évoqués les gratte-ciel de la même époque et les tours gigantesques de la nôtre ; c’est à celui qui construira la plus grande, sortie des sables ou pullulant, chancres titanesques, dans les mégapoles du monde entier.

Le Titanic emportait donc avec lui une population à son image, le navire lourd de son propre poids et les passagers lourds du poids de toutes les bassesses et ignominies que les hommes accumulaient depuis des générations jusqu’à en devenir obèses et qui étaient représentés sur les ponts du bateau jusqu’à la caricature. Et cette société de plaisirs et de futilité errait, hagarde, dans les coursives inférieures du navire qui commençaient à se remplir d’eau, ou se berçait, dans les ponts supérieurs, des romances à la mode, pendant que le paquebot qui les portait, qui n’était plus gouverné, se dirigeait droit vers l’iceberg, vers son destin final qui allait devenir emblématique du nôtre.

Deux ans plus tard éclatait la première guerre mondiale.

Je vais risquer une comparaison que certains vont peut-être juger disproportionnée, et pourtant !

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Le peuple français, au moment où j’écris ces lignes, complètement décérébré par les médias et entièrement soumis aux injonctions gouvernementales, n’a plus d’autre avenir que de se diluer dans un magma informe qui affectera son essence même et les conditions de sa survie.

La population qu’on a poussée vers les urnes, il y a quelques jours, comme si leur déplacement allait changer grand-chose, était-elle différente de celle du Titanic ?

Non ; c’était la même mais augmentée encore de la charge des renoncements (des lâchetés), des égoïsmes, du confort et de l’abêtissement, de l’avachissement final programmé pour elle, guerre après guerre, par les maîtres du monde pendant le siècle qui s’est écoulé entre les deux événements ; comme elle, elle n’avançait plus que par la force de l’inertie, se laissant traîner misérablement vers un tragique dénouement. Comme elle, elle était, et donc est encore, complètement inconsciente des enjeux et de sa fin prochaine.

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Le conformisme du troupeau

A l’image du naufrage du Titanic vient se superposer une autre image, un dessin qu’on dira simpliste et humoristique, mais qui est, ô combien, parlant : celui du troupeau de moutons en route vers l’abîme, et, pendant que ses congénères plongent dans le vide, un mouton noir fait volte-face et prévient le reste du troupeau : « Quelque chose ne va pas, faites demi-tour ! » (ce qui correspond au « Renversez la vapeur, machine arrière toute ! » du paragraphe précédent); mais, évidemment, les moutons ne seraient pas des moutons s’ils avaient une lueur d’intelligence ou une velléité d’indépendance : « Encore un complotiste ! Fais ce qu’on te dit de faire ! », lui répondent-ils.

Les éveillés

Bien sûr, un mouton noir n’est pas forcément noir ! Il peut être même plus blanc que les autres, ou plus propre. Ces moutons noirs ne sont pas bien nombreux ; ils viennent de tous les milieux ; ils ont souvent participé aux deux grands mouvements révolutionnaires de ces dernières années (Gilets jaunes et mouvement de contestation de la dictature sanitaire2), ils ont complètement renoncé à se désinformer sur tout média officiel (télévisions, radios, journaux), privilégiant les informations données par de rares médias indépendants (comme le site sur lequel vous lisez cet article) et certains réseaux sociaux ; ils se sont, quand ils ont pu le faire, éloignés des villes et des foules, ils ont souvent changé de monde avant que le monde ait pu avoir quelque prise sur eux, ils se sont parfois convertis au localisme et ils se sont donné les moyens de vivre en autarcie quand c’était possible.

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Ces êtres éveillés, que Julius Evola appelait les « êtres différenciés », se reconnaissent dans les profils établis par Ariane Bilheran (photo), jeune psychologue franco-colombienne, spécialiste des manipulations mentales, qui, dans l’une de ses vidéos3, dresse le portrait en trois profils de ces êtres réalisés dans lesquels certains de nos lecteurs ne manqueront de se retrouver :

premier profil : les personnes ayant une capacité d’isolement, d’autonomie, qui n’ont pas peur de la solitude et qui sont plus avancés que la moyenne sur leur rapport à la mort « le fait d’avoir intériorisé notre rapport à la mort nous amène à valoriser la vie plutôt que la survie » dit-elle.

Deuxième profil : « les personnes ayant une grande capacité à distinguer la vérité du mensonge, à aller chercher la vérité », en fait, ceux qu’on appelle « les lanceurs d’alerte », les personnes un peu plus lucides que d’autres et qui savent démonter les mécanismes de manipulation.

Troisième profil : les personnes ayant déjà vécu beaucoup d’épreuves, beaucoup de traumatismes.

Ces personnes résistent donc davantage aux discours manipulateurs.

« A l’inverse », dit-elle « les personnes ayant un haut niveau d’études, les intellectuels, sont des types de personnes paradoxalement très sujettes à la manipulation parce qu’elles sont facilement séduites par le langage ».

Les êtres éveillés, de par la conformation même de leur profil psychologique : indépendance, amour de la solitude, détachement du monde, ont beaucoup de mal à se reconnaître et à se rassembler afin que leur action soit plus efficace, une action dont ils n’attendent rien en retour mais qu’ils savent devoir accomplir ; les temps viendront bientôt où, la nécessité faisant loi, ce type d’embûches sera écarté et où ces êtres éveillés pourront pleinement accomplir leur mission.

Pierre-Emile Blairon

1. J’en ai largement parlé dans mon ouvrage L’Iceberg, la Tradition primordiale contre le Titanisme, paru en juillet 2021 aux éditions du Lore.

2. Voir mon article du 23 avril : Signe des temps, l’hystérie électoraliste.

3. https://www.youtube.com/watch?v=qMMVIppx-Qw

 

De la génération Mitterrand au peuple nouveau de Macron

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De la génération Mitterrand au peuple nouveau de Macron

Nicolas Bonnal

Le peuple nouveau n’a pas fini de nous étonner avec son crétinisme électoral : il est de gauche ou d’extrême-gauche bien tempérée, écolo, russophobe, américanisé jusqu’à l’os, pleurnichard humanitaire. Il est super ce peuple. Et il est prêt à vivre sans rire de l’éolienne et de la bicyclette (pour repousser Poutine et la Chine avec Biden ?) avant de se coller antenne et puce dans son cerveau branché.

La droite BCBG et attardée est bien attrapée et découvre que le peuple nouveau dont a parlé Macron donc ne veut plus d’elle : ce peuple nouveau veut du Reset de la pénurie écologiquement programmée ; ce peuple nouveau, abstentionniste ou pas, veut terminer le grand remplacement ; le peuple nouveau adore la dictature sanitaire (vite le vaccin obligatoire) et il veut de la tyrannie bureaucratique de Bruxelles et de la guerre éternelle US contre la Russie, condition du maintien de la caste au pouvoir (comme le rappelle Orwell) ; le peuple nouveau woke, féministe (Chesterton annonçait que sous le règne de l’ogresse américaine nous ne serions plus des citoyens mais des enfants) et humanitaire a même remplacé le vieux peuple de droite sur la côte d’azur, comme vient de s’en rendre compte l’infortuné Zemmour qui aurait dû se contenter de rédiger des brochures touristiques, seule destination légitime des amateurs d’histoire aujourd’hui ; car le reste est bon pour la culture de l’annulation. Je dis cela sans animosité car j’ai plus retenu enfant de mes lectures du guide vert Michelin que de mes manuels Malet-Isaac.

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Mais j’ai parlé de Mitterrand et de sa génération. C’est bien lui l’oncle de Mélenchon et le grand-père de Macron.  Il me semble que son ombre s’est étalée partout, que son bras s’est allongé, comme dit Gandalf. Et j’ai expliqué pourquoi jadis : Mitterrand avait fondé une religion New Age et rétrofuturiste bien plus efficace que toutes les autres réunies. Mélenchon incarne la génération Mitterrand, la génération des potes et du trotskisme, de SOS Racisme et du mondialisme ; mais Macron aussi, qui incarne le mariage de la gauche caviar et du mondialisme américano-bruxellois. Sous Mitterrand, après le départ des communistes qui avaient énervé plus qu’effrayé les bourgeois, ce petit monde s’est entendu. Et le peuple petit-bourgeois bohême a pris de la graine.

Mitterrand est le père du PS, le parti attrape-tout, qui s’est toujours très bien entendu avec les milliardaires (la fortune de Bernard Arnault a été multipliée par cent en quarante ans) qui ont frayé depuis cette époque bénie avec les hauts fonctionnaires mondialisés et désireux de ne plus se contenter de miettes : ils bradent le patrimoine national et empochent la commission. Cela n’a pas empêché le bon peuple de voter et de rester socialo et mitterrandien : il est bien passé des ténèbres à la lumière.

Sources :

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https://www.amazon.fr/Mitterrand-grand-initi%C3%A9-Nicola...

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https://www.amazon.fr/DANS-GUEULE-BETE-LAPOCALYPSE-MONDIA...

 

 

 

jeudi, 16 juin 2022

Lagarde saborde l'Europe

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Lagarde saborde l'Europe

par Luigi Tedeschi

Source : Italicum & https://www.ariannaeditrice.it/articoli/lagarde-affossa-l...

La tempête du tout récent vendredi noir sur les bourses européennes s'est fait attendre. Les décisions de Lagarde de relever les taux de 25 points et la fin du programme d'achat de titres de la BCE ont conduit à cet effondrement: en Europe, on a enregistré des pertes de 265 milliards de capitalisation, dont 39 milliards à la bourse de Milan, qui a été la pire de l'UE avec une chute de 5,17 %.

Les effets de la hausse des taux de la BCE étaient entièrement prévisibles. L'inflation aux États-Unis a atteint 8,6 %, le pic le plus élevé depuis 40 ans. Dans le cadre des récentes hausses de 75 points des taux américains et des nouvelles hausses attendues dans les mois à venir dans le cadre du programme de la Fed, l'Europe aussi aurait dû s'adapter tôt ou tard, étant donné l'interconnexion économico-financière entre les États-Unis et l'UE. Également afin d'éviter la fuite massive des capitaux en euros attirés par des taux plus rémunérateurs dans la zone dollar.

Il s'agissait de mesures monétaires destinées à contenir l'inflation qui s'était manifestée dans la phase de reprise post-pandémique avec la hausse des prix de l'énergie et la pénurie de semi-conducteurs pour l'industrie. Les banques centrales ont prédit que ce phénomène inflationniste était temporaire, car il était dû à la demande excédentaire apparue à la fin de la pandémie et à l'énorme quantité de liquidités émises par les banques pour faire face à la crise du COVID 19. La hausse de l'inflation persiste et semble inarrêtable.

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La guerre en Ukraine et les sanctions imposées à la Russie ont accentué les effets d'une crise déjà en cours. Toutefois, il faut considérer que les causes de l'inflation américaine par rapport à l'inflation européenne diffèrent considérablement. Aux États-Unis, l'inflation a été causée par une demande excessive et doit donc être considérée comme un phénomène congénital d'une phase de croissance accentuée. Ce n'est pas un hasard si la thérapie anti-inflationniste américaine est beaucoup plus agressive qu'en Europe. Cependant, le gouverneur de la FED, Jerome Powell, contrairement à Lagarde, a également annoncé des mesures pour permettre un "atterrissage en douceur", c'est-à-dire pour compenser les effets de la hausse du coût de l'argent, afin de ne pas compromettre la croissance économique. Les résultats de ces choix restent toutefois à voir. En Europe, en revanche, le phénomène inflationniste est dû à la hausse du coût des matières premières, avec un impact important sur les coûts de production et la perte de compétitivité des exportations. L'inflation érode également le pouvoir d'achat des citoyens, ce qui entraîne une dépression de la consommation. Ainsi, une phase économique de stagflation apparaît en Europe, avec une croissance et une inflation faibles.

Le relèvement des taux de la BCE s'avère donc être une mesure qui affectera négativement les perspectives de reprise de l'économie européenne. En fait, Mme Lagarde n'a annoncé qu'un relèvement des taux, qui sera suivi d'une nouvelle hausse de 50 points en septembre, sans aucun garde-fou pour la croissance. Les perspectives incertaines de l'économie européenne s'intensifient et la réaction négative des marchés ne s'est pas fait attendre. Le défaut fondamental de la politique de la BCE se trouve dans l'approche exclusivement monétaire qu'elle a adoptée pour traiter les problèmes d'inflation, ignorant les effets secondaires qui ne tarderont pas à se manifester dans l'économie réelle. Giulio Sapelli note à cet égard dans une interview récente : "Ceux qui croient que ce sont des problèmes qui peuvent être résolus avec les outils dont dispose une banque centrale, les fameux whatever it takes, se ridiculisent tout simplement. Encore plus pour le fait que la BCE est tout sauf une banque centrale. Nous pouvons la définir comme une institution financière qui, jusqu'à présent, achète des obligations d'État en imprimant de la monnaie commune au profit des nations signataires d'un traité, qui ne modifie toutefois ni les politiques fiscales ni le bien-être. La hausse des prix est uniquement déterminée par les attentes des marchés boursiers, qui tirent vers le haut".

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En effet, Lagarde n'a pas annoncé, en même temps que la hausse des taux, la création simultanée d'un bouclier anti-spread, c'est-à-dire d'un programme visant à sauvegarder la soutenabilité des dettes publiques des Etats membres de l'UE qui, à ce stade, pourraient faire l'objet de vagues spéculatives agressives, avec pour conséquence des crises financières qui pourraient se propager dans toute la zone euro. En fait, il faut garder à l'esprit que les effets de cette augmentation s'ajoutent à ceux liés à la décision de mettre fin au programme QE, avec lequel, par l'achat indirect de titres par la BCE et donc par des émissions périodiques de liquidités, la banque centrale avait soutenu la dette des États membres dans les phases déflationnistes qui ont suivi la crise de 2008 et la crise pandémique. Ces mesures peuvent peut-être freiner l'inflation, mais au détriment de la reprise économique et pourraient produire des augmentations incontrôlables des spreads. Les prévisions de croissance pour l'Italie ont été revues à la baisse : 2,6% pour 2022, 1,6% pour 2023 et 1,8% pour 2024.

Mais la création d'un bouclier anti-spreads, déjà invoqué dans divers forums afin d'empêcher la spéculation financière sur les dettes souveraines, semble irréalisable. La BCE devrait en fait acheter des titres de créance italiens à haut risque et vendre en même temps des titres de créance allemands hautement sécurisés afin de garantir la dette publique des États membres de la zone euro. La proposition de créer un bouclier anti-propagation se heurterait à l'hostilité catégorique des pays frugaux. Cependant, certaines remarques spécifiques doivent être faites à propos du moralisme financier rigide prêché par les pays frugaux (Allemagne & C.). La crise de la dette italienne n'a-t-elle pas été déclenchée par la vente de 7 milliards de titres détenus par la Deutsche Bank, qui ont ensuite atterri dans les valeurs refuges de la dette allemande ? Face à de telles manœuvres spéculatives, ouvertement déstabilisantes pour un Etat membre, il n'y a eu aucune critique moralisatrice ni aucune alarme face à la perspective d'un défaut de paiement de l'Italie. Au contraire, ces perspectives ont déclenché de nouvelles spirales spéculatives sur les produits dérivés. Cependant, c'est l'Italie qui a subi les effets de la politique d'austérité imposée par l'UE à travers le gouvernement technique de Mario Monti.

Devant l'impossibilité de mettre en place un bouclier anti-spread européen, l'hypothèse de déléguer la gestion des dettes publiques des Etats au MES a refait surface dans les milieux financiers européens. En réalité, la BCE n'est pas une véritable banque centrale, elle n'a pour mission que d'assurer la stabilité financière de la zone euro, elle ne remplit pas de fonctions de politique économique et n'a pas le rôle de prêteur en dernier ressort. Par conséquent, toute intervention sur les écarts de taux étant en dehors de ses attributions statutaires, cette fonction devrait être déléguée au MES, un organisme extérieur à l'UE qui peut intervenir dans les crises de la dette en imposant des conditionnalités capricieuses dans le versement des prêts, puisqu'elles peuvent être modifiées en fonction de situations qui varient dans le temps : le MES peut également imposer des mesures de restructuration de la dette qui pourraient conduire au défaut des États. L'expérience de la boucherie sociale de l'austérité à laquelle la Grèce a été condamnée est éclairante en ce qui concerne les conditionnalités imposées par le MES.

Dans les phases de crise, les limites, les contradictions et les conflits irréconciliables au sein de l'UE refont surface, une structure financière rigide imposée à l'Europe et, surtout, qui s'est avérée inadaptée pour fonctionner dans des contextes géopolitiques mondiaux en constante évolution.

Avec la hausse des taux d'intérêt et la fin du QE, le cauchemar du spread est réapparu en Italie. L'écart entre les obligations italiennes et le Bund allemand a augmenté de 233 points, le plus haut depuis février 2014. Les prédictions de Giulio Sapelli, exprimées dans l'interview susmentionnée, sont très pessimistes: "L'Italie se dirige vers une situation qui ne ressemble pas tant au défaut de l'Argentine qu'à celui du Liban. Et donc nous nous retrouverons avec les mêmes partis à la tête du pays, même au niveau économique, le gouvernement Draghi sera reconduit et il y aura une division du territoire économique entre les banques françaises et les industries allemandes. Le traité du Quirinal signé entre Rome et Paris sera suivi d'un traité italo-allemand, ce qui conviendra particulièrement à Berlin et, je vous en dirai plus, même d'un traité italo-espagnol".

Lors du Black Friday, les plus fortes baisses ont été enregistrées dans le secteur bancaire, avec des pertes de 8,6 %. Ce secteur a enregistré des baisses globales d'environ 22% depuis le début de l'année. Cette tendance négative est en lien direct avec la performance des titres de la dette publique. Les banques détiennent 400 milliards de BTP dans leur portefeuille. L'augmentation de l'écart a entraîné une dévaluation importante des obligations d'État dans les actifs des banques. Ces diminutions pourraient entraîner une détérioration progressive des ratios de fonds propres du système bancaire italien, ce qui pourrait gravement affecter leur capacité à fournir des crédits aux entreprises et aux citoyens. Les effets dévastateurs sur l'économie réelle sont évidents. L'augmentation du coût de l'argent pèse sur les entreprises à un stade déjà extrêmement critique pour l'économie italienne. De plus, la hausse des taux d'intérêt se répercute sur l'augmentation des intérêts des prêts hypothécaires, ce qui pèse lourdement sur le budget des familles, décimé par l'inflation qui, de plus, affecte les salaires dont le pouvoir d'achat était déjà bien inférieur à la moyenne européenne dans la phase d'avant-crise. Nous assisterons à la multiplication des insolvabilités qui, en plus de détruire économiquement des milliers de familles, contribueront à créer davantage d'instabilité dans le système bancaire.

Le problème de la dette des Etats est insoluble, car ces derniers restent à la merci des vagues spéculatives de la finance mondiale. Seule une croissance structurelle planifiée de l'économie réelle pourrait assurer la viabilité de la dette publique.

Il est vrai que le versement des fonds NG-EU sous forme de subventions et de prêts à des taux très bas aura pour effet de réduire les besoins de l'État d'environ 50 % et donc de réduire l'émission d'obligations d'État. Mais l'impact dans la reprise économique des fonds européens sera toujours diminué par l'inflation et un ralentissement de la croissance dû aux événements géopolitiques qui changeront les perspectives économiques dans un avenir proche. Une révision de la NG-EU serait nécessaire pour l'adapter aux nouvelles situations. Il serait également nécessaire de créer de nouveaux fonds européens pour faire face à une crise énergétique qui entraînera des changements structurels dans l'économie européenne. Ces propositions ne semblent pas trouver un soutien adéquat dans les organes institutionnels de l'UE, étant donné l'hostilité des pays frugaux.

Même les perspectives de développement de l'euro semblent incertaines. La hausse des taux aurait dû entraîner des entrées de devises et donc une appréciation de l'euro par rapport au dollar. Au lieu de cela, l'euro s'est déprécié de 2,2 % en 48 heures. En cas de crise, le capital cherche des havres de sécurité. Par conséquent, comme l'euro n'offre pas de garanties suffisantes de stabilité dans ce contexte, les capitaux affluent vers la zone dollar, qui en sort renforcée.

L'ère de l'argent à coût zéro est-elle donc révolue ? Giulio Tremonti déclare dans une interview au Giornale du 11/06/2022 : "Ce qui aurait pu être une technique d'urgence, est devenu une technique de longue date. Cela a duré 10 ans, avec une satisfaction illusoire et universelle. Et c'est ainsi que le tout-venant est devenu un tout-venant. Il y a deux ans, à l'Eurotower, pour la passation de pouvoirs entre les présidents, dans le public qui applaudissait se trouvaient les chefs d'État et de gouvernement de toute l'Europe. Il aurait été difficile de voir De Gasperi ou Adenauer, Mitterand ou Cossiga courir pour applaudir les "banquiers". ... 'L'image que cette iconographie nous transmet est la suivante : l'axe du pouvoir s'est déplacé des peuples et des gouvernements vers la finance. Aujourd'hui, le pouvoir des banquiers est remis en question par le marché et la réalité. C'est la fin d'une décennie. Dix années qui ont commencé par l'austérité et sont passées par la magie, qui à un moment donné a également évolué vers l'idée d'une bonne dette. Et maintenant, le processus s'est arrêté".

En réalité, l'offre illimitée de liquidités et les taux d'intérêt nuls, voire négatifs, ont été les instruments financiers grâce auxquels on a pu échapper à la crise de 2008. Ils ont constitué les conditions de la survie du capitalisme financier mondialiste pendant plus d'une décennie. Cependant, en Europe, ces instruments financiers extraordinaires, qui ont été adoptés tardivement par rapport aux États-Unis, ont eu des effets limités, au-delà de la rhétorique pro-Draghi. En fait, la croissance européenne a été bien plus faible qu'en Chine et aux États-Unis (la croissance de l'Italie a été presque inexistante), l'économie européenne n'a jamais retrouvé ses niveaux d'avant 2008 et, dans la phase déflationniste, l'inflation européenne n'a pas réussi à atteindre les 2 % prévus. Giulio Tremonti remarque avec sarcasme : "L'objectif était même trop ambitieux : il était de 2 pour cent, nous avons déjà atteint 8 pour cent".

Des financements extraordinaires ont été nécessaires pour préserver un système néo-libéral toujours identique, au-delà des échecs répétés. Après la crise de 2008, le système économique mondial aurait dû être réformé et réglementé en profondeur. Mais au lieu de cela, la déréglementation financière mondiale s'est intensifiée, les liquidités émises pendant la phase de pandémie ayant largement afflué vers les marchés financiers, au détriment du soutien à l'économie productive. Nous avons assisté à des performances record répétées des marchés financiers, mais celles-ci ont été assorties d'une récession mondiale de l'économie réelle.

Verrons-nous, avec la hausse des prix de l'énergie, l'inflation galopante et la montée en flèche des spreads, cette tempête parfaite par laquelle le capitalisme génère sa restructuration créative ? La tempête parfaite est un dogme idéologique néolibéral répétitif et dépassé. Les transformations géopolitiques en cours conduiront à un monde multipolaire avec des scénarios sans précédent et imprévisibles. Il pourrait y avoir une réduction de la zone dollar et une réduction de la zone d'influence politique et économique de l'Occident dans le monde. La mondialisation mondialiste pourrait se décomposer en de nombreuses mondialisations régionales ou tout au plus continentales.

Cette fois, des horizons inconnus et sombres se préparent également pour l'avenir du capitalisme.

mardi, 14 juin 2022

Un parlementaire européen: l'Union européenne est devenue le 51e État américain

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Un parlementaire européen: l'Union européenne est devenue le 51e État américain

Source: https://contra24.online/2022/06/eu-parlamentarier-europaeische-union-ist-zum-51-us-bundesstaat-geworden/

La politique étrangère et de défense de l'Union européenne a fait d'elle un vassal des Etats-Unis, selon un député croate.

L'eurodéputé croate Mislav Kolakusic a vivement critiqué la politique étrangère et de défense de l'UE, affirmant qu'elle était devenue un vassal de Washington. Kolakusic est un critique virulent des sanctions occidentales anti-russes et des restrictions Covid-19.

Devant le Parlement européen la semaine dernière, Kolakusic a déclaré à ses collègues parlementaires que "la politique étrangère, de défense et de sécurité de l'UE peut aujourd'hui être décrite en une seule phrase".

    "L'Union européenne est devenue le 51e État fédéral des États-Unis, mais sans droit de vote".

Kolakusic a critiqué à plusieurs reprises la politique de l'UE vis-à-vis de la Russie depuis le début de l'opération militaire de Moscou en Ukraine en février. Cette politique a conduit les membres à réduire les importations vitales de combustibles fossiles russes, tout en augmentant les dépenses de défense et en imposant plusieurs séries de sanctions à la Russie, qui font essentiellement que l'Europe paie les frais de l'opposition de Washington au Kremlin.

    "C'est un mensonge et une hypocrisie incroyables que de dire que les sanctions contre la Russie et l'interdiction d'importer du pétrole et du gaz russes sont des sanctions contre la Russie. Les sanctions visent 500 millions de citoyens de l'Union européenne et des millions de citoyens du reste de l'Europe".

Nous devrions interdire l'importation de pétrole et de gaz en provenance des États-Unis, qui ont été impliqués dans plus de conflits militaires au cours des dernières décennies que tout autre pays en Europe et peut-être dans le monde.

Kolakusic a qualifié les dirigeants politiques en Europe et au-delà "de sociopathes et de psychopathes" en raison de leurs restrictions Covid-19 et a qualifié le Canada de "dictature quasi-libérale ... de la pire espèce" en évoquant la politique du Premier ministre Justin Trudeau.

Kolakusic a également dénoncé la politique énergétique des Verts: "Déclarer le dioxyde de carbone et les combustibles fossiles ennemis des citoyens de l'Union européenne est une folie totale" et réduirait les Européens à se déplacer à vélo, comme les Chinois le faisaient "il y a trente ans".

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L'UE et son secteur énergétique après l'Ukraine

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L'UE et son secteur énergétique après l'Ukraine

Par Ivelina Dimitrova

Source: https://www.eurasia-rivista.com/leu-ed-il-suo-settore-energetico-dopo-lucraina/

Le conflit militaire en Ukraine a considérablement affecté non seulement les parties directement impliquées, mais aussi l'ensemble de l'Europe et, dans un sens, le monde entier, car il entraîne des changements généraux dans la structure économique, financière et géopolitique en place à l'échelle mondiale.

On s'attend généralement à ce que le conflit militaire et les sanctions que l'Occident et la Fédération de Russie s'imposent continuellement l'un à l'autre approfondissent la division et conduisent à la création d'un monde multipolaire, où quelques superpuissances diviseront le monde en régions, chacune d'entre elles dominant ses propres territoires géographiques d'influence. Cette théorie est particulièrement populaire parmi les groupes de réflexion analytiques russes, où elle a commencé à être discutée il y a plus de deux décennies (après le 11 septembre 2001, qui a été un tournant symbolique précédant la fin du monde contrôlé uniquement par les États-Unis).

Les analystes européens ont commencé à discuter de ce scénario plus tard et il n'a été présenté officiellement aux médias et au grand public qu'après le début du conflit en Ukraine. Le ministre russe des affaires étrangères lui-même, Sergueï Lavrov, lors de son premier voyage à l'étranger après le début du conflit, qui s'est déroulé, non par hasard, à Pékin, a annoncé que "la Russie et la Chine veulent un ordre mondial multipolaire, équitable et démocratique".

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On ne sait pas encore si ce scénario pour le développement du monde se réalisera ou non, mais certains points importants sont devenus clairs depuis lors et méritent d'être mentionnés. Tout d'abord, le conflit militaire entre la Russie et l'Ukraine, qui est par essence un conflit à un niveau bien plus profond que l'aspect militaire et qui oppose en fait la Russie et l'Occident, a conduit à un point de non-retour entre les parties impliquées. La situation actuelle est différente de celle qui prévalait lors de l'annexion de la Crimée quand, bien que tendues, les relations entre Moscou et l'Occident collectif ont réussi à se normaliser, notamment sous la présidence de Donald Trump. Aujourd'hui, la Russie a joué "va banque", c'est-à-dire a parié sur le "tout ou rien", et il est clair qu'il lui est impossible de revenir à la situation antérieure, notamment parce que Moscou ne le souhaite pas, comme le montrent ses actions. Une autre chose, qui est déjà claire, c'est que l'Occident collectif (le monde anglo-saxon et l'Union européenne) ne peut plus unir le reste du monde autour de ses positions. Ce qui est bon pour le monde occidental n'est pas nécessairement bon pour le reste du monde. Des régions telles que l'Amérique latine, l'Asie et l'Afrique n'étaient pas intéressées par l'imposition de sanctions à l'encontre de la Russie (car cela va à l'encontre de leurs intérêts économiques), pas plus qu'elles n'étaient intéressées ou impliquées dans le conflit militaire en Ukraine en général. Ce fait montre que le monde n'est déjà plus monopolistique et que le reste des régions du globe ose désormais exprimer des positions politiques différentes de celles de l'Occident. À l'avenir, cette tendance sera de plus en plus patente. Le troisième fait que ce conflit a montré est que le système financier tel qu'il existe actuellement va changer radicalement. La demande de Moscou de payer le gaz en roubles, la monnaie russe, montre que de nouvelles monnaies (y compris électroniques) vont gagner en popularité et que l'hégémonie absolue du pétrodollar touche à sa fin. Avec elle aussi la domination économique et politique de Washington.

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Et si le scénario d'un monde multipolaire divisé en régions se réalise, la seule question ouverte est la suivante : qui seront les nouvelles superpuissances et quelles seront leurs régions d'influence ? Pour l'instant, trois des superpuissances apparaissent assez clairement sur l'échiquier - les États-Unis, la Fédération de Russie et la Chine. Il est également très probable que l'Inde devienne une nouvelle superpuissance avec sa propre sphère d'influence.

La situation de la Grande-Bretagne est tout à fait incertaine. Le Brexit a montré que Londres avait de grandes aspirations à maintenir ses positions et sa ligne politique indépendante de Bruxelles pour lui permettre de faire partie des nouvelles grandes puissances. Cependant, la question est de savoir si elle y parviendra ou non: c'est encore bien incertain. Londres continue à avoir et à jouer un rôle important dans la région de l'Asie centrale, au Pakistan et en Turquie (le Grand Turan), mais il se trouve qu'elle n'a plus les mêmes positions en Inde.

Le sort de l'UE et la manière dont son projet se développera à l'avenir ne sont pas clairs non plus. D'une certaine manière, le premier signe que le monde change, et qui a dû être analysé en profondeur à Bruxelles, a été le Brexit.  La sortie de Londres a remis en question l'existence même de l'UE, l'essence de son avenir, le concept même du projet européen et a créé un précédent très dangereux. La fin de l'ère Merkel, qui était considérée comme une figure centrale de la politique européenne, a montré que, pour l'instant, l'UE n'a pas de leadership fort capable de donner des orientations politiques à tous les États membres.  Par conséquent, l'avenir de l'Europe après le conflit en Ukraine est plus incertain et plus vulnérable car on ne sait toujours pas si l'UE maintiendra sa relation étroite (et dans une certaine mesure sa dépendance) avec Washington, si elle deviendra plus indépendante et si elle conservera sa forme politique actuelle.

Cependant, quel que soit le monde après l'Ukraine, une chose est sûre pour l'instant : une fois de plus, après le printemps arabe au Moyen-Orient, le Vieux Continent est la région qui sera la plus touchée en raison de sa proximité avec la zone de conflit et de ses liens économiques étroits avec l'Ukraine et la Russie. Surtout, l'UE sera affectée économiquement en raison des sanctions imposées à et par la Russie. Il n'est pas exclu que, dans le pire des scénarios possibles de famine et de pénurie alimentaire (l'Ukraine et la Russie sont les principaux fournisseurs de céréales pour la région du Moyen-Orient et l'Afrique), l'Europe soit à nouveau frappée par des vagues de migration en provenance de ces régions. Mais même sans que ce sombre scénario ne se réalise, il existe un risque réel que dans le nouvel ordre mondial et le nouvel équilibre des pouvoirs, l'Europe soit potentiellement la grande perdante - tant sur le plan géopolitique qu'économique. Elle a également le plus à perdre étant donné que, jusqu'à présent, la qualité de vie sur le Vieux Continent est la plus élevée au monde.

Il ne fait aucun doute que l'un des plus grands défis et l'une des plus grandes préoccupations de l'UE après le conflit en Ukraine seront les approvisionnements en énergie eux-mêmes et la hausse des prix des ressources énergétiques entraînant une très forte inflation au niveau mondial et, de là, une crise économique structurelle. Certains des défis pour le secteur de l'énergie sont directement liés à la crise en Ukraine, alors que d'autres ne le sont pas. Et même si Bruxelles essaie de parler d'une seule voix en termes de politique énergétique contre la Russie, les intérêts des membres de l'UE dans le secteur de l'énergie sont très différents. Cela est dû au fait que l'impact économique des sanctions diffère d'un pays à l'autre. Par exemple, un pays comme l'Espagne sera beaucoup moins touché que la Bulgarie, car le premier est moins dépendant des approvisionnements énergétiques russes, alors que le second en est encore presque totalement dépendant. Pour cette raison, un regard plus détaillé sur la carte énergétique de l'Europe sera proposé afin d'esquisser des scénarios possibles de ce à quoi nous pouvons nous attendre.

Le tableau 1 montre la production d'électricité par habitant en Europe par type de combustible. Les données datent de 2013 et bien qu'il y ait quelques variations et changements une décennie plus tard, il est important de prendre ce tableau en considération alors que le resserrement des conditions économiques et les sanctions contre la Russie, principal fournisseur de ressources énergétiques de l'Europe, mettent en danger le Green Deal et la transition de l'Europe vers une économie à zéro émission. Au cours de la dernière décennie, l'UE a fait d'énormes progrès vers une économie verte et a considérablement augmenté la part des énergies renouvelables dans son mix énergétique. Mais en période d'aggravation de la crise économique dans le monde, de montée en flèche des prix des ressources énergétiques et, de surcroît, de restrictions sévères imposées à son principal fournisseur d'énergie - l'Europe risque de revenir aux sources de production d'énergie d'avant la transition verte. En fait, les premiers signes sont déjà là : après avoir limité autant que possible les importations d'énergie en provenance de Russie et afin de compenser l'écart créé, certains pays ont annoncé leur intention de rouvrir la production d'énergie non verte. Par exemple, la plus grande économie d'Europe, l'Allemagne, après avoir fermé ses derniers réacteurs nucléaires et après le début du conflit en Ukraine, a annoncé qu'elle pourrait ne pas éliminer progressivement ses centrales électriques au charbon comme prévu initialement. Le pays fortement dépendant des importations de gaz en provenance de Russie a annoncé en mars 2022 qu'il créait des réserves stratégiques de charbon qui permettraient aux centrales électriques de fonctionner sans importations pendant 30 jours d'hiver [1].

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Tableau 1; Source : https://ec.europa.eu/energy

Le Green Deal qui envisage une économie écologiquement neutre en Europe d'ici 2050 nécessite d'importants investissements dans les nouvelles technologies et la restructuration énergétique, qui, en période de conflits militaires, d'inflation élevée et de crise économique à venir, pourraient ne plus être disponibles. De nombreux pays de l'UE soutiennent l'Ukraine en lui fournissant une aide militaire et humanitaire. Les pays frontaliers tels que la Pologne, la Roumanie, la Bulgarie et la Slovaquie acceptent également un grand nombre de migrants ukrainiens, et les fonds destinés à la transition énergétique et aux innovations dans le secteur de l'énergie pourraient ne plus être disponibles, du moins dans un avenir proche. Plus encore en période de hausse des prix mondiaux des denrées alimentaires et des matières premières, une transition stricte vers l'émission zéro en Europe rendra les économies de l'UE non compétitives à l'échelle mondiale, car le coût de l'énergie pour la production en Europe deviendra encore plus élevé que dans le reste du monde. Enfin, quel serait l'impact écologique mondial si l'Europe devenait zéro émission mais que les régions environnantes comme le Moyen-Orient, la Russie, la Turquie et l'Afrique du Nord ne le faisaient pas ?

Le principal problème est que l'Europe, bien qu'augmentant sa part d'énergie renouvelable, reste très dépendante des importations d'énergie, notamment de la Russie. Les données de la Commission européenne [2] montrent que 40% des importations de gaz naturel de l'UE proviennent de Russie, 18% de Norvège, 11% d'Algérie et seulement 4,6% du Qatar. Mais l'Europe est également très dépendante de la Russie pour l'importation de combustibles fossiles et de pétrole (environ 30 % des importations totales proviennent de là). C'est une dépendance qui pourrait être surmontée et remplacée à long terme, mais pas à court terme, sinon l'UE elle-même risque une catastrophe économique. En bref, l'Europe pourrait remplacer les approvisionnements énergétiques en provenance de la Russie, mais pas immédiatement et on ne sait pas encore quel prix social les Européens devront payer pour cela.

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Tableau 2 ; Source : Eurostat, mai 2020

En réalité, malgré toutes les intentions et stratégies de transition énergétique pour la période de 1990 à 2020, l'UE en général a maintenu les mêmes niveaux d'importations d'énergie malgré la forte augmentation de la part des énergies renouvelables. Cela est dû au fait que, dans l'intention de devenir plus verts, de nombreux pays ont fermé leurs secteurs énergétiques à forte intensité de carbone, mais comme ils ne pouvaient pas compenser immédiatement cette fermeture par des énergies renouvelables, ils l'ont compensée par des importations, paradoxalement principalement en provenance de Russie. Le tableau 2 du "Statistical pocketbook for 2020" de la Commission européenne montre les importations des principaux carburants en Europe pour la longue période de 1990 à 2018.

En outre, la dépendance de l'UE à l'égard des importations de gaz naturel a considérablement augmenté entre 1990 et 2018, tandis que les importations de combustibles fossiles et de pétrole sont restées pratiquement inchangées. Et même si la part des importations de ressources énergétiques a diminué pour certains pays en raison de l'augmentation de la production d'énergies renouvelables, la dépendance moyenne pour l'ensemble de l'UE reste considérable. Certains pays comme l'Italie ont diminué leur dépendance aux importations d'énergie, d'autres comme l'Allemagne sont devenus plus dépendants de ces importations.

Les données du tableau 3 [3], établies à partir des statistiques d'Eurostat, confirment unanimement ce qui a été dit précédemment, à savoir que l'Europe a largement remplacé sa production d'énergie par des importations au cours des deux dernières décennies. La transition vers les énergies renouvelables est importante mais encore loin d'être suffisante pour assurer le fonctionnement de l'économie européenne et, en période de crise économique, la mise en œuvre des innovations et des nouvelles technologies peut finir par être ralentie en raison d'un manque de ressources financières.

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Tableau 3; Source : Eurostat

Selon les données d'Eurostat [4], en 2020, l'Union européenne a produit 42 % de son énergie (contre 40 % en 2019) et le reste a été importé. La baisse des importations est due à la crise de Covid et au ralentissement des économies européennes. Le bouquet énergétique de l'ensemble de l'UE est composé de cinq grands types de combustibles : les produits pétroliers, dont le pétrole brut qui représente 35 % du total (près de 30 % est importé de Russie), le gaz naturel représente 24 % du bouquet énergétique total (près de 40 % est importé de Russie), les énergies renouvelables 17 % du bouquet énergétique européen total, l'énergie nucléaire environ 13 % et les combustibles fossiles solides 12 %.

Comme mentionné plus haut, un point important qui empêche Bruxelles de parler d'une seule voix est que les sources d'énergie dans les mix énergétiques varient largement entre les pays, de sorte que chaque pays sera affecté différemment par la situation actuelle et les sanctions contre Moscou. Par exemple, l'Allemagne, malgré l'augmentation des énergies renouvelables, reste fortement dépendante des combustibles fossiles et du gaz naturel (importé à 97%) ; des pays comme Chypre et Malte sont dépendants du pétrole brut, l'Italie et les Pays-Bas sont fortement dépendants du gaz naturel (40% et 38% respectivement) ; le mix énergétique de la France est composé à 41% d'énergie nucléaire ; la Suède et la Lettonie ont la plus grande part d'énergies renouvelables 49% et 40% et la Pologne et l'Estonie sont toujours dépendantes des combustibles fossiles. Il est évident que les pays qui ont une part considérable de gaz naturel, de pétrole et de combustibles fossiles dans leur mix énergétique seront les plus touchés. Même s'ils n'importent pas de Russie, les restrictions russes à l'importation et la demande accrue de ces produits sur le marché international entraîneront une augmentation significative des prix qui aura des conséquences économiques et sociales.

Prenons à nouveau l'exemple de l'Allemagne, qui a été l'un des moteurs du "green deal" européen et dans ce rôle, elle a prévu d'éliminer les combustibles fossiles de son mix énergétique d'ici 2045 ; le gaz naturel était donc considéré comme un pont dans cette transition. Maintenant, avec l'incertitude sur le sort des approvisionnements en provenance de la Russie, Berlin discute des options pour construire des terminaux GNL afin de livrer du gaz provenant de différents fournisseurs, car d'autres pays voisins comme la France, les Pays-Bas et la Belgique possèdent déjà de tels terminaux. Selon les informations de la Commission européenne, les importations de GNL représentaient 20 % des importations totales de gaz de l'UE en 2021, dont la demande est d'environ 400 milliards de m3 par an, ce qui fait de l'Europe le plus grand importateur de gaz au monde. La capacité totale d'importation de GNL de l'UE est d'environ 157 bcm par an et les plus grands importateurs de GNL en Europe sont l'Espagne (21,3 bcm), la France (18,3 bcm), l'Italie (9,3 bcm), les Pays-Bas (8,7 bcm) et la Belgique (6,5 bcm).

Toutefois, le GNL a une empreinte écologique plus importante que le gazoduc ; les processus de refroidissement, de transport et de liquéfaction nécessitent également beaucoup d'énergie. Une autre préoccupation qui déplaît aux organisations environnementales est le fait que le GNL en provenance des États-Unis est basé sur la technologie de fracturation, considérée comme écologiquement hostile et donc interdite dans de nombreux pays européens. Un point positif de l'infrastructure GNL est qu'elle pourrait être utilisée pour la production d'hydrogène lorsque cette technologie sera développée et mise en œuvre pour une utilisation de masse. Cependant, il ne faut pas sous-estimer le coût de la mise en œuvre des futures technologies de l'hydrogène et le coût de la construction des terminaux GNL à l'heure actuelle. En outre, certaines régions du continent européen telles que le Sud-Est, l'Europe centrale et orientale et la Baltique ne disposent pas encore d'une infrastructure développée pour le GNL, ce qui nécessitera des investissements supplémentaires. La principale préoccupation des utilisateurs finaux de gaz et des gouvernements est que le GNL peut être sensiblement plus cher pour le consommateur final. C'est notamment un problème pour les pays d'Europe de l'Est où la pauvreté énergétique (les consommateurs qui, pour des raisons financières, ne peuvent pas se permettre de payer leurs factures ou ne peuvent pas chauffer leur maison à une température adéquate) est assez répandue. Cependant, malgré ses inconvénients et ses coûts, compte tenu de la situation énergétique actuelle en Europe, la construction de terminaux GNL est une option à planifier et à développer, bien qu'à un prix plus élevé.

Le secteur des énergies renouvelables présente lui-même certaines spécificités qui doivent être analysées plus en profondeur afin que ce secteur ne reste pas bloqué dans cette période difficile. Quand on parle d'énergie renouvelable produite à partir du soleil, du vent ou de l'eau, il faut considérer que chaque pays a des spécificités géographiques qui le rendent moins ou plus apte à développer tel ou tel type d'énergie renouvelable. Par exemple, certains pays ont plus de soleil, d'autres plus de vent ou de ressources en eau et d'autres encore n'en ont pas. Les technologies telles que l'hydrogène pour la production d'énergie doivent encore être développées pour se généraliser en Europe à un prix acceptable. Un autre défi considérable pour le secteur des énergies renouvelables dans l'UE, s'il doit compenser partiellement l'approvisionnement en énergie russe, est le fait que les technologies de stockage de l'énergie doivent être développées et mises en œuvre rapidement, sinon les énergies renouvelables ne sont pas compétitives. Le plus grand inconvénient est que sa production n'est pas stable au cours de la journée et au fil des saisons et qu'il faut donc développer des installations de stockage pour équilibrer, ce qui n'est pas le cas pour l'instant. Le manque d'infrastructures pour le transport et la disponibilité de l'énergie provenant de sources renouvelables est également un problème considérable pour la plupart des pays.

Un autre défi considérable est que la plupart des matériaux utilisés pour la production des technologies d'énergie renouvelable, comme les panneaux solaires, les batteries de stockage, les voitures électriques, sont fabriqués à partir de métaux rares et coûteux que l'Europe importe. Cela signifie, encore une fois d'une manière ou d'une autre, en fonction de facteurs externes. Parmi les métaux clés pour les économies à faible émission de carbone figurent le lithium, le nickel, le cobalt, le manganèse et le cuivre. Ainsi, au lieu d'être à forte intensité de carbone, l'économie européenne peut devenir à forte intensité de métaux, ce qui permet de contenir le risque que le monde connaisse des pénuries de certains d'entre eux dans un avenir proche.

Les graphiques de certains des métaux les plus demandés pour les technologies des énergies renouvelables (ces graphiques ne représentent pas tous les métaux utilisés et nécessaires dans les nouvelles technologies) montrent que les tendances ne sont pas en faveur de l'Europe car elle ne possède pas de réserves substantielles de ces ressources.

Les tableaux suivants montrent où se trouvent les plus grandes réserves de matières premières nécessaires à la production de technologies d'énergie renouvelable[5].

Les pays possédant les plus grandes réserves de cobalt, de lithium et de métaux de terres rares sont indiqués sur les cartes.

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Tableau 4; Source : www.carbonbrief.org

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Tableau 5; Source : www.carbonbrief.org

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Tableau 6; Source : www.carbonbrief.org

Les graphiques sont loin d'être détaillés et n'incluent pas tous les métaux utilisés dans les technologies renouvelables, mais ils montrent clairement le risque potentiel que l'UE échange une dépendance contre une autre. Par exemple, elle pourrait réduire sa dépendance énergétique vis-à-vis de la Russie et augmenter sa dépendance vis-à-vis des importations de métaux en provenance de pays tels que la République démocratique du Congo ou la Chine. Cela reviendrait à répéter la situation qui s'est produite au cours des deux dernières décennies : de nombreux pays européens ont fermé leurs secteurs énergétiques à forte intensité de carbone mais ont augmenté leur dépendance à l'égard des importations d'énergie en provenance de Russie. Si elle n'est pas étudiée en détail, l'histoire risque de se répéter également avec les énergies renouvelables. Il faut également tenir compte du fait que la Russie détient une part très importante des métaux rares utilisés dans les technologies des énergies renouvelables.

Le dernier, mais non le moindre, des défis auxquels sont confrontées les énergies renouvelables est que le recyclage des métaux usagés n'est pas encore bien étudié et développé. Certains métaux peuvent être recyclés alors que d'autres, comme les métaux rares, ne le sont pas encore. Par conséquent, le recyclage ou le stockage des batteries au lithium, des panneaux solaires et d'autres technologies doit encore être amélioré, ce qui signifie davantage de coûts et d'investissements dans cette direction.

La transition d'une économie à forte intensité de carbone vers une économie à forte intensité de métaux recèle sans aucun doute de nombreux risques, vulnérabilités et empreintes écologiques à côté des avantages que nous connaissons déjà. Et l'Europe doit évaluer à l'avance les vulnérabilités et les dépendances auxquelles elle serait exposée sur la voie du Green Deal.

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Tableau 7; Source : www.world-nuclear.org

L'énergie nucléaire, et en particulier le développement de réacteurs nucléaires de petite et moyenne taille, pourrait être une option acceptable pour de nombreux pays de l'UE, notamment ceux qui possèdent déjà des centrales nucléaires, car ils disposent du savoir-faire et de la capacité technologique pour la mettre en œuvre plus rapidement. L'énergie nucléaire, contrairement aux énergies renouvelables, est très stable à tout moment de l'année et de la journée et, en ce sens, pourrait équilibrer l'énergie provenant de sources renouvelables qui dépend de nombreux facteurs externes tels que le climat. De nombreux pays du Moyen-Orient, dont les plus grands producteurs mondiaux de pétrole et de gaz, ont commencé à construire des centrales nucléaires pour équilibrer leur mix énergétique. Dans l'UE, selon les statistiques d'Eurostat, les centrales nucléaires ont généré environ 24 % de l'électricité totale en 2020, bien que, en raison des problèmes de sécurité et dans le contexte de la transition vers le Green Deal, la tendance soit à la diminution de ce type d'énergie. Actuellement, 13 pays de l'UE ont des centrales nucléaires en activité et pour ceux qui en ont, et pour l'Europe dans son ensemble, les centrales nucléaires pourraient être une solution permettant d'atténuer partiellement la crise de l'approvisionnement énergétique. Les normes de sécurité en Europe sont parmi les plus élevées au monde, et en s'y conformant, l'énergie nucléaire pourrait aider l'Europe dans la situation extrême dans laquelle elle se trouve actuellement.

Le secteur européen de l'énergie avait de nombreux défis à relever dans le cadre de la transition vers le Green Deal et en a deux fois plus aujourd'hui avec le conflit en cours avec la Russie et la montée en flèche des prix des ressources énergétiques dans le monde. On ne sait toujours pas comment se dérouleront les livraisons d'énergie en provenance de Russie, notamment pendant la prochaine saison hivernale. La stabilité sociale et économique du vieux continent est mise en danger en cas de pénurie d'énergie.

Dans cette situation extrême, l'Europe doit rechercher toutes les solutions alternatives pour devenir plus indépendante des importations d'énergie et maintenir la compétitivité de son économie. La transition vers le Green Deal ne doit pas se faire maintenant à n'importe quel prix, mais seulement après une évaluation claire du prix économique et social que les Européens doivent payer pour cela. Dans le contexte des nouveaux équilibres géopolitiques, il est plus important que jamais que l'Europe reste unie, ce n'est qu'à cette condition qu'elle pourra maintenir son importance géopolitique sur la scène mondiale. Mais pour préserver l'Union, Bruxelles doit tenir compte des nouvelles réalités. Les États membres de l'UE sont différents, leur potentiel économique est différent, leurs secteurs énergétiques sont différents, et les intérêts de tous les pays doivent être pris en compte. L'imposition unilatérale du pouvoir par Bruxelles ou la centralisation imposant la volonté des eurobureaucrates de Bruxelles ne fera qu'accroître le scepticisme européen parmi les gouvernements et les citoyens européens.

Plus que jamais, il est important que l'UE élabore son concept d'existence dans le nouveau monde sur la base des intérêts des citoyens européens. Plus que jamais, Bruxelles doit donner la priorité au bien-être économique et social de ses citoyens.  Pour la définition du nouveau rôle et des piliers conceptuels de l'Union, l'Europe a besoin d'une nouvelle philosophie existentielle.  Aujourd'hui plus que jamais, la voix des groupes de réflexion analytiques nationaux, des enseignants universitaires et des scientifiques doit être entendue par les politiciens, tant au niveau national qu'à Bruxelles. En ces temps de turbulences, il convient d'écouter et d'analyser attentivement les différentes opinions en Europe et à Bruxelles, sans oublier que l'anglais n'est plus qu'une langue de convenance dans l'Union.

NOTES:

[1] Euractiv.com, Germany reactivates coal power plants amid Russian gas supply threats, Nikolaus J. Kurmayer, 9 mars 2022, https://www.euractiv.com.

[2] Commission européenne, Direction générale de l'énergie, L'énergie dans l'UE en chiffres : le pocketbook statistique 2020, Office des publications, 2020, https://data.europa.eu/doi/10.2833/29877.

[3] Commission européenne, Direction générale de l'énergie, L'énergie dans l'UE en chiffres : le pocketbook statistique 2020, Office des publications, 2020, https://data.europa.eu/doi/10.2833/29877.

[4] Commission européenne, https://ec.europa.eu/eurostat/cache/infographs/energy/bloc-2a.html?msclkid=da2575f2cf6111ec9aa87e67219bcc8d

[5] https://www.carbonbrief.org/explainer-these-six-metals-ar...

dimanche, 12 juin 2022

Mensonge flagrant du gouvernement allemand: la destruction de la richesse nationale et l'inflation sont la responsabilité de la BCE et non de Poutine

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Mensonge flagrant du gouvernement allemand: la destruction de la richesse nationale et l'inflation sont la responsabilité de la BCE et non de Poutine

Source: https://zuerst.de/2022/06/11/lebensluege-der-ampel-regierung-an-wohlstandsvernichtung-und-inflation-ist-die-ezb-nicht-putin-schuld/

Berlin. L'UE va connaître des temps difficiles. L'Allemagne, qui était jusqu'à présent le principal payeur, est confrontée à une inflation et à une destruction de sa richesse d'une ampleur sans précédent. Le gouvernement et les anciens partis accusent la Russie et son président Poutine d'être responsables de cette situation. Mais c'est un mensonge éhonté. Ce qui est vrai, c'est que l'inondation des marchés par les quelque six mille milliards d'euros que la Banque centrale européenne (BCE) a injectés depuis la crise financière de 2008 se retourne contre elle. Ce n'est pas Poutine qui est responsable de la hausse des prix et de la destruction de la valeur de la monnaie européenne, mais un excédent d'argent qui se traduit aujourd'hui par de l'inflation.

Concrètement, le mécanisme peut être illustré de la manière suivante: les six mille milliards d'euros que la BCE a injectés depuis 2008 dans la politique de la dette européenne - et ses responsables ! - la somme d'argent de la banque centrale dans la zone euro a été multipliée par plus de six depuis 2008. Cette expansion monétaire n'est compensée par aucune valeur réelle pour l'économie, c'est-à-dire ni chiffre d'affaires supplémentaire, ni bénéfice supplémentaire, ce qui constitue le "surplus de monnaie". L'inflation est inévitable.

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Le professeur Hans-Werner Sinn, de l'institut Ifo de Munich, chiffre cet excédent à cinq mille milliards d'euros. Il met en garde : "Les cinq billions d'euros sont des barils de poudre dans les sous-sols de la BCE. Sous l'effet de la demande croissante des États qui se sont endettés, une partie des barils a pris feu. L'étincelle a été la raréfaction de l'offre par la pandémie".

Ce qui est fatal, c'est que toutes les promesses gouvernementales ne peuvent pas arrêter le processus, car la cosmétique n'est plus d'aucune utilité face à un déséquilibre très avancé. A cela s'ajoutent des facteurs de crise supplémentaires qui vont aggraver la catastrophe.

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L'un d'entre eux est la crise énergétique, dont les contours commencent à se dessiner. Le journaliste économique Gabor Steingart (ci-dessus) prévoit que "la guerre en Europe, la structure monopolistique des compagnies pétrolières et la dépendance allemande à l'égard de l'énergie importée, aggravée par la concomitance de l'abandon du charbon et du nucléaire, signifient la tempête parfaite pour l'évolution des prix".

A cela s'ajoutent la situation tendue sur les marchés des matières premières, la spirale salariale qui s'enclenchera inévitablement et qui alimentera également la hausse des prix, le manque de discernement des responsables politiques qui continuent à privilégier l'endettement plutôt que les économies, ainsi que la politique de taux zéro de la BCE.

Dans l'ensemble, les perspectives d'avenir sont décevantes. L'expert Gabor Steingart dresse un bilan pessimiste : "La multiplication miraculeuse de l'argent se heurte à ses limites naturelles. La prospérité allemande des 15 dernières années était la meilleure prospérité que l'argent pouvait acheter". Mais c'est désormais terminé. La crise prend de l'ampleur. (se)

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La revue de presse de CD - 11 juin 2022

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La revue de presse de CD

11 juin 2022

EN VEDETTE

« Seuls 3 types de profils résistent au déferlement totalitaire » – Ariane Bilheran

Ariane Bilheran est diplômée de l’École normale supérieure (Ulm), psychologue clinicienne, Docteur en psychopathologie et philosophe. Spécialiste de la psychologie du pouvoir, elle a prononcé des conférences en France et à l’étranger sur les thèmes de la paranoïa, de l’emprise, du harcèlement, de la manipulation et de l’autorité. A l’occasion de la parution de son dernier ouvrage, Chroniques du totalitarisme 2021, un livre qui rassemble ses chroniques publiées l’année dernière ainsi que plusieurs textes qui traitent du phénomène totalitaire, notamment sous le prisme de la crise sanitaire, elle nous éclaire en répondant à différentes questions qui mettent en danger la santé et l’équilibre des peuples. En quoi notre société faisait-elle déjà l’expérience d’une forme de « dégénérescence » avant l’irruption de la crise sanitaire ? L'émergence du phénomène totalitaire est-elle le produit d’une société malade, qui a perdu ses repères ? Comment les peuples ont-ils été dépossédés de leur capacité à exercer leur esprit critique ? Une vidéo passionnante.

youtube.com

https://www.youtube.com/watch?v=qMMVIppx-Qw

AFRIQUE

Nos grands médias très discrets sur le terrible massacre de chrétiens au Nigéria le jour de la Pentecôte

Les images de sang et de chaos dans l’église Saint Francis d’Owo, au Nigéria, sortent sur les réseaux sociaux. Elles sont insoutenables. A l’heure où nous écrivons, le nombre exact des victimes de ce massacre perpétré le jour de la Pentecôte reste inconnu. Plusieurs dizaines de Nigérians chrétiens, dont de nombreux enfants, auraient péri, selon plusieurs sources.

Bvoltaire.fr

https://www.bvoltaire.fr/nos-grands-medias-tres-discrets-...

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DÉSINFORMATION/CORRUPTION/CENSURES

Les derniers petits poussins d’Edwy Plenel

Le Fonds pour une presse libre (FPL), détenant le capital de la société éditrice de Médiapart via une structure intermédiaire, vient d’annoncer les résultats de son troisième appel à projets destiné à soutenir financièrement des « titres indépendants »…

Ojim.fr

https://www.ojim.fr/les-derniers-petits-poussins-dedwy-pl...

Les cyberattaques américaines contre la Russie pourraient dégénérer en conflit réel

Le général Paul Nakasone, chef du US Cyber Command, a déclaré que les États-Unis menaient des opérations offensives pour « soutenir l’Ukraine » . Il a confirmé pour la première fois que les États-Unis mènent des cyber-opérations offensives contre la Russie. « Nous avons mené une série d’opérations sur l’ensemble du spectre : opérations offensives, défensives, [et] d’information » , a-t-il déclaré. Le général n’a pas donné de détails, mais il a affirmé que les activités des hackers de l’armée américaine étaient prétendument « légales, menées avec une supervision civile complète de l’armée et par le biais d’une politique décidée au DoD. » Son travail consiste à « fournir une série d’options au secrétaire à la Défense et au président, et c’est donc ce que je fais » , a-t-il déclaré, refusant de donner d’autres détails.

breizh-info.com

https://www.breizh-info.com/2022/06/09/187835/les-cyberat...

L’Arcom se félicite de son action, et pourtant…

Arcom, comme Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique. La nouvelle autorité née début 2022 — de la fusion du CSA et d’Hadopi — régule entre autres les temps de parole avant et pendant les élections et se félicite de son action dans un entretien au Figaro.

ojim.fr

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ÉCOLOGIE

Les 12 mensonges du GIEC sur le climat

Ingénieur polytechnicien, Christian Gerondeau travaille sur les questions environnementales depuis plus de dix ans et a publié de nombreux ouvrages concernant l’écologie. Son dernier livre, Les douze mensonges du GIEC, décrit le déroulement de la COP 26 qui s’est déroulée à Glasgow en novembre 2021 puis entreprend de réfuter, en dénonçant les agissements du GIEC (un organisme politique qui affirme parler « au nom de la science »), les « douze contrevérités majeures qui constituent le socle de la religion écologiste qui règne aujourd’hui en Occident ».

Polemia.com

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Ce qui lave plus vert risque de salir

Après qu’une urgence a été créée afin de sauver la planète, le monde de la finance ne s’engage même plus dans l’illusion d’en être le secouriste, mais plutôt dans le marasme. La nouvelle vient de tomber que les locaux de la Deutsche Bank à Francfort ont été perquisitionnés dans la cadre d’une enquête menée pour une fraude que commettrait sa filiale de gestion de fonds DWS en vendant des produits présentés comme plus verts qu’ils ne le seraient vraiment.

Le blog de Michel de Rougemont

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ÉCONOMIE

La France, 2e pays d'investissement en Europe pour le Qatar

La France est le deuxième pays européen dans lequel le Qatar investit le plus, à égalité avec l'Allemagne et derrière le Royaume-Uni, avec des participations de 25,3 milliards d'euros en 2019, selon une étude publiée mercredi par le cercle économique franco-qatari Qadran avec HEC.

bfmtv.com

https://www.bfmtv.com/economie/la-france-2e-pays-d-invest...

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ÉNERGIES

Pourquoi l’Europe a-t-elle tant négligé le nucléaire?

L’Union européenne a négligé le nucléaire depuis plus de 20 ans par pure bêtise entretenue par les anathèmes récurrents contre l’énergie nucléaire pour satisfaire de puissants intérêts financiers subventionnés.

Contrepoints.org

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FRANCE

Conseil national de la refondation, le nouveau « machin » de Macron

Le « nouveau conseil » du gouvernement Macron II ressemble furieusement à certains autres « coups de comm’ » du gouvernement Macron I.

Contrepoints.org

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État d’urgence : la France plus liberticide que ses voisins

Si l’on compare la France avec d’autres États, on remarquera que les états d’exception instaurés dans les autres d’États peuvent donner des leçons sur les risques de leur banalisation.

contrepoints.org

https://www.contrepoints.org/2022/06/08/432131-etat-d-urg...

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L’hôpital public en état d’urgence absolue

Des personnels hospitaliers ont manifesté le 7 juin dans une cinquantaine de villes de France. C’était leur énième protestation contre des conditions de travail sans cesse plus dégradées, des charges de travail accablantes, le manque de personnel, le manque de considération, des rémunérations notoirement insuffisantes… Faute de soignants, des services d’urgence ferment, des interventions chirurgicales sont déprogrammées. Selon l’association Samu-Urgences de France, au moins 120 services ont été forcés de réduire leur activité ces derniers mois.

Laselectiondujour.com

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GAFAM

Elon Musk va pouvoir mener sa propre analyse sur les faux comptes Twitter

Le psychodrame entre Twitter et Elon Musk se poursuit inlassablement. Après que l'inénarrable patron de Tesla a proposé son offre de rachat à 44 milliards de dollars en avril, et menacé de rompre l'accord dès la mi-mai à cause de la proportion de faux comptes, le petit oiseau bleu a finalement décidé de faire un pas vers son acquéreur en lui ouvrant les portes vers ses données. Vraisemblablement, il s'agit de lui forcer la main.

Francesoir.fr

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GÉOPOLITIQUE

Ukraine : « l’étrange défaite », le retour

À l’été 40, après l’effondrement français de mai-juin, l’historien Marc Bloch rédigea un ouvrage saisissant intitulé : « l’étrange défaite ». Dans ce qui se voulait la déposition d’un vaincu devant le tribunal de l’Histoire, il analysait les ressorts de la défaite militaire et de l’effondrement brutal de l’État et des institutions de la IIIe République à la suite de l’offensive allemande. Si la société française tout entière en prenait pour son grade, les cibles principales étaient l’État et l’armée. Il pointait en particulier « l’absurdité de notre propagande officielle, son irritant et grossier optimisme, sa timidité et l’impuissance du gouvernement à définir honnêtement ses buts de guerre ». Et l’art inimitable de la défausse qui caractérisait la caste :« Nous venons de subir une incroyable défaite. À qui la faute ? Au régime parlementaire, à la troupe, aux Anglais, à la cinquième colonne, répondent nos généraux. À tout le monde, en somme, sauf à eux. »  La guerre en Ukraine agit comme une démonstration de la permanence de ces tares au sein des élites de notre pays.

Vududroit.com

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IMMIGRATION

Salah Abdeslam : pour son avocate, « quelqu’un de très humain, avec qui on peut discuter »…

Olivia Ronen est cette jeune avocate de 31 ans qui a accepté de défendre le terroriste Salah Abdeslam, seul survivant du commando islamiste qui fit 130 morts, le 13 novembre 2015 à Saint-Denis et à Paris. Jusqu’à maintenant, elle était relativement inconnue du grand public. Les médias la qualifiaient de « discrète ». Depuis son passage sur le plateau de Quotidien, lundi 6 juin, elle est désormais assurée d’une certaine célébrité.

Bvoltaire.fr

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LECTURE

Un numéro hors-série du Monde diplomatique sur l’OTAN

Le mensuel Le Monde diplomatique dont nous vous avons présenté le numéro d’avril 2022 sur le conflit russo-ukrainien, publie des suppléments intitulés Manière de voir, dont la dernière livraison est consacrée entièrement à l’OTAN. Historique, cartes, infographies à l’appui. Nous résumons quelques articles, mais le supplément mérite plus qu’un simple résumé.

Ojim.fr

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MONDIALISME/BIOTERRORISME/DICTATURE

La grande Réinitialisation passe par la grande Dépossession commencée il y a des décennies !

Planète finance prépare les esprits au scénario apocalyptique qui est intimement lié au great reset de Klaus Schwab. Pour mettre en place le nouveau paradigme cryptomonétaire, il faut faire table rase de l’ancien. Cela semble évident n’est-ce pas ? Voici donc le patron de JP Morgan en envoyé spécial auprès du grand public, à l’image de Bill Gates, le grand spécialiste des virus ou de Klaus Schwab porteur de la bonne parole transhumaniste.

Le blog de Liliane Held Khawan

https://lilianeheldkhawam.com/2022/06/06/la-grande-reinit...

OTAN

OTAN, reprends ton vol !

Foin de cette « mort cérébrale » que le président Macron promettait en 2019 à l’Alliance transatlantique. Envolés les désobligeants « Otan en emporte le vent », « Otan, suspends ton vol »… Voici l’OTAN revigorée, ressuscitée, et en partie réunifiée, retrouvant un ennemi à l’ancienne, nucléaire inclus, en la personne du tsar de toutes les Russies, auréolé de son génial concept « d’opération spéciale » en Ukraine, en passe de bousculer la géopolitique mondiale. Bon petit soldat, la France semble y trouver son compte, délaissant les sables brûlants du Sahel pour regarder vers les montagnes et plaines froides de l’Est.

Blog.mondediplo.net

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La Turquie ébranle l'OTAN

La relation de la Turquie avec l'OTAN met en évidence l'incompatibilité entre la préservation de sa souveraineté et le fait d'être un allié des États-Unis.

euro-synergies.hautetfort.com

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RÉFLEXIONS

Oui, ma petite-fille est trans — et autres slogans officiels

Chacun fait ce qu’il veut derrière la porte de son domicile. Homosexuels des deux rives et autres LGBT++ ont les mêmes droits que tous les citoyens français. De là à en faire une campagne officielle patronnée par le ministère de la Santé…

Causeur.fr

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Les services secrets russes

Encore un livre sur l’espionnage par les sbires du Kremlin ? Oui, mais un très bon livre. Cet ouvrage doit être recommandé aux néophytes qui souhaitent acquérir d’emblée une vue synthétique des activités et des méthodes des services russes et soviétiques d’hier et d’aujourd’hui. Andreï Kozovoï nous offre en effet un panorama des principales actions et affaires connues, replacées avec soin dans leur contexte géopolitique, ainsi qu’une analyse fine des mécanismes de l’espionnage « russoviétique » dirigé contre l’Occident, centre de gravité des préoccupations de Moscou.

revueconflits.com

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SANTÉ/INTERDICTIONS/LIBERTÉS

Pourquoi l’Office parlementaire chargé d’enquêter sur les effets secondaires des vaccins Covid ne rend t-il pas publics tous ses débats ?

Le 24 mai dernier, l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques tenait une audition publique de clôture de ses travaux « sur les effets secondaires des vaccins contre la Covid-19 et le fonctionnement du système français de pharmacovigilance ». Derrière l’apparente publicité des débats, l’Office a en réalité rendu invisibles certaines interventions portant sur les effets secondaires des vaccins contre le covid-19.

Tribune envoyée par Laurent Mucchielli

"Il y a des pics de mortalité énormes dans les trois premières semaines après la vaccination" Dr Martin Zizi (Partie 2)

Dans cette seconde partie d’émission — la première ayant porté sur la variole su singe — le professeur Martin Zizi, ancien directeur épidémiologique au sein du département de la Défense belge, fait le bilan de la première année de campagne de vaccination contre le Covid-19 en population générale. Une vaccination dont il rappelle qu’elle ne prévient ni de la contamination ni de la transmission.

Francesoir.fr

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Omicron et vaccins : l’échec.

Je ne sais pas si ceux qui défendent la vaccination le reconnaîtront un jour, mais avec omicron, c’est l’échec total. Ces 6 derniers mois ont vu plus de la moitié du globe vaccinée, et le monde a connu la plus forte vague de covid depuis 2 ans. De plus ce ne sont pas les pays les plus vaccinés qui sont les mieux protégés, mais l’inverse. Il faut ouvrir les yeux.

Covid-factuel.fr

https://www.covid-factuel.fr/2022/06/09/omicron-et-vaccin...

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La Commission européenne prolonge le passe sanitaire sans débat parlementaire

Le Courrier des Stratèges s'est rendu à Strasbourg, au Parlement européen, à l'invitation de la députée Virginie Joron, qui s'est illustrée par sa résistance à la dictature sanitaire. La biostaticienne Christine Cotton, auteure d'études de référence sur le vaccin Pfizer était également présente pour nous éclairer sur les dessous de l'actualité. Nous vous proposons une série de quatre tables rondes sur ces sujets de COVID et de vaccination pour mieux comprendre les événements des prochaines semaines. Le premier épisode est consacré à la prorogation du passe sanitaire dans débat parlementaire par la Commission européenne.

Lecourrierdesstrateges.fr

https://lecourrierdesstrateges.fr/2022/06/07/la-commissio...

La lutte contre le Covid-19 a révélé la face autoritaire du libéralisme

Le recours à des mesures exceptionnelles, la prise de contrôle temporaire par l’exécutif de tous les leviers du pouvoir pour affronter une crise, tout cela n’a rien de nouveau. Le problème est que « l’état d’urgence » est en passe de devenir une norme dans les démocraties occidentales. Un langage guerrier est couramment utilisé pour des sujets qui relèvent de la politique courante. Ces soixante dernières années, rappelle Andrew Crawford pour UnHerd (voir son essai en lien), les gouvernements américains ont déclaré une succession de « guerres » : contre la drogue, le terrorisme, le Covid, la désinformation et « l’extrémisme ». Emmanuel Macron lui-même a fait appel au même vocabulaire martial : « Nous sommes en guerre ».

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Le traité de l’OMS sur les pandémies, un projet “liberticide et anti-démocratique“ décortiqué par l'Alliance internationale pour la justice et la démocratie

Le 28 mai, jour de clôture de la 75e Assemblée mondiale de la santé, grand-messe annuelle qui a rassemblé à partir du 22 mai les 194 États membres de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à Genève en vue de décider de sa politique, l'Alliance internationale pour la justice et la démocratie a organisé au Club de la presse de Genève une conférence de presse intitulée "La centralisation du pouvoir dans les mains de l'OMS menace la démocratie". Retransmise sur le site Internet de l’association Children’s Health Defense, fondée par l’avocat Robert Kennedy Jr., l’objectif de l’évènement visait à sonner l’alerte sur les amendements au règlement sanitaire international (RSI) de l’OMS proposés par Washington, pour l’instant rejetés, et sur le "traité sur les pandémies" en cours d’élaboration par l’institution.

francesoir.fr

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UKRAINE

Donbass : une défaite ukrainienne prévisible

« […] Du côté ukrainien, et pour le malheur des soldats, ce sont des communicants qui prennent les décisions avec pour seul objectif de vendre un récit aux opinions occidentales. Le problème c’est que quoiqu’en dise BHL vantant sur BFM « le moral d’acier » des troupes de Kiev, l’artillerie ça tue les soldats et ça fait gagner la guerre. Nous avons donc été confrontés depuis le 24 février à des rodomontades ineptes. Malheureusement relayées par des journalistes incompétents et dévoyés, des experts militaires stipendiés, et des dirigeants politiques abrutis. Nous avons essayé de notre côté de garder notre sang-froid et de fournir quelques explications à partir de l’analyse du réel. Nous avons bien fait car aujourd’hui, le ton change peu à peu, puisque l’analyse de la situation sur le terrain fait apparaître que la bataille décisive pour le Donbass va probablement sceller le sort de la guerre en faveur de la Russie et des Républiques populaires du Donbass. »  Régis de Castelnau.

Vududroit.com

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UNION EUROPÉENNE

Embargo pétrolier de l'UE : se tirer une balle dans le genou (ou un peu plus haut)

Après un mois d'âpres négociations, l'UE s'est mise d'accord sur un mini-embargo pétrolier contre la Russie. Toutefois, l'embargo risque de toucher les citoyens de l'UE bien plus durement que la Russie.

euro-synergies.hautetfort.com

http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2022/06/06/e...

 

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Pour illustrer “l’art de vivre à l’européenne” dans une brochure pédagogique à destination des ados, la Commission européenne inclut une jeune femme voilée

Brochure officielle publiée le 31 mai 2022.

Fdesouche.com

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La malédiction de l'hypocrisie de gauche ou comment les pacifistes sont devenus des bellicistes

C'est ainsi que les va-t-en-guerre de gauche, tout comme les anglo-américains qui haïssent les Russes, s'avèrent être la véritable grande menace pour la paix mondiale. Bien entendu, cela ne change rien au fait que Vladimir Poutine et la Russie ont déclenché une guerre d'agression que rien ne justifie au regard du droit international. Néanmoins, les négociations restent le seul moyen d'y mettre fin. Et pour cela, il faudra offrir à Poutine un scénario de sortie. La soif de guerre, hypocritement déguisée en défense des "valeurs occidentales", comme le fait actuellement la gauche, rendra impossible la fin de la guerre et une solution pacifique.

euro-synergies.hautetfort.com

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La Commission européenne propose d'”attirer les compétences et les talents vers l’UE”, en particulier “les talents d’Afrique du Nord”

Des documents officiels !

fdesouche.com

https://www.fdesouche.com/2022/06/09/la-commission-europe...

samedi, 11 juin 2022

Ces dépenses inutiles

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Ces dépenses inutiles

par Georges FELTIN-TRACOL

Ce dimanche 12 juin, plus de 48 millions et demi de Français s’apprêtent à élire une nouvelle Assemblée nationale. La campagne a été d’un grand ennui. L’abstention risque d’être élevée. Le système médiatique hexagonal préfère disserter sur les maux de la société étatsunienne ou sur le jubilé de la reine d’Angleterre plutôt que de débattre des problèmes français parmi lesquels la question lancinante de la dette publique. Il y a quinze ans, le Premier ministre de Nicolas Sarközy, François Fillon, déclarait gouverner « un État en faillite ».

Cette faillite n’est pas que financière; elle est systémique. Les exemples abondent. C’est le cas du maintien de l’ordre et de la sécurité publique le 28 mai dernier au Stade de France à l’occasion de la finale de la Ligue des champions, ou intellectuelle avec l’effondrement du niveau scolaire, de la crèche jusqu’à l’université. Malgré les dénégations répétées du gouvernement, taxes et impôts vont s’accroître sur les catégories moyennes laborieuses, accélérant ainsi leur déclassement social. Désormais averti, le Régime macronien fera tout pour écraser dans l’œuf une nouvelle fronde ou jacquerie populaire semblable aux « Gilets jaunes ». Les citoyens français vont devenir plus que jamais les vaches à lait du Système parce qu’il faut rembourser les dettes de la ploutocratie internationale.

Avant d’augmenter la pression fiscale, il est encore possible de réaliser des économies en supprimant des dépenses inutiles. Outre le gisement de l’immigration, d’autres secteurs mériteraient une diète sévère. Chaque année, la Cour des comptes publie un rapport qui mentionne les délires des collectivités territoriales (des ronds-points dispendieux ici, un pont inachevé là) et de l’État, piètre administrateur de ses biens immobiliers. Ce texte annuel ravit des journalistes dont les plus serviles pourfendent sans répit toute intervention publique. Le document ne s’attarde pourtant pas sur trois grandes gabegies permanentes.

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On a tendance à considérer la médiacratie comme un quatrième pouvoir qui influence l’autorité judiciaire, menace le législatif et s’offre à l’exécutif. C’est une liberté fictive, car, en France, la presse procède du pouvoir politique. Huguenot converti au catholicisme, le médecin du roi Louis XIII, Théophraste Renaudot (1586 – 1653), édite un hebdomadaire de quatre pages tous les samedis, La Gazette. Avant même son lancement en 1631, le journal bénéficie du soutien déterminant du Principal ministre du roi, le cardinal de Richelieu. Cette dépendance congénitale perdure encore. Les rares enquêtes sur les aides étatiques à la presse les chiffrent à un montant d’environ un milliard huit cents millions d’euros. En 2010, la loi de finance attribue une manne de 437 millions d’euros. À cette somme rondelette s’ajoutent des aides indirectes (environ vingt millions), des dispositifs personnels aux journalistes (encore vingt millions) et d’autres appréciables financements. Le lamentable quotidien communiste L’Humanité survit grâce à ces scandaleuses perfusions financières… La presse officielle n’informe pas ses lecteurs; elle n’en a pas ! Elle travaille l’opinion pour le régime en place ! D’où un conformisme moutonnier outrancier qu’on retrouve en Belgique et en Allemagne.

Le deuxième domaine reste un univers obscur difficilement observable : le financement public des formations syndicales s’élèverait à une centaine de millions par an de la part de l’État, sans compter les subventions données par les communes, les départements, les régions et les entreprises publiques, privées et parapubliques. Des lois prises en 2008 et modifiées en 2014 maintiennent une opacité certaine. Il est surprenant que la CGT ou Solidaires – SUD, ces contestataires de pacotille de l’« ordre établi » libéral – bourgeois, vivent des subsides que leur versent diverses institutions soi-disant rétives au syndicalisme supposé révolutionnaire. Il y a bien longtemps que les responsables syndicalistes côtoient les hiérarques d’entreprises transnationales aux dîners mensuels du Siècle au mépris de la Charte d’Amiens d’inspiration anarcho-syndicaliste de 1906. Un vrai syndicat ne doit-il pas compter que sur  ses seuls adhérents et cotisants ? Ces millions d’euros seraient bien mieux employés dans l’investissement des hôpitaux ou la rénovation des infrastructures de circulation.

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Un troisième gisement d’économie concerne le financement public des partis politiques régi par les lois de 1988, de 1990, de 1995, de 2000 et de 2017. Un Français ne peut donner aux partis de son choix qu’un maximum de 7500 euros par an. Le fonctionnement de la partitocratie en place dans l’Hexagone depuis les années mitterrandiennes bénéficie surtout d’un versement annuel. Cette somme se fonde sur les seuls résultats aux élections législatives. Toute formation politique qui sollicite un financement public doit présenter un minimum de cinquante candidats qui recueillent au moins 1 % des suffrages. Chaque vote représente un euro soixante-quatre. Si le parti a des députés et des sénateurs, il reçoit encore plus d’argent. Un député élu lui apporte 37.400 euros. N’y a-t-il pas là un véritable traitement discriminatoire? En 2022, ce financement s’élevait à 68 millions d’euros dont plus de 20 millions pour La République en marche ! Cela n’empêche pas que de nombreux partis tels le Rétrécissement népotique (RN) soient fortement endettés tout en s’indignant de la dette française.

Le financement public des syndicats et des partis politiques constitue une honte nationale. S’il est inadmissible qu’un parti puisse bénéficier d’aide financière d’une personne morale, l’État n’a pas à payer indirectement les permanents. Syndicats et partis devraient subvenir à leurs besoins par leurs seuls moyens, c’est-à-dire les cotisations, les ventes de produits dérivés et les dons défiscalisés à 66 %. Plutôt que de gaspiller un « pognon de dingue », l’État devrait cesser au plus tôt tout financement public. En revanche, il prendrait sur lui l’impression des bulletins de tous les candidats inscrits, de leurs affiches électorales et de leurs professions de foi. Est-il en effet acceptable de devoir imprimer un bulletin de vote sur un papier qui ne correspond pas à celui prévu par le code électoral de 70 grammes au mètre carré  impossible à trouver sur le marché ? Il importe de respecter d’autres contraintes comme utiliser un papier blanc de format A4 ou une police de caractère identique avec le risque que le président du bureau de vote l’invalide finalement.

La partitocratie hexagonale agit en parasite aux dépens des véritables forces vives productrices de la France. Bien gérer l’argent des contribuables n’est pas une vertu libérale. C’est une action de bon sens, ce bon sens que les Français semblent avoir perdu...     

GF-T

  • « Vigie d’un monde en ébullition », n° 36, mise en ligne le 7 juin 2022 sur Radio Méridien Zéro.

vendredi, 10 juin 2022

Conflit ukrainien: un champ d'expérimentation pour de nouvelles armes américaines?

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Conflit ukrainien: un champ d'expérimentation pour de nouvelles armes américaines?

Erich Körner-Lakatos

Source: https://zurzeit.at/index.php/ukraine-konflikt-experimentierfeld-fuer-neue-us-waffen/

Washington aide Kiev, mais au compte-gouttes

Les observateurs intéressés ont de plus en plus l'impression que les Etats-Unis - ou plus précisément leur complexe militaro-industriel (© Dwight Eisenhower) - considèrent le conflit en Ukraine comme un laboratoire pour tester l'efficacité de leurs différentes armes dans des conditions aussi proches que possible de la guerre.

L'exemple historique est la guerre civile espagnole (1936-1939), où la Russie soviétique et le Reich allemand ont tous deux utilisé leurs armes ultramodernes pour l'époque afin de tester leur efficacité au combat, en quelque sorte dans des conditions de temps réel. Citons par exemple le char russe T-26 et le bombardier en piqué allemand Ju-87 (Stuka), ainsi que le canon de DCA de 88 mm. Ce dernier est ensuite utilisé - une autre innovation ! - par l'Afrikakorps allemand dans le combat terrestre contre les chars.

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Le 1er juin, Washington a annoncé qu'il fournissait désormais aux Ukrainiens des lance-roquettes multiples M142 Himars (automoteurs mais non blindés). Il s'agit du plus efficace des trois types d'artillerie fournis à Kiev par les Américains.

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Jusqu'à présent, quatre-vingt-dix M777 (ci-dessus) ont été mis à la disposition des troupes de Zelenski. Il s'agit d'obusiers non blindés tirés par des tracteurs, dont les munitions standard peuvent neutraliser des cibles jusqu'à 25 km de distance, voire 40 km avec des munitions spéciales. Les obusiers, comme les canons, peuvent également neutraliser des cibles ennemies en tir direct (tir à plat), mais seulement à une distance plus courte. Il est également prévu d'envoyer des obusiers blindés M109, dont la portée est comparable à celle de l'obusier M777.

Toutefois, les lance-roquettes M142 Himars sont beaucoup plus efficaces et permettent d'attaquer des objets ennemis à une distance comprise entre 40 et 75 km. "Himars" signifie "High Mobility Artillery Rocket System" (système de roquettes d'artillerie à haute mobilité). Six missiles d'artillerie guidés avec précision par satellite peuvent être tirés par l'engin. Les forces de Zelenski disposeront ainsi à l'avenir d'une arme équivalente au lance-roquettes multiple russe BM-30 Smertch (Tornado) (ci-dessous), capable de couvrir des distances allant jusqu'à 70 km.

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Le lance-roquettes M142 Himars est moins destiné à fournir un appui-feu immédiat aux unités de combat sur le terrain qu'à neutraliser les pièces d'artillerie ennemies positionnées plus en arrière (tir de contre-batterie). Mais surtout, un lanceur M142 peut agir dans la profondeur de l'espace ennemi, détruisant ainsi des cibles logistiques (bases de ravitaillement en nourriture, armes et munitions) ou des bases d'engins de combat et d'hélicoptères.

Pour l'instant, les experts militaires américains semblent vouloir observer les effets du lanceur en utilisant des munitions standard. L'étape suivante pourrait être l'utilisation de munitions dites "Atacms"." Atacms" est l'abréviation de "Army Tactical Missile System". Ces munitions spéciales sont actuellement refusées aux Ukrainiens, et Kiev n'est pas autorisé à tirer sur des cibles en Russie, c'est-à-dire de l'autre côté de la frontière, avec des armes américaines.

Pourtant, cela aurait des conséquences durables. Les missiles Atacms à courte portée, tirés par le lanceur M142 Himars, peuvent être utilisés contre des cibles situées à une distance de trois cents kilomètres (soit la distance entre Vienne et Salzbourg). De nombreuses unités de ravitaillement russes se trouvent entre cent et deux cents kilomètres en arrière de la ligne de front respective.

Depuis l'est de l'Ukraine, la région de Belgorod, où des unités de combat russes sont formées en masse et prêtes à être déployées sur le front, et les aérodromes militaires tels que la base aérienne de Voronej, d'où décollent les bombardiers Su-34 pour les missions au-dessus de l'Ukraine, se trouvent dans le rayon d'action potentiel des armes Atacms. Il y a aussi l'aéroport de Szhcha, près de la frontière orientale de la Biélorussie.

Vladimir Poutine ne reste pas inactif pour autant. L'armée russe a déjà commencé à cibler les voies de transport par lesquelles les nouvelles armes sont livrées depuis l'Ouest, c'est-à-dire principalement les lignes de chemin de fer à partir de la frontière occidentale de l'Ukraine. Une grande partie des lance-roquettes M142 pourrait également être victime de ces contre-attaques. M. Zelenski ne devrait donc pas se réjouir trop vite.

Anarchie au Royaume-Uni: Boris Johnson sur le point de tomber

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Anarchie au Royaume-Uni: Boris Johnson sur le point de tomber

Par Wolfgang Eggert

Source: https://www.compact-online.de/anarchy-in-the-uk-boris-johnson-vor-dem-fall/?mc_cid=4c30a4c7c2&mc_eid=128c71e308

Cover_COMPACT_2022_06_shop.jpgLe Premier ministre britannique a été victime d'un vote de défiance. Qu'est-ce qui se cache réellement derrière tout cela - et qu'arrivera-t-il ou qui viendra après Boris-Brexit ? La ministre des Affaires étrangères Liz Truss est pressentie pour lui succéder. Nous dressons le portrait de cette figure de la ligne dure russe dans le numéro de juin de COMPACT, que vous pouvez commander ici: https://www.compact-shop.de/shop/compact-magazin/compact-6-2022-gruene-im-krieg/.

Le disque punk par excellence - Never Mind the Bollocks ("Oublie les C*** à l'air") - est sorti en 1977 pour le 25e anniversaire de l'accession au trône de la reine d'Angleterre. Avec des chansons comme l'ironique "God save the Queen" ou "Anarchy in the UK". Tout le monde pensait que les interprètes - les Sex Pistols - étaient des gauchistes. Et c'était sans doute le cas. À l'époque en tout cas.

Aujourd'hui, alors que la Queen fête une fois de plus son anniversaire, le chanteur John Lydon, alias Jonny Rotten, a fait savoir que la révolte contre "le haut" ou "le système" n'existait plus que du côté de la droite. L'homme ne se soucie toutefois pas de ce décalage. Il reste fidèle à lui-même. Et à sa coiffure, qui donne l'impression qu'il vient de se faire sécher les cheveux fraîchement lavés sur un bateau de pêche au milieu de la mer du Nord.

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Ce n'est pas la seule raison pour laquelle Lydon ressemble au Premier ministre anarchique de son pays. Le 6 juin, Boris Johnson a dû faire face à un vote de défiance interne à son parti. Le "partygate" aurait été l'élément déclencheur: Plus d'une douzaine de festivités, longtemps vendues par Johnson comme des "réunions de travail", ont eu lieu au 10 Downing Street - alors que l'élite politique avait envoyé le reste du pays dans son bureau à domicile dans un isolement confinatoire et monacal pour cause de Corona.

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Des photos prises à la sauvette ont fait le tour du monde. On y voyait des tables de bureau décorées de confettis et de serpentins, sur lesquelles étaient posées des boissons alcoolisées, avec en arrière-plan le Premier ministre éméché essayant de nouer sa cravate.

Ne vous y trompez pas. Ce procédé, ou plus exactement ces procédés, ne sont pas de nature à créer un fossé entre le peuple et les dirigeants de l'île. Bien au contraire. Tout Anglais s'y reconnaît: les hommes, comme - particularité européenne - les femmes d'ailleurs, se lâchent quand on le leur permet.

Si c'est interdit, c'est encore mieux: c'est pourquoi les images du ministre britannique de la Santé Matt Hancock, qui, marié et annonçant chaque jour de nouvelles règles de distance, embrassait sa secrétaire avec la langue dans le couloir du bureau, capturées en secret puis publiées, n'ont pu susciter qu'admiration et jalousie au pays de la bière chaude.

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Malgré cela, le Premier ministre, qui planait au-dessus de tout, a été conduit par des rabat-joie devant l'échafaud moral de son parti, pour y être renvoyé et envoyé dans le désert "par manque de moralité et de crédibilité" (comme si les politiciens dits démocratiques n'avaient jamais possédé aucune de ces deux qualités).

Une vengeance tardive

Il n'est pas nécessaire d'être très malin pour découvrir qui étaient les instigateurs de ce théâtre et de quoi il s'agissait réellement : La véritable toile de fond est - toujours - le Brexit, qui a considérablement entamé l'existence du royaume. L'Irlande du Nord et l'Écosse sont sur le point de quitter le Royaume-Uni, avec l'aide de l'UE, qui devrait également avoir de nombreux acteurs de la presse britannique sur ses listes de paie.

Ce qui explique que les journalistes mentent sur ce même vote de défiance, comme ils l'ont toujours fait. De même que les arguments sur la nécessité du vote étaient mensongers, l'analyse du résultat des élections peut également être considérée comme tirée par les cheveux.

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Oui, il est vrai que si l'on demande à un groupe politique s'il apprécie le président, 40% de "non" sont un désaveu. Mais il serait faux de conclure, comme l'ont fait les médias, que Johnson a perdu la confiance de son propre camp.

En réalité, c'est plutôt le contraire qui s'est produit: lorsque Boris Brexit a été soumis au vote des Tories, ce sont même des députés moins "conservateurs" qui ont voté pour lui - non pas parce qu'il était trop conservateur pour eux, mais tout simplement parce qu'il voulait répondre au souhait de son peuple de quitter l'UE.

De ce point de vue, Johnson a même réussi à gagner quelques voix dans les rangs de son parti, soudoyé par les lobbyistes (on pense involontairement à Trump et aux républicains américains). Le fait qu'il ait réussi, en passant outre la couche sociale éloignée de Whitehall, à servir aux Tories dans les urnes le meilleur résultat électoral de mémoire d'homme - c'est cadeau !

Conséquences géopolitiques

Reste la question de savoir ce que l'on souhaite à cet homme, à ce pays... et, d'un point de vue allemand, à soi-même.

Il y a plusieurs réponses à cette question, qui sont tout à fait contradictoires :

    1) Pour sa position d'incitation à la guerre dans le conflit ukrainien, cet homme devrait partir ; et le plus vite possible, car il risque la guerre nucléaire, après laquelle notre continent aurait (encore !) l'air pire que la coiffure du Premier ministre anglais aujourd'hui déjà. Tant les Britanniques que les Européens continentaux peuvent - et même doivent ! - penser ainsi s'ils ont encore un peu de bon sens.

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Mais les deux parties devraient maintenant

  1. 2) en ce qui concerne l'UE, croiser les doigts pour que Boris puisse continuer à se débattre aussi longtemps que possible. Les Britanniques peuvent le faire dans l'espoir que l'île, libérée de l'étau bruxellois, ne sera pas entraînée dans la chute du continent ou qu'elle pourra - déjà avant - reconquérir davantage de libertés nationales ; les Européens de l'UE, en particulier ceux de Paris et de Berlin, devraient également se réjouir d'une nouvelle dérive de l'ancienne Grande-Bretagne, car un retour de Londres compliquerait à nouveau le transfert de pouvoir vers l'Allemagne et la France - et donc la ligne géopolitique.

Le vote de défiance semble maintenant tout droit imposé par le continent, de sorte que l'on peut se demander s'il y a encore ici (chez "nous") des romantiques désespérés qui veulent ramener les Britanniques dans le bateau ? Ou s'agit-il seulement d'une punition au vu et au su de tous, afin que les éventuels sortants puissent voir ce qui les attend si, un jour, ils abandonnent Bruxelles - et deviennent "bornés" ?

C'est dans ce dernier groupe que l'on peut trouver un certain nombre de représentants du Grand Jeu qui peuvent encore considérer comme "historique" la lutte pour le globe (qui ne peut être menée que dans le cadre de grandes alliances). Ils savent à quel point Britannia a joué un rôle hostile à l'Europe pendant la Première et la Seconde Guerre mondiale.

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Et qui, dans un certain esprit de revanche territoriale, souhaitent aux Lords et aux Dames, en plus d'une nourriture médiocre et de coups de soleil sévères, que Boris Johnson continue à les harceler. Car lui, et lui seul, peut poursuivre le Brexit avec suffisamment de courage pour que la fédéralisation naissante du Royaume-Uni (c'est-à-dire la souverainisation de l'Écosse et de l'Irlande du Nord sous le drapeau européen) soit menée à bien.

Qui succèdera à Boris-Brexit ?

Pendant ce temps, dans les médias britanniques, les journalistes et les soi-disant experts férus de l'UE et/ou du Nouvel Ordre Mondial discutent de l'impact du vote précédent. Aujourd'hui, tout le monde s'accorde à dire que Boris "est fini". Presque personne ne lui accorde plus d'une année de survie politique. Presque tout le monde, y compris Nigel Farage, s'attend à une débâcle électorale conservatrice dans le cas contraire. La question est de savoir qui les Tories veulent mettre en avant comme candidat de remplacement pour éviter un tel désastre.

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Les patriotes allemands, du moins ceux qui sont prêts et capables de penser leurs rêves politiques "à l'anglaise" - un défi de taille, il est vrai -, peuvent souhaiter Jacob Rees-Mogg (foto), ministre du Brexit enrichi par la Bourse dans le cabinet Johnson, une caricature de l'Angleterre d'avant-hier dans sa présentation et son apparence. L'effet serait une dérive immédiate de l'île vers l'Atlantique, ce qui, du point de vue local, n'est pas la pire des solutions.

Mais il est plus probable que l'intronisation d'un "candidat du centre", que l'establishment du vieux parti croit capable de réconcilier les camps, un candidat qui laisse les Saxons pêcheurs poser à nouveau leurs filets dans le reste de l'Europe. Que Dieu lui-même nous en préserve !

Dans le numéro de juin de COMPACT, dont le thème principal est "Les Verts en guerre", nous montrons comment l'ancien parti pour la paix se plaît à être le moteur d'un échange de coups nucléaires. Baerbock, Habeck, Hofreiter & Co. mènent leur combat sur deux fronts : à l'extérieur contre la Russie, à l'intérieur contre leur propre peuple. Commandez ici - ou abonnez-vous dès maintenant avec ce numéro (https://www.compact-shop.de/shop/compact-magazin/compact-6-2022-gruene-im-krieg/ ).

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jeudi, 09 juin 2022

La dimension religieuse de la guerre en Ukraine

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La dimension religieuse de la guerre en Ukraine

Par Silvia Palacios et Lorenzo Carrasco

Source: https://jornalpurosangue.com/2022/05/31/a-dimensao-religi...

Au-delà des implications militaires et géo-économiques évidentes, la guerre en Ukraineprésente un aspect plus profond, culturel et spirituel, un domaine qui a prospéré dans la reconstruction de la Russie, accompagnant sa renaissance chrétienne après la désintégration de l'Union soviétique.

Depuis le début du conflit, pour sa simple défense des valeurs chrétiennes, le patriarche de Moscou et de toute la Russie, Cyrille Ier, a été placé au centre d'une féroce campagne internationale orchestrée par les hautes sphères du pouvoir anglo-américain, notamment le Conseil œcuménique des Églises (COE), également connu sous le surnom d'"ONU des Églises", exigeant l'expulsion du chef religieux de cet organisme. Incapable de prendre des mesures positives pour arrêter la guerre, l'ONU se dirige vers l'obsolescence et on peut en dire autant du COE.

Après la chute du mur de Berlin en novembre 1988, au lieu d'accueillir et de collaborer avec un pays sortant pacifiquement du communisme, les puissances occidentales ont tenté d'ériger un autre mur, cette fois conçu pour contenir la Russie, en la traitant comme une "station-service dotée d'armes nucléaires". Du point de vue de l'hégémonisme, cela signifiait la désigner comme un simple fournisseur de matières premières, en particulier d'énergie, obligé de se plier sans condition aux règles des "valeurs occidentales" de plus en plus éloignées de leurs racines culturelles chrétiennes.

Adhérer à l'agenda LGBT, au néo-malthusianisme et à l'idéologie du genre, est devenu le passeport pour entrer dans la civilisation européenne. Mais si cette idéologie déformée est ancrée dans les sièges de l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN) et de l'Union européenne (UE) à Bruxelles, elle ne représente pas le sentiment profond des nations du Vieux Continent et n'est pas non plus partagée par la tradition russe, qui rend des hommages très spécifiques à la patrie, à la famille et à la religion.

Ainsi, faire de la renaissance culturelle et spirituelle de la nation slave un objectif national se heurte évidemment à l'apostasie européenne, à laquelle le président Vladimir Poutine et d'autres membres de son cabinet, ainsi qu'une grande partie de l'élite pensante du pays, se sont publiquement confrontés à plusieurs reprises.

Le sentiment national qui imprègne la population russe a été exprimé par Nikolai Patrushev, secrétaire général du Conseil de sécurité nationale de Russie, dans une interview accordée au journal officiel Rossyiskaya Gazeta le 29 avril :

"(...) A cet égard, la Russie a choisi la voie de la protection intégrale de sa souveraineté, de la défense ferme des intérêts nationaux, de l'identité culturelle et spirituelle, des valeurs traditionnelles et de la mémoire historique.

"Nos valeurs spirituelles et morales nous permettent de rester nous-mêmes, d'être honnêtes avec nos ancêtres, de préserver l'individu, la société et l'État. Les Européens, par exemple, ont fait un choix différent. Ils ont adopté des valeurs dites libérales, alors qu'en réalité elles sont néo-libérales. Ils favorisent la priorité du privé sur le public, l'individualisme qui supprime l'amour de la patrie et la disparition progressive de l'État. Il est désormais évident qu'avec une telle doctrine, l'Europe et la civilisation européenne n'ont aucun avenir. Apparemment, ils répéteront les leçons qu'ils n'ont pas encore apprises."

Le phénomène historique de la négation de ces splendides racines est typique de la décadence civilisationnelle et marque la distinction entre civilisation et culture. L'Europe et les États-Unis sont riches et civilisés, mais avec des cultures décadentes, car la culture présuppose l'exercice de valeurs de transcendance, dans la compréhension que la prospérité et le progrès économique - aujourd'hui en déclin - ne sont pas les seules causes du bonheur.

Lorsque Poutine a ordonné le début des opérations militaires en Ukraine, il savait, avec les dirigeants politico-militaires et religieux russes, qu'il donnait un "coup de pied dans la table" de l'ordre hégémonique euro-atlantique, qui a converti l'Ukraine, depuis le coup d'État de 2014, en un bélier contre la sécurité territoriale russe.

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D'autre part, la plupart des dirigeants européens, qui sont les figurants dans une comédie bouffonne dirigée depuis Bruxelles et Washington, savent qu'une victoire russe en Ukraine signifierait la fin de l'utopie mondiale entretenue depuis la naissance de l'Establishment anglo-américain, lors des conférences de paix de Paris en 1919, à la fin de la Première Guerre mondiale. Sans entrer dans le sujet pour le moment, les conséquences de ces accords pour l'Europe sont connues.

Le Conseil Œcuménique des Églises (COE)

Des années plus tard, cette utopie d'un gouvernement mondial s'est concrétisée et, entre autres, en 1937, des personnalités prestigieuses du pouvoir anglo-américain ont fondé le Conseil œcuménique des Églises (COE) pour stimuler le dialogue interreligieux d'une manière si pâle qu'elle ouvre la porte à une vague interprétation d'un nécessaire œcuménisme. Parmi ses fondateurs figurent John Foster Dulles, futur secrétaire d'État américain et agent de la guerre froide, et le Britannique Philip Kerr, Lord Lothian, qui a qualifié l'État souverain d'"instance démoniaque", à l'origine de guerres et de conflits.

Depuis lors, le COE s'est consacré à la promotion et au soutien vigoureux de causes séculières compatibles avec un corps de doctrine relativiste, à la limite de l'absurde avec la postmodernité, dont les objectifs sont de déstabiliser, de subvertir et de démembrer les États nationaux souverains. En substance, leur mission consiste à consolider les structures gouvernementales du "One World" mondialiste, puisque le nationalisme est, selon eux, la principale cause des guerres. Ce n'est pas un hasard si, en Europe, le terme "nationalisme" est devenu presque synonyme de nazisme et que tous ceux qui s'opposent à ce programme "politiquement correct" sont volontiers qualifiés d'ultra-droitiers et essuient d'autres épithètes insultantes.

La vaste structure du COE lui permet d'être un contributeur précieux à la guerre culturelle menée dans le monde libéral occidental pour noyer la société dans l'hédonisme radical, la disparition de la famille naturelle, l'agenda "identitaire", le mouvement "woke", le transhumanisme et d'autres agendas créés par les oligarchies transnationales.

Inquisition contre le patriarche Cyril I

Le 7 mars, le patriarche Cyrille Ier a prononcé un sermon sans ménagement qui a eu un grand retentissement international, évoquant le fait que la charte d'admission au monde occidental libéral exige la reddition à un système de convictions aux antipodes du christianisme, dont les manifestations sont accueillies en fanfare, comme dans les manifestations du mouvement LGBT+ et autres.

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Une autre homélie de Cyrille Ier, commentée dans AsiaNews le 27 avril, illustre sa lutte contre ce qu'il décrit comme des "contre-valeurs" occidentales. Dans la cathédrale historique de l'Assomption, à l'intérieur du Kremlin, il a appelé le peuple à se rassembler autour de "la ville de Moscou, le centre de toutes les Russies" pour se défendre contre "les centres de pouvoir de l'étranger".

Selon lui, le peuple russe doit redécouvrir son unité intérieure, "car seule l'unité fait notre force, et si nous gardons la foi de nos pères dans nos cœurs, alors la Russie sera invincible". Il a ajouté que "la victoire n'est pas toujours celle des armes, mais aussi celle de l'esprit, et beaucoup aujourd'hui voudraient que cet esprit disparaisse". Il a énuméré les tactiques de l'ennemi qui "sème la confusion, crée de nouvelles idoles, attire l'attention sur de nouvelles pseudo-valeurs, pour inverser la dimension de la conscience de l'homme, de cette verticale qui l'unit à Dieu à cette horizontale, sur laquelle sont implantées toutes les exigences de la chair humaine".

Rien de plus illustratif contre le rôle joué par Cyrille Ier et l'Église orthodoxe que deux articles récents publiés par le Financial Times, porte-parole de la City de Londres, dans les éditions des 18 et 19 avril. Les titres respectifs, "L'Église orthodoxe russe donne une légitimité à la guerre de Vladimir Poutine en Ukraine" et "La 'guerre sainte' du Kremlin contre l'Ukraine", trahissent la crainte que l'exemple d'une Russie défendant les valeurs chrétiennes ne se propage à d'autres pays, dont la Hongrie de Viktor Orbán. Quelques paragraphes donnent une idée de ce sentiment : "L'idée d'une 'guerre sainte' en Europe peut sembler être un retour aux siècles passés. C'est pourtant, en substance, la manière dont l'Église orthodoxe russe et son chef, le patriarche Cyrille de Moscou, ont dépeint l'invasion russe en Ukraine. "Un tel comportement ne montre pas seulement comment l''église et l'État se sont entremêlés dans la Russie de Vladimir Poutine, mais il est également important de comprendre les motivations de la Russie moscovite. Bien qu'elle n'en fasse pas officiellement partie, l'Église orthodoxe russe est devenue un pilier de facto du régime autocratique de Poutine.

"La plupart des paroisses en Ukraine ont choisi de rester soumises au patriarche Cyrille même après 2019 [lorsqu'il y a eu une scission dans l'Église orthodoxe ukrainienne], environ 12.000 paroisses, soit environ un tiers de toutes les paroisses restent sous le contrôle de Moscou. Maintenant, de nombreux partisans del'Eglise de Moscou en Ukraine laissent le patriarche Cyrille en dehors de leurs prières.

"Des centaines de prêtres ukrainiens qui restent formellement membres de l'Église de Moscou ont demandé que le patriarche soit jugé par un tribunal ecclésiastique spéciale pour avoir béni la guerre."

Ajoutant à la vague inquisitoriale, le Financial Times déclare : "Lord Rowan Williams, l'ancien archevêque de Canterbury, après avoir visité l'Ukraine au cours de la deuxième semaine d'avril, a déclaré qu'il y a de 'solides arguments' en faveur de l'expulsion de l'Église russe du Conseil œcuménique des Églises, à moins que le patriarche Cyrille Ier ne condamne le meurtre de membres de son 'propre troupeau'.

Lord Rowan a été le chef spirituel de l'Eglise anglicane entre 2002 et 2012 et est célèbre pour ses sympathies envers les demandes du lobby LGBT au sein de l'Église d'Angleterre. Cette déviation, ainsi que d'autres, a accéléré l'effondrement de cette institution.

D'autre part, encourageant le lynchage du patriarche, le Parlement européen l'a condamné le 7 avril dans une déclaration: "Le rôle du patriarche Cyrille Ier de Moscou, chef de l'Église orthodoxe russe, est condamné pour avoir fourni une justification théologique à la guerre d'agression de la Russie contre l'Ukraine ; et loue le courage des 300 prêtres de l'Église orthodoxe russe qui ont signé une lettre condamnant l'agression".

Dans la même veine, aux Etats-Unis, tous les réseaux du COE dans les fondations, les églises et les universités, sont mobilisés pour sanctionner le patriarche. Par exemple, l'Institut Dietrich Bonhoeffer de Washington a alerté ses affiliés, appelant à faire pression pour que, lors de la prochaine assemblée du COE en septembre, l'adhésion de l'Église orthodoxe russe soit annulée ou du moins suspendue indéfiniment, "parce que Cyrille Ier persiste à justifier l'agression de Poutine en qualifiant l'invasion de croisade religieuse".

Le rejet du processus de Bologne et les convulsions idéologiques de l'élite

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Le rejet du processus de Bologne et les convulsions idéologiques de l'élite

Alexandre Douguine

Source: https://www.geopolitika.ru/en/article/rejection-bologna-process-and-ideological-convulsions-elite?fbclid=IwAR3e0i0ctc2K_xnV04MyAx2pbVwdyoUSAjQxy83p61YhJbOFtdOayDtS2zM

Parlons du rejet du processus de Bologne [NDLR : Il s'agit du processus de réforme du système d'enseignement supérieur au niveau international, qui a débuté en 1999 à l'Université de Bologne, dont il tire son nom. Cet accord a permis la mise en place d'un système presque unifié de reconnaissance et d'équivalence des qualifications académiques. De nombreux États européens adhèrent au processus, mais depuis trois ans, on assiste à un abandon progressif de la convention]. Le point central est une question de principe. L'introduction du système de Bologne faisait partie d'un projet global : la pleine intégration de la Russie dans le monde global, ce qui signifie l'adoption sans restrictions de toutes les normes et règles de l'Occident. Il ne s'agissait pas seulement d'éducation, mais de la principale stratégie du gouvernement russe depuis 1991. L'adaptation de tous les niveaux de vie - éducation, économie, culture, science, politique, technologie, mode, art, éducation, sports, médias - aux normes de l'Occident moderne était le principal objectif de toutes les réformes. Cela s'appliquait à tout et constituait l'objectif principal des autorités, tant sous Eltsine que sous Poutine. La mise en œuvre du système de Bologne est un élément mineur de cette stratégie globale.

Bien sûr, il y a une différence entre les années 1990 et les années 2000. Sous Eltsine, l'acceptation totale des normes et modèles occidentaux s'accompagnait d'une intégration dans le monde global et d'une volonté de tout sacrifier pour elle, y compris la souveraineté et l'indépendance. La standardisation est donc allée de pair avec la dé-souverainisation.

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Sous Poutine, la souveraineté a été proclamée comme la valeur la plus élevée, mais l'occidentalisation et la standardisation se sont poursuivies. Apparemment, suivant l'exemple de Pierre le Grand, Poutine a décidé d'utiliser la technologie occidentale pour renforcer le pays et, à un moment donné, en s'appuyant sur ces normes empruntées, de frapper un grand coup. Pierre lui-même a ouvert une fenêtre sur l'Europe pour les canons russes. Dans le même temps, Pierre brisait également la tradition russe, alors que Poutine a hérité d'une société dans laquelle la tradition était déjà brisée.

Si l'on accepte l'hypothèse selon laquelle Poutine poursuivait une stratégie consistant à copier le système occidental dans le but de renforcer la souveraineté russe, et il n'y a pas d'autre hypothèse intelligible, alors avec le début de l'OMU est venu le moment de vérité: il était temps de contre-attaquer, l'Occident, qui s'était entêté à essayer de nous arracher l'Ukraine en trompant et en hypnotisant la population naïve de la Petite Russie, était touché. Là encore, il y a un parallèle avec Pierre: celui qu'évoque la bataille de Poltava, modèle que la Russie actuelle s'entête à poursuivre depuis février 2022. Tout s'emboîte.

Cependant, il y a une différence entre le 18ème siècle et le 21ème siècle : la technologie occidentale moderne est inextricablement liée à l'idéologie, la technologie elle-même porte un code clair de globalisme et de libéralisme. Ni les biens ni les objets ne sont idéologiquement neutres, et encore moins les méthodes d'enseignement et les disciplines universitaires, que la Russie actuelle a servilement copiées au cours des 30 dernières années. Au début, c'était un signe de défaite, puis un "plan astucieux" pour se concentrer et se préparer à une attaque en représailles. Maintenant, que faire de ces éléments, technologies et institutions que la Russie a copiés de l'Occident ? Pas seulement le système éducatif, mais tout le reste : les technologies de l'information, les institutions financières, les codes culturels, les mécanismes du marché, la mondialisation de la main-d'œuvre et de l'approvisionnement en énergie, et même la démocratie elle-même, le parlementarisme, les élections, les droits de l'homme, bref, tout...

Après 30 ans de domination de cette stratégie particulière, la Russie n'a rien, ou presque rien, qui lui soit propre. Le système de Bologne n'est qu'un syndrome. Dans ce problème, comme dans un miroir, on peut voir tout le reste.

Alors que faire des normes occidentales dans une situation où l'Occident nous a jetés et où nous devons lui donner une réponse civile globale ?

C'est généralement le principal problème aujourd'hui. Il est devenu si aigu avec le début de l'opération militaire spéciale et, à son tour, notre propre victoire en dépend directement. Après tout, même les relations avec Kiev, malgré toute sa folie depuis Maidan 2014, nous renvoient à ce dilemme.

Moscou insiste : soyez avec nous.

Kiev demande : où allez-vous, car nous pouvons décider d'être avec vous ou de ne pas être avec vous ?

Moscou répond : nous allons vers l'Occident, vers le monde global, et c'est pourquoi nous standardisons tout. Nous avons également introduit le système de Bologne.

Kiev proteste : si vous allez vers l'Ouest, nous y allons aussi, nous sommes plus proches, et maintenant nous aurons, nous aussi, le système de Bologne.

Moscou commence à s'énerver : nous allons vous faire du mal !

Kiev n'abandonne pas et parle de lard, de "héros", de voyages sans visa et... de Bandera.

Nous le savons tous.

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Mais il s'agit de répondre à la question raisonnable de Kiev : où allez-vous ? Si la Russie va à l'Ouest, toutes les autres nations fraternelles sont parfaitement capables de le faire par elles-mêmes, sans elle. Il est assez facile de traduire des manuels et des guides occidentaux de l'anglais ou du chinois en ukrainien, en kazakh, en tadjik et même en tchétchène ou en tatar. Le russe comme intermédiaire n'est pas du tout nécessaire.

C'est pourquoi sous Eltsine, tout le monde nous fuyait, mais c'est aussi pourquoi ils ne se précipitent pas vers nous sous Poutine, car tant que nous sommes encore dans le paradigme occidental, tout le monde veut aussi aller à l'Ouest.

Aujourd'hui, ce slogan s'est effondré. Il s'avère que nous n'irons pas nous-mêmes, et l'Occident non seulement ne nous attend pas, mais il nous déteste avec férocité - d'où la vague frénétique de russophobie, inaugurée par l'Opération militaire spéciale.  Mais pendant 30 ans, nous avons marché et dit que nous marchions, à nous-mêmes et aux autres, dans la direction de l'Occident. Maintenant, la direction est devenue claire et les responsables de l'OMS s'empressent de se montrer comme des patriotes radicaux. À bas le système de Bologne. Mais tout cela ne semble-t-il pas trop facile ?

Tout d'abord, nous pouvons et devons supprimer le système de Bologne (nous, les patriotes, nous battons pour cela depuis longtemps), mais revenir simplement au modèle soviétique n'est pas du tout une solution, c'est même impossible et inutile. Nous avons besoin d'une idéologie claire de l'éducation qui correspond à la Russie en tant que civilisation, et en tant que civilisation qui a défié l'Occident. Qui, parmi les fonctionnaires du ministère de l'éducation, peut réfléchir ne serait-ce qu'un instant à des questions aussi graves ? On ne trouve pas de telles personnes dans la nature.

Deuxièmement, le système de Bologne concerne la forme de l'éducation, mais n'affecte en rien le contenu. Revenir aux normes spécialisées et soviétiques et maintenir le contenu libéral des humanités de base est absolument absurde. Le système de Bologne a été conçu pour synchroniser le libéralisme et le mondialisme inhérent au contenu de l'éducation avec les formes d'apprentissage et d'évaluation généralement acceptées en Occident. L'éducation est le principal instrument de pouvoir sur les esprits. Ce n'est pas une coïncidence si, au cours des 30 dernières années, les libéraux ont formé une armée d'éducateurs comme agents d'influence libérale. Toutes les institutions éducatives russes, principalement les universités, en sont remplies. Dirigés par les services spéciaux occidentaux et soutenus activement par des fondations qui leur sont associées, comme dans le cas de Soros, mais pas seulement, ils ont accordé la plus grande attention au contenu, c'est-à-dire aux paradigmes idéologiques. Et ce n'est pas une question pour les bureaucrates. Ni, je le crains, aux Tchécoslovaques, car quelle a été leur éducation ? D'un genre particulier ? Oui, le patriotisme était mis en avant, mais qui s'est occupé du contenu idéologique ? Une fois encore, le retour aux anciens cadres soviétiques n'est pas une option. Ces personnes sont souvent respectables, mais elles ne comprennent que partiellement le nouveau monde, même si le vecteur éthique a été préservé. Cela, hélas, ne suffit pas.

Troisièmement, même si nous supposons que les autorités réalisent la gravité du problème de l'éducation souveraine, autrefois à la merci des agents libéraux, et qu'elles s'en préoccupent réellement, le problème ne peut être résolu sans transformations similaires dans d'autres domaines. Comment est-il possible de dé-libéraliser l'éducation et de maintenir en même temps les normes libérales occidentales dans tous les autres domaines de la vie ? Le marché, le capitalisme, la numérisation, l'intelligence artificielle, la croyance non critique dans le progrès scientifique et technologique, la robotisation, finalement la démocratie, le parlementarisme, la société civile et les droits de l'homme sont tous des copies des normes libérales occidentales et sont si profondément ancrés dans la société que la simple pensée de devoir les éradiquer horrifierait toute personne au pouvoir, et certainement pas le peuple (qui comprend tout plus clairement et plus simplement).

Cela conduit inévitablement à des convulsions idéologiques. Continuer à copier l'Occident et ses normes, standards et règles n'est plus possible. Nous avons été déconnectés de la mise à niveau et, de plus, les failles et les correctifs intégrés à la technologie ont déjà été activés pour s'autodétruire et effacer les données. Nous nous sommes fiés à cette technologie et avons été légitimement déçus. Alors nous nous sommes précipités désespérément vers la substitution d'importations, sous prétexte de construire pour nous un Occident moderne, égalitaire mais sans les LGBT+, voire avec eux mais dans une version " patriotique ", fidèle au gouvernement.

Rejetons ce satané système de Bologne occidental et mettons en place notre propre "système de Bologne russe", et ainsi de suite pour tout. C'est une solution très intelligente. Bien sûr, il y a une issue, mais le gouvernement doit d'abord s'assurer que ce qu'il propose aujourd'hui n'est pas du tout une escroquerie. Si nous ne commençons pas à penser souverainement, il s'agira de traduire le mode d'emploi d'un aspirateur en vieux slavon ou d'y attacher une cravate rouge.

Je me suis convaincu qu'il est totalement inutile et même pervers de donner des conseils à des personnes qui n'en ont pas besoin et qui, de plus, sont convaincues de tout savoir elles-mêmes. Nous devons donc nous préparer à un jeu de miroirs : rejet du système de Bologne, rejet du système de Bologne, rejet du système de Bologne, rejet du système de Bologne, et ainsi de suite jusqu'à la période suivante, pour toutes les autres substitutions d'importation. Lorsque ce cycle sera terminé, nous parlerons alors sérieusement des réformes de l'éducation. Et pas avec n'importe qui.

La Finlande dans l'OTAN

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La Finlande dans l'OTAN

Leonid Savin

Source: https://katehon.com/ru/article/finlyandiya-v-nato

Le 12 mai, le Premier ministre et le Président finlandais ont officiellement annoncé qu'ils avaient décidé de demander à adhérer à l'OTAN. Évidemment, il n'y aura pas de référendum sur la question, tout sera décidé arbitrairement par les autorités actuelles.

Il faut se poser la question : la Finlande était-elle vraiment un pays neutre ? Bien que le traité de paix de Paris de 1947 et le traité d'amitié avec la Russie soient toujours en vigueur, Helsinki est depuis de nombreuses années un membre de facto de la communauté politico-militaire occidentale. Le fait que cette adhésion ne soit pas légalement formalisée ne signifie pas que la Finlande n'a pas concocté de plans russophobes ou qu'elle n'a pas été conciliante envers ses partenaires de l'OTAN.

La Finlande est l'un des partenaires élargis de l'OTAN et participe activement au processus de planification et de révision de l'OTAN depuis 1995. En outre, la Finlande a participé à plusieurs opérations de gestion des crises de l'OTAN et est régulièrement invitée aux réunions de l'OTAN, notamment depuis la fin février 2022. Actuellement, la Finlande compte au total 300 soldats chargés de la gestion des crises et du maintien de la paix - déployés au Liban, au Kosovo, en Irak, au Mali, en Somalie, en Méditerranée et au Moyen-Orient.

En février 2022, la Finlande a participé à l'exercice de l'OTAN "Cold Response" en Norvège avec 680 soldats, dont 470 conscrits [i].

En ce qui concerne l'Union européenne, la Finlande a été l'un des États membres les plus actifs dans le développement de la politique de sécurité et de défense commune ces dernières années et a souligné les responsabilités de l'UE en tant que "communauté de sécurité", rappelant aux autres États membres qu'ils ont convenu d'une défense mutuelle (Traité sur l'Union européenne, article 42.7).

Depuis 2014, la Finlande participe à l'initiative de la plate-forme d'interopérabilité de l'OTAN (avec la Suède, l'Ukraine, la Jordanie, l'Australie et la Géorgie) [ii]. Cette initiative vise à développer des normes, doctrines, procédures et applications d'équipement communes. De toute évidence, l'OTAN ne s'adapte pas aux normes géorgiennes ou jordaniennes, mais les membres invités adoptent l'expérience de l'OTAN et introduisent les normes nécessaires. En fait, la Finlande a passé huit ans à s'adapter et à se réorganiser selon les critères de l'OTAN.

Le "Centre d'excellence pour les menaces hybrides" a été déployé à Helsinki en 2017 [iii]. Ses fondateurs sont l'UE et l'OTAN, entre autres.

Le flirt actif des dirigeants du pays avec l'OTAN a commencé en 2018. À l'époque, le président finlandais, qui avait déjà été réélu à la tête de l'État, s'exprimant en septembre à la Brookings Institution, une institution néoconservatrice américaine, a déclaré :

"Une Europe forte signifie une OTAN plus forte. Et une Europe plus forte est un partenaire plus utile pour les États-Unis... La Finlande prend sa défense très au sérieux. Nous n'avons jamais affaibli notre garde depuis la fin de la guerre froide. Le désir de nos citoyens de défendre leur pays est le plus fort d'Europe.

Le maintien d'une défense nationale forte nous envoie deux messages puissants. Il s'agit d'un seuil contre les agresseurs potentiels. Et cela fait de nous un partenaire plus intéressant. Cela se traduit par une coopération bilatérale étroite avec de nombreux pays de l'OTAN, dont les États-Unis... La Russie le fait de manière agressive, en roulant les mécaniques sur le plan militaire et en utilisant également ses forces armées, comme nous l'avons vu en Ukraine et en Syrie" [iv]. Son message était clair.

Le mois suivant, l'armée de l'air finlandaise a participé à un exercice international organisé sous les auspices des États-Unis en Alaska et au Nevada. C'était la première du genre pour la partie finlandaise [v].

En général, avec l'OTAN, la Finlande effectue régulièrement des exercices militaires, y compris sur son propre territoire. L'exercice naval multinational le plus récent s'est déroulé au large des côtes finlandaises, face à la ville de Turku [vi].

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Du 2 au 13 mai, la Finlande a accueilli l'exercice de chars Arrow, auquel ont également participé des militaires de Grande-Bretagne, de Lettonie, d'Estonie et des États-Unis[vii].

De manière révélatrice, le 13 avril 2022, le Président de la République a adopté une nouvelle loi sur le service militaire volontaire des femmes.

Plus tôt en Finlande, une campagne médiatique sur le sujet de l'engagement des réservistes dans l'armée s'est intensifiée. "En raison de la situation en Ukraine, les forces armées reçoivent maintenant de nombreuses demandes de la part des citoyens - par exemple, des instructions sur la possibilité de demander à servir même à un âge légèrement plus avancé.

C'est une belle démonstration de la motivation et de la volonté des Finlandais de participer à la défense du pays, si nécessaire. Les forces armées comptent environ 900.000 soldats formés dans les unités de réserve. Les réservistes sont l'épine dorsale de la capacité de défense de la Finlande, puisque 97 % de nos forces armées sont des réservistes", a déclaré le colonel Jukka Nurmi de l'état-major général, qui est chargé de l'inspection des réservistes.

Dans le même temps, il a été noté qu'"il n'y a pas de menace militaire immédiate pour la Finlande. La formation systématique des réservistes et des conscrits se poursuivra dans les forces de défense afin de maintenir et d'accroître leurs capacités en fonction des besoins actuels et futurs" [viii].

La question se pose : s'il n'y a pas de menace militaire, pourquoi la Finlande rejoindrait-elle l'OTAN ?

Il est clair que ce n'est pas pour les Finlandais, mais pour Bruxelles et Washington, qui saisissent chaque occasion d'encourager Helsinki dans cette direction.

Par exemple, une étude du Centre américain d'études stratégiques et internationales offre une justification plutôt bizarre de l'adhésion de la Finlande à l'OTAN. Il indique que les Finlandais ne sont pas intéressés à inviter des contingents militaires étrangers sur leur territoire, afin de ne pas provoquer la Russie.

Mais pour justifier en quelque sorte le conflit russo-finlandais, les auteurs avancent une version sur l'occupation des îles Aland, à laquelle Helsinki devra répondre. Mais la Finlande ne dispose ni d'une aviation de combat de la classe nécessaire, ni de systèmes de défense aérienne pour contrer la Russie. Par conséquent, si l'OTAN veut venir à la rescousse, cela prendra beaucoup de temps en raison de la géographie et de la distance [ix].

D'un point de vue fiscal, les experts américains estiment qu'il faudrait un peu plus d'un milliard de dollars pour équiper la Finlande de façon minimale, et 5,3 milliards de dollars pour un renforcement plus qualitatif [x].

Le budget annuel actuel de la Finlande en matière de défense est fixé à 5,1 milliards d'euros - soit 1,9 % du PIB. Il y a seulement deux ans, la part de la défense dans le PIB était de 1,3 % [xi].

Soit dit en passant, l'augmentation des dépenses militaires a commencé précisément en 2018, lorsqu'un rapprochement actif avec l'OTAN a eu lieu.

Cette année-là, une augmentation aussi rapide est également due à l'achat de nouveaux avions de combat F-35 aux États-Unis (qui sont de mauvaise qualité et Washington essaie de vendre les marchandises en retard à qui il peut). Toutefois, en raison de la crise en Ukraine, l'armée finlandaise recevra un financement supplémentaire de 700 millions d'euros en 2022 et de 788 millions d'euros en 2023, ce qui portera son budget à 2,2 % du PIB. La publication libérale finlandaise Yle écrit que cela est justifié par la situation en Ukraine [xii].

Alors, que peut donner la Finlande à l'OTAN sur le plan militaire ?

Le nombre de militaires actifs dans les forces de défense finlandaises est faible : environ 19.000, plus une unité de gardes-frontière paramilitaires d'environ 3000 soldats, qui peut être totalement ou partiellement intégré aux forces de défense après mobilisation. Cependant, en raison du système de conscription, il existe une grande réserve. L'armée de campagne entièrement mobilisée compte 280.000 hommes, avec plusieurs centaines de milliers de réservistes disponibles pour compenser les pertes [xiii].

Les unités finlandaises peuvent être grossièrement divisées en trois catégories principales : les unités opérationnelles les mieux entraînées et les mieux équipées, les forces régionales et les unités locales (dont certaines sont fréquemment entraînées et maintiennent un haut niveau de préparation au combat).

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L'armée de l'air et la marine utilisent des équipements très sophistiqués, tels que des missiles air-sol compatibles, des missiles antinavires Gabriel et des missiles RIM-162 Sea Sparrow, et sont très performants sur le plan opérationnel. Néanmoins, tout le personnel de l'armée de l'air et de la marine (et, dans le cas de la marine, la plupart des membres du personnel de quart des navires) sont des conscrits ou des réservistes.

L'industrie de la défense finlandaise étant hautement spécialisée, le pays se procure une grande quantité de machines et d'équipements à l'étranger. C'est pourquoi elle coopère activement avec d'autres partenaires nordiques et européens en matière d'approvisionnement. Environ 40 à 60 % des équipements, munitions et outils militaires sont exportés, y compris les systèmes de communication, les véhicules, les bateaux et les équipements de défense.

L'industrie de la défense autochtone est principalement composée de petites et moyennes entreprises privées, le chiffre d'affaires total des secteurs de la défense, de l'aérospatiale et de la sécurité s'élevant à 1,84 milliard d'euros en 2020. À quelques exceptions près, comme Patria, fabricant du véhicule modulaire blindé et du système de mortier NEMO, il n'y a pas d'acteurs industriels majeurs.

Compte tenu de la spécialisation au sein de l'OTAN, il est probable que la Finlande se retrouve avec un petit segment basé sur sa capacité de production existante. L'une des plus grandes forces de l'armée finlandaise, en ce qui concerne les normes européennes, est l'artillerie. La Finlande possède environ 1500 systèmes d'artillerie.

Indépendamment de la manière dont l'infrastructure militaire et les capacités de combat de la Finlande évolueront après son adhésion à l'OTAN, la Russie devra y répondre. Il a déjà été indiqué qu'une telle action ferait automatiquement passer le statut de la Finlande à celui d'un "état inamical".

Évidemment, cela ne suffira pas, car de telles actions doivent être sanctionnées par un effet stratégique à long terme. Une question distincte devrait être la probabilité de livraisons d'armes de la Finlande à l'Ukraine (probablement via la Pologne), car après avoir rejoint l'OTAN, Helsinki aura moins de souveraineté et devra faire plus de concessions à la fois à Washington et à Bruxelles.

En outre, un accord technique a été signé le 24 mai entre le gouvernement finlandais et le Haut Commandement de l'OTAN, en vertu duquel la Finlande met son territoire à la disposition des pays de l'OTAN pour accueillir des bases militaires et fournir toute logistique. Ainsi, même sans être officiellement membre de l'Alliance, Helsinki est déjà pleinement engagée dans l'expansion de l'OTAN.

Les Finlandais ont également signé récemment un accord avec la Grande-Bretagne visant à renforcer la coopération militaire.

[i] https://maavoimat.fi/en/-/finland-to-participate-in-cold-...

[ii] https://www.nato.int/cps/en/natohq/topics_132726.htm

[iii] https://www.hybridcoe.fi/

[iv] https://www.brookings.edu/events/a-stronger-europe-our-co...

[v] https://puolustusvoimat.fi/-/1951206/ilmavoimat-red-flag-...

[vi] https://www.nato.int/cps/en/natohq/news_195001.htm

[vii] https://maavoimat.fi/en/-/army-mechanised-exercise-arrow-...

[viii] https://puolustusvoimat.fi/-/reservilaisilta-runsaasti-yh...

[ix] https://www.csis.org/analysis/future-nato-enlargement-for...

[x] https://www.geopolitika.ru/article/vo-chto-mozhet-oboytis...

[xi] https://www.defmin.fi/files/5209/TAE_2022_GDPshare_27.9.2...

[xii] https://yle.fi/news/3-12393378

[xiii] https://www.iris-france.org/wp-content/uploads/2021/03/65...

mercredi, 08 juin 2022

Les États-Unis mènent en Ukraine une guerre aux frais de l'Union européenne contre... l'Union européenne

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Les États-Unis mènent en Ukraine une guerre aux frais de l'Union européenne contre... l'Union européenne

Alexander Gorokhov

Source: http://www.elespiadigital.com/index.php/noticias/politica/37922-2022-06-05-15-47-02

Ce n'est un secret pour personne que l'opération militaire spéciale (OMS) actuellement en cours en Ukraine est en réalité une confrontation non pas tant des troupes russes contre les troupes ukrainiennes, mais plutôt une confrontation des grands projets du monde russe, d'une part, et de l'union euro-américaine, d'autre part. Guerre par procuration classique, lorsque quelqu'un tente de protéger ses intérêts mondiaux par procuration sur un territoire étranger aux dépens de quelqu'un d'autre, affaiblissant ainsi l'ennemi.

Les marionnettistes dans les plans des marionnettistes

À première vue, la situation donne l'impression que la guerre est menée contre la Russie par l'entremise de l'Ukraine sur le territoire de celle-ci et à ses dépens. Mais la définition même d'une guerre par procuration, que nous avons prise comme point de départ, nie le rôle de l'Ukraine en tant que véritable partie dans le conflit. Et une étude plus approfondie de la question confirme cette conclusion.

Commençons par le fait que l'Ukraine a cessé d'être un sujet des relations internationales pour devenir un objet des relations internationales après le coup d'État de février 2014. Et cela est confirmé par la discussion publique de l'assistante du chef du Département d'État, Victoria Nuland, avec l'ambassadeur américain en Ukraine sur la candidature du futur premier ministre "carré". Et plus tard, la nomination, à la suggestion des États-Unis, d'étrangers comme membres du gouvernement ukrainien, diverses "réformes" et remaniements de personnages clés sous la pression des États-Unis.

Et si pendant près de sept ans, l'objectivité de l'Ukraine a été diplomatiquement réduite au silence, au cours de la dernière année avant l'opération militaire russe, les dirigeants russes n'ont plus caché le fait que toute négociation sur les affaires ukrainiennes ne devait pas être menée avec Kiev, mais avec Washington, qui décide de tout ce que l'Ukrainien est autorisé à faire.

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En outre, les événements précédant le début du conflit démontrent que les Etats-Unis ont ouvertement poussé l'Ukraine à opter pour une solution militaire dans la question de la propriété du Donbass et de la Crimée. En outre, les dirigeants militaro-politiques de l'Ukraine ont même essayé pendant un certain temps d'éviter la "phase chaude", réalisant que le potentiel militaire de l'Ukraine n'était en rien comparable à celui de la Russie. Mais, étant a priori dépendante, elle a été contrainte de se préparer à une attaque suicide dans le Donbass. Les documents trouvés confirment les plans visant à lancer une "opération de restitution des territoires temporairement saisis" à partir du 8 mars 2022. En outre, les plans dont ont hérité les militaires russes et ceux de Donetsk à Mariupol indiquent que le but de l'opération dans le Donbass était d'obtenir un accès ultra-rapide à la frontière russe.

La thèse selon laquelle les hostilités actuelles sont menées aux dépens des fonds ukrainiens n'est pas vraie du tout. Oui, une partie du financement provient bien sûr des poches des contribuables ukrainiens. Mais le transfert massif d'armes, de munitions et d'équipements militaires à l'Ukraine par les pays de l'OTAN, ainsi que d'autres aides militaires (y compris la fourniture de renseignements en ligne), ont approché, s'ils ne les ont pas encore dépassés, les coûts de la guerre pour l'Ukraine. Et le fait que la loi Lend-Lease pour l'Ukraine (rappelez-vous que le concept même de Lend-Lease implique une assistance aux États menant des hostilités dans l'intérêt des États-Unis) ait été introduite plus d'un mois avant le début du conflit, témoigne d'un conflit militaire planifié par les États-Unis entre l'Ukraine et la Russie.

Ainsi, l'Ukraine est un outil et un champ de bataille pour les États-Unis afin de défendre leurs propres intérêts. Mais ce n'est qu'une première approche pour comprendre la situation. Avec la deuxième approche, tout est encore plus intéressant.

Si la Russie n'est pas un concurrent des États-Unis, qui l'est ?

Au cours des cent dernières années, l'Union soviétique et la Fédération de Russie, malgré des périodes de rapprochement et même de relations d'alliance avec les États-Unis, ont vécu sans sanctions américaines... moins d'un mois : entre l'abrogation de l'amendement Jackson-Vanik et l'adoption de la loi Magnitsky. Même pendant la Seconde Guerre mondiale, lorsque l'aide Lend-Lease était fournie à la Russie soviétique, il existait des listes de matériaux, d'équipements et d'armes dont la fourniture à l'URSS était interdite. Sans surprise, l'ancien commandant de l'OTAN en Europe, Philip Breedlove (photo), a admis que la Russie constitue une menace existentielle durable pour les États-Unis et leurs alliés. Et la menace implique son élimination ou du moins son affaiblissement. Et mieux, par les mains d'une puissance ou un acteur tiers.

"Au cœur de toute stratégie en Europe doit se trouver la prise de conscience que la Russie constitue une menace existentielle durable pour les États-Unis, leurs alliés et l'ordre international".

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Malgré cette déclaration tapageuse, la "menace russe" n'est que militaire pour les États-Unis. Et Washington est bien conscient que la puissance militaire russe est nettement inférieure à la puissance militaire des États-Unis, sans parler de la puissance combinée des États membres de l'Alliance de l'Atlantique Nord. Et puisque Moscou est également consciente de cette vérité immuable, il ne faut pas s'attendre à ce que la Russie fasse la guerre. Ni une guerre avec des armes conventionnelles, encore moins une attaque suicidaire avec des armes nucléaires. La domination économique mondiale est bien plus importante pour les États-Unis. Et dans cette affaire, la Russie n'est pas du tout un concurrent des États-Unis.

Et qui sont les concurrents ? Il y en a deux : la Chine et l'Union européenne. En outre, l'affaiblissement économique de l'un entraînera automatiquement l'affaiblissement de l'autre : les fabricants chinois et les consommateurs européens sont fortement interconnectés. Et leur affaiblissement conduit inévitablement au renforcement d'"un singe rusé assis dans un grand arbre, au pied duquel deux tigres se battent". De plus, il est également saturé de bananes qui sont soudainement devenues disponibles pour lui. Après tout, avec le début de l'opération militaire des forces armées russes en Ukraine, les actions du complexe militaro-industriel américain ont considérablement augmenté. Et ceci avant même le début du plan proposé par la Pologne pour remplacer l'équipement militaire obsolète datant de l'époque de l'URSS, qu'elle se proposait de livrer à l'Ukraine, par un équipement américain plus récent et plus coûteux.

En d'autres termes, en incitant les marionnettes polonaises à faire un tel pas dans le temps, les États-Unis ne tuent pas deux, mais beaucoup d'oiseaux d'une seule pierre. Premièrement, elle soutient sa propre économie, deuxièmement, elle oblige les Européens à acheter des armes américaines, ce qui affaiblit l'un des deux principaux concurrents économiques et, troisièmement, elle affaiblit délibérément la Russie, la forçant à dépenser des fonds supplémentaires pour "éliminer" la "ferraille" fournie à l'Ukraine, quatrièmement, elle augmente la saturation de l'OTAN en systèmes d'armes modernes et, cinquièmement, elle prolonge l'agonie de la "guerre pour les intérêts américains jusqu'au dernier Ukrainien".

Mais ce n'est pas tout. Les Américains eux-mêmes admettent déjà que la Russie, à leur indescriptible surprise, s'en sort bien avec des sanctions record en termes quantitatifs et qualitatifs. En outre, les réserves financières de la Russie non seulement n'ont pas diminué suite à leur introduction, mais ont augmenté après le début de l'opération militaire d'environ 12 milliards de dollars en raison de la hausse des prix de l'énergie. Dans le même temps, pour la même raison, l'économie de l'UE subit d'énormes pertes, la production la plus importante est arrêtée à cause de la hausse des prix du gaz, et en raison de l'embargo sur l'importation d'engrais russes et biélorusses, le spectre de la pénurie alimentaire plane aux portes de l'Europe. Bien sûr, ils essaient de régler ce dernier problème en exportant à la hâte quelques dizaines de millions de tonnes de céréales d'Ukraine, condamnant le pays à la famine : en raison de la pénurie de carburant et des hostilités, la saison des semailles en Ukraine a en fait été interrompue. Le pain de la prochaine récolte, semble-t-il, les Européens devront l'acheter à un prix plus élevé aux États-Unis.

Faut-il s'étonner que les alliés américains de la coalition anti-russe souffrent de la guerre en Ukraine ? Dans le paradigme de la guerre par procuration, il n'est non seulement pas étrange, mais naturel : que la guerre soit menée sur le territoire ukrainien, mais principalement aux frais de l'Union européenne contre... l'Union européenne. Et le fait que les querelles des Ukrainiens et des Russes ne soient pas non plus un problème : l'essentiel est que ce sont les Américains qui sont les principaux bénéficiaires de cette guerre hybride par procuration.

Que devons-nous faire, comment devons-nous être ?

Dans une guerre, même s'il s'agit d'une guerre hybride contre la Russie et non associée à des hostilités "chaudes", cela signifie que la question aiguë est de savoir comment traiter ceux qui se sont impliqués du côté de nos adversaires. En fait, ils se sont maintenant tirés une balle dans le pied en Europe : dans le contexte des sanctions anti-russes imposées, le taux d'inflation dans tous les pays de l'UE et de l'OTAN, y compris les États-Unis, a fortement augmenté.

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La "guerre du gaz" a entraîné un bond sans précédent des prix du "combustible bleu" et, par exemple, en Allemagne, les industriels disent déjà franchement qu'il est moins cher de fermer de nombreuses entreprises que de poursuivre leur production. Les tentatives de limiter l'approvisionnement en pétrole russe ont déjà entraîné une forte hausse des prix du carburant en Europe et aux États-Unis. Qui, soit dit en passant, n'a rien pour remplacer le pétrole de l'Oural dans un certain nombre de raffineries qui sont prêtes à le traiter. Il y a une forte probabilité de crise alimentaire en raison des restrictions sur les importations d'engrais russes. En outre, une hausse des prix du blé a déjà été observée. Et que se passera-t-il après la récolte, qui n'est évidemment pas suffisante sans l'approvisionnement en blé russe ? Après tout, la pénurie de céréales qui se profile en Inde aura également une incidence sur le prix.

Je ne veux pas hausser les épaules, en répondant de manière absolument symétrique, comme pour l'expulsion mutuelle des diplomates. Dites ce que vous voulez, mais le gaz, le pétrole, les engrais, les matières premières industrielles, la nourriture, c'est aussi de l'argent qui sert à renflouer le budget russe. Oui, il existe un certain nombre de pays qui peuvent théoriquement acheter littéralement tous les volumes de ces biens, ce que l'Europe et les États-Unis refusent à leur propre détriment.

Ce qui se passe aujourd'hui avec les prix, en fait, est une répétition, un avertissement aux ennemis de ce qui les attend s'ils entrent dans une confrontation militaire ouverte avec la Russie sous la pression de Washington.

Et ce n'est que le début. Une proposition a déjà été soumise à la Douma d'État pour que la Russie se retire de l'OMC, ce qui permettra une réponse plus ciblée à la pression des sanctions. Par exemple, en modifiant le montant des droits d'importation et d'exportation des pays, en fonction de leur degré de loyauté envers la Russie.

Oui, les revenus de la Russie provenant des hausses de prix "sanctionnées" aujourd'hui battent des records: selon les analystes de Citi, Gazprom reçoit environ 200 millions de dollars par jour, et ses revenus cette année pourraient être le double de ceux de l'année dernière. Mais aujourd'hui, l'Occident discute de plans visant à créer un cartel pour "contrôler" le prix du pétrole russe. Et cela a-t-il un sens de continuer à "gronder gentiment" les pays que nous considérons toujours comme nos "alliés", malgré leurs mesures véritablement anti-russes ? Après tout, comme vous le savez, la Russie n'a que trois alliés : l'armée, la flotte et les forces spatiales nouvellement créées.

Bien sûr, il ne faut pas prendre de décisions drastiques, créant des difficultés pour notre économie avec des contre-mesures. Mais c'est pour cela que le gouvernement existe, pour évaluer et calculer soigneusement les conséquences de ces mesures. Que les circonstances évoluent de telle sorte que notre pays soit devenu un instrument de la guerre géopolitique par procuration menée par les États-Unis contre l'Europe et la Chine, mais il est en notre pouvoir de faire en sorte que cet instrument ne soit pas aveugle, afin que nous ayons la possibilité de tirer le maximum de profit de notre position, et que la Russie en sorte renforcée. L'essentiel est de comprendre la véritable nature du conflit actuel, dans lequel nous avons été poussés avec tant de force : avertis, nous sommes donc armés.

mardi, 07 juin 2022

La présidence Macron, l’Etat et la dé-civilisation française

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La présidence Macron, l’Etat et la dé-civilisation française

Avec un appendice sur les historiens libertariens américains

Nicolas Bonnal

On a vu sur Telegram (c’est censuré en France) des images de Paris, après le marché de Belleville, qui font penser à une mégapole africaine en pleine déconfiture (beau résultats pour une ville nécrosée par sa dette et sa fonction publique pléthorique, par sa population remplacée aussi) ; on a vu que l’OMS  va diriger un Etat mondialiste et vaccinateur furieux, qui privera huit milliards de citoyens de leur liberté sinon de leur santé/vie ; on a vu un grand effondrement culturel français, et ce pays qui était jadis le phare de la civilisation est devenu le réceptacle des daubes cannoises ou autres (lisez ou relisez l’Etat culturel de Fumaroli ou les livres de mon ami Paucard) ; on a aussi vu que l’Etat espagnol mitraille chimiquement sa population et qu’il se prépare à voler toute sa population : énième version des corralitos latinos – ce n’est pas dans les webzines complotistes mais dans les journaux Mainstream maintenant. On a vu aussi que le super-Etat totalitaire européen dirigé par la très folle administration Leyen se renforce par sa guerre avec la Russie et prépare un cocktail de pénurie, de déglingue et de contrôle informatique globalitaire des populations hébétées ; car si l’Etat est un destructeur de la civilisation il détruit aussi les populations.

008325419.jpgL’Etat romain dégénéré a créé le citoyen idiot (tonto) dont a parlé Ortega y Gasset dans sa rébellion des masses. Ces masses sont d’ailleurs des créations de l’Etat moderne: c’est le dernier homme de Nietzsche et le citoyen transformée en Turc dont parle Tocqueville, qui ajoute qu’on lui ôtera, au citoyen moderne, le trouble de penser et la peine de vivre, l’euthanasie mentale précédant l’autre. Et ce peuple nouveau pour parler comme l’autre semble content de son sort puisqu’on le voit revoter Macron (je sais, il y a des abstentions…) aux législatives sans oublier Mélenchon. Ces deux individus sont des émanations du PS, le parti fourre-tout et catho de gauche qui a aujourd’hui gangréné tous les partis: le PS c’était le parti fonctionnaire, le parti totalitaire à la française qui aura tout créé même ses milliardaires: c’est le parti de la gauche caviar et de la bourgeoisie sauvage (Taine dit que le bourgeois est une création de l’Etat – pas du commerce - et comme il a raison)  dénoncées en leur temps par des hommes de gauche courageux comme mon éditeur Thierry Pfister (chez Albin Michel) ou comme Guy Hocquenghem.

Il est hallucinant de voir qu’on nous fait la farce du néolibéralisme alors qu’on vit une phase crépusculaire et folle de super-étatisme planétaire ; que cet étatisme s’entende avec les oligarques vaccinateurs et les GAFAM, eux-mêmes émanations du Deep State et du Pentagone n’étonnera que les idiots du village médiatique. C’est l’Etat qui créé ces boîtes, qui a privatisé les monstres, comme c’est l’Etat français ou autre qui a liquidé l’activité économique nationale ou remplacé la population ; le grand remplacement est du reste surtout psychologique (le peuple nouveau) comme je le rappelle inutilement en citant toujours Don Siegel et ses profanateurs de sépultures.

L’Etat moderne (Maistre a évoqué ce pullulement des lois lors des premières années de la Révolution, pullulement dépassé depuis) est depuis deux siècles le grand facteur de la décivilisation en Occident et maintenant dans le monde. Le traditionaliste guénonien (et musulman) Titus Burckhardt en a parlé à propos du Maroc, devenu depuis son indépendance un bon petit élève de la mondialisation. Hans Hoppe a souligné le rôle destructeur de l’Etat en matière de famille: l’avortement, l’enseignement (limité à: « tes pas un garçon, t’es une fille ! »), le divorce, l’aide à la femme célibataire, la misandrie administrative, tout a été fait par les fonctionnaires pour détruire la famille, ce seul Etat, disait Chesterton qui crée et aime ses citoyens. L’Etat moderne lui les hait et les détruit ou les remplace, ses citoyens. C’est pour cela aussi qu’il aime les guerres, « cette santé de l’Etat », et c’est comme cela que les guerres mondialistes se sont multipliées à partir du moment où on a évoqué le nouvel ordre mondial qui enchante des millions de bureaucrates et de politiciens à travers la planète.

Le contrôle des oppositions politiques par le fric et le financement des campagnes politiques accélère cette entropie. Tout le monde se bat du coup pour imposer la pénurie, le couvre-feu, la guerre, la Terreur et le bataclan médiatique destiné à contrôler des populations toujours plus stupides et formées à l’être depuis l’école qui n’a jamais été aussi peu libre dans notre histoire (relisez Chaunu et découvrez quelle liberté aux siècles des Lumières).

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Revenons à notre hexagone si bien nommé. Entre Notre-Dame, le Stade de France (sic), les gilets jaunes, le délitement de l’école, de la police, de l’hôpital et tout le reste, nous assistons avec la résidence Macron (il sera réélu trois ou quatre autres fois, ne vous en faites pas, son peuple nouveau y pourvoira), à la fin de la civilisation française, plus exactement à la fin de ses restes ; à la formation aussi d’une population neuve et nécrosée, usée et anesthésiée ; l’historien Stanley  Payne en a parlé aussi à propos de l’Espagne ; l’Etat a progressivement engendré un mouton républicain qui lui est parfaitement soumis et ne se rend plus compte non plus des coups de pied au cul ou du grand effondrement de son niveau de vie. On a parlé de citoyen ludique enfant ou adolescent, mais vu Macron et son électorat je dirais plutôt qu’on voit un citoyen vieux (y compris quand il est jeune), gavé de BFM, propre à illustrer la tirade des sept âges de Shakespeare: en fait on est dans un monde de vieillards inactifs, craintifs et peu créatifs et on demande à cet hexagone administratif «(« plus froid des monstres froids »…) de ressembler aux territoires protocolaires dont il a recouvré une terre sacrée jadis couverte de champs, de villages et de chapelles.

Sources

https://www.amazon.fr/Chroniques-sur-lHistoire-Nicolas-Bo...

https://www.amazon.fr/gp/product/B0B2HND9MM/ref=dbs_a_def...

https://www.amazon.fr/territoires-protocolaires-Nicolas-B...

Je joins à ces quelques lignes désabusées (c’est un peu tard pour espérer…) une ancienne bibliographie des meilleurs auteurs libertariens américaines. Eux ont parfaitement compris et expliqué comment Lincoln, Wilson, Roosevelt, Johnson, Biden ou autres ont créé leur Etat totalitaire et belliqueux.

Auteurs libertariens : une bonne petite bibliographie

Les intellectuels libertariens ont révisé toute leur histoire américaine. À l’heure de l’État profond devenu fou et rigolo, ce n’est pas une inutile affaire ; deuxièmement, ils se rapprochent du guénonisme (c’est très visible chez l’Allemand Hans Hoppe). La montée de l’État, de la bureaucratie, de la réglementation, de la fiscalisation suppose une dégénérescence métaphysique, celle que pressentaient d’ailleurs les taoïstes chinois il y a plus de deux mille ans, quand les empereurs (relisez René Grousset) organisaient déjà des Grands remplacements de population: un autre livre à écrire ! La réfutation taoïste de l’État providence fut il y a vingt ans mon premier texte posté sur le web, par Alain Dumait, aux 4 vérités. Tout est disponible gratuitement sur Mises.org. Vous donnez ce que vous voulez. Je ne sais pas si j’écrirai un livre de présentation de cette splendide école, qui se rattache à Tocqueville, Benjamin Contant, et Frédéric Bastiat. Raico n’aimait pas trop Hayek et il adorait ces penseurs français. Une grande partie des libéraux que j’ai connus dans les années quatre-vingt-dix ont fini néocons.

J’ai insisté surtout sur les travaux historiques, plus intéressants pour nous.

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On commence par Murray Rothbard, auteur du manifeste libertarien. Ses pages sur l’histoire diplomatique sont extraordinaires de culot, de bon sens et d’autorité. Il exonère Staline pour la Guerre Froide, comme Ralph Raico d’ailleurs. On peut lire aussi son livre sulfureux sur Wall Street et les banques. Enfin, bien sûr, Rothbard irrépressible, où il défend sa conception de la culture et du cinéma, qui est la mienne ; et le film de Corneau Tous les matins du monde. Dans le même livre, Murray faisait la chasse aux chasseurs d’antisémites ! On n’a pas fini de rire ! C’était à propos des menaces et des insultes qui frappaient le pauvre Buchanan. Murray définit nûment la théorie de la conspiration « Ce qui s’oppose au mensonge des historiens officiels. »

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Ralph Raico vient de mourir, raison de plus pour l’honorer, ce maître. Son chef-d’œuvre concerne les grands leaders et les grandes guerres. Ces grands leaders sont tous des catastrophes car pour devenir un grand président, il faut la guerre, civile ou mondiale. Wilson, Lincoln, Roosevelt, etc. sont restés dans les mémoires grâce à leurs horreurs.

Lisez aussi le Raico sur les libéraux romantiques français.

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Butler Shaffer: Les magiciens d’Ozymandia, d’après le beau poème oublié de Shelley. Le ton est plus philosophique et traditionnel. Butler fait le commentaire de l’écroulement vaseux de la civilisation US et occidentale. C’est lui l’auteur du « test Hitler », d’où il ressort que « l’écolo antitabac, contrôleur de vitesse, végétarien et guerrier humanitaire Hitler est, quand il est présenté anonymement, plus populaire auprès des jeunes que Jefferson (esclavagiste, rebelle armé, contrebandier, planteur de tabac,…) »

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John Denson, Les reconsidérations sur la présidence. Livre collectif et splendide sur la montée du totalitarisme américain. Une contribution de l’universitaire Michael Levin, sur le président comme ingénieur social. Comment aussi on a saboté les études (un autre grand humaniste juif, Harold Bloom, en avait parlé), l’armée, tout au nom du Politiquement correct.

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Les coûts de la guerre, essai sur les victoires pyrrhiques de l’Amérique. Merveilleux ouvrage collectif. Édité encore par John Denson. Extraordinaire contribution de Rothbard sur les deux seules guerres justes (1776 et Sécession, côté sudiste bien sûr) et de Joseph Stromberg sur la guerre hispano-américaine de 1898, qui démarra avec un faux attentat et se termina par un génocide aux Philippines, puis la fondation de l’interventionnisme destructeur et presque calamiteux (Cuba, Corée, Vietnam, l’Amérique centrale…).

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La Guerre perpétuelle pour une paix perpétuelle par Harry Elmer Barnes. J’ai évoqué Frédéric Sanford sur la manière dont Roosevelt empêcha un règlement européen et antihitlérien à Munich. Sur ces sinistres affaires, lire et relire aussi Guido Preparata. Hitler, le monstre anglophile et utile pour la dominance anglo-saxonne dans ce monde…

Le mythe de Roosevelt de John Flynn qui a vu la montée de l’ère managériale en même temps que James Burnham. Livre effarant par sa justesse. Lisez tout John Flynn, journaliste et héros de la guerre antisystème.

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Thomas Di Lorenzo : Lincoln, qui montre ce que tous les lecteurs de mémorialistes savaient : Lincoln détraqué, homme du business et des tarifs douaniers, fanatique étatique de la loi, et qui prépara sur les cendres du vieux sud (600 000 morts pour abolir un esclavage aboli partout ?) le nouveau désordre américain.

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Démocratie, le dieu qui a échoué, de l’Allemand Hans-Hermann Hoppe. Un régal pour les réacs.

 

 

lundi, 06 juin 2022

Embargo pétrolier de l'UE: se tirer une balle dans le genou (ou un peu plus haut)

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Guerre économique

Embargo pétrolier de l'UE: se tirer une balle dans le genou (ou un peu plus haut)

Thomas Röper

Source: https:// _wp_cron=1654348907.0830259323120117187500 & www.anti-spiegel.ru/2022/eu-oelembargo-der-schuss-ins-eigene-knie-oder-etwas-hoeher/?doing

Après un mois d'âpres négociations, l'UE s'est mise d'accord sur un mini-embargo pétrolier contre la Russie. Toutefois, l'embargo risque de toucher les citoyens de l'UE bien plus durement que la Russie.

Alors que la prospérité de l'Allemagne et d'autres pays de l'UE fond comme neige au soleil, l'UE vient d'adopter une mesure qui va fortement aggraver cette tendance.

La chute des revenus réels

Le revenu réel est défini comme suit :

"Le revenu réel est un indicateur qui représente le pouvoir d'achat en tenant compte de l'inflation. Il décrit donc la quantité de biens que l'on peut acheter sur le marché avec le revenu nominal "+.

En clair, le revenu réel décrit le pouvoir d'achat. Lorsque les revenus réels augmentent, les gens peuvent se permettre de dépenser plus, lorsqu'ils baissent, les gens s'appauvrissent, même si leurs salaires augmentent sur le papier mais qu'ils ne peuvent se permettre de dépenser plus en raison de la hausse des prix due à l'inflation.

En Allemagne, les revenus réels ont fortement baissé depuis 2020. Grâce aux mesures Covid, les revenus réels se sont effondrés de 4,7% au deuxième trimestre 2020. Il s'agit d'un record absolu, car la plus forte baisse des revenus réels en Allemagne à ce jour depuis 2000 a eu lieu suite à la crise financière de 2008: au deuxième trimestre 2009, les revenus réels ont baissé de 0,9%.

Ce que nous vivons depuis 2020 n'a jamais été observé depuis la dernière guerre en Europe et, de facto, les politiques ne font rien pour y remédier, mais continuent de prendre des décisions qui accélèrent même le processus. Au dernier trimestre, les revenus réels en Allemagne ont chuté de 1,8%, soit le troisième plus haut niveau depuis l'an 2000, après les 4,7% du deuxième trimestre 2020 et la baisse de 2% du premier trimestre 2021.

Ce à quoi nous assistons actuellement est un appauvrissement massif de larges couches de la population, comme le confirment les banques alimentaires. Ces dernières années, de plus en plus de personnes en Allemagne sont devenues dépendantes des banques alimentaires si elles ne veulent pas mourir de faim. La situation est donc, même si tous les Allemands ne le ressentent pas encore, particulièrement dramatique.

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L'appauvrissement est fait maison

Les médias affirment que la pandémie de Covid est responsable de l'appauvrissement des années 2020 et 2021. Ce n'est pas vrai, car la raison de la baisse massive des revenus réels n'était pas le Covid-19, mais les mesures imposées par les gouvernements pour lutter contre le Covid-19. Ce n'était pas le virus qui était en cause, mais les fermetures massives d'entreprises dans le cadre des mesures de confinement.

Ce sont les mesures prises par les gouvernements qui ont provoqué l'appauvrissement, et pour une raison quelconque, les médias ne veulent pas le formuler ainsi. Entre-temps, des études de l'OMS montrent également que les mesures n'ont pas eu de succès sanitaires mesurables, car dans des pays comme la Suède, où il n'y a pratiquement pas eu de restrictions, la grande extinction de masse n'a pas eu lieu. En revanche, les pays qui ont renoncé à des mesures radicales - en Europe, on peut citer la Suède, la Biélorussie et la Russie comme exemples - ont beaucoup mieux traversé la pandémie sur le plan économique.

Maintenant que la pandémie est en grande partie surmontée, l'économie devrait normalement repartir à la hausse, mais l'UE et ses États membres continuent de prendre des décisions qui vont poursuivre et même accélérer l'appauvrissement. Les Allemands en font déjà l'expérience depuis des mois avec l'augmentation du prix du gaz et donc du coût de l'électricité et du chauffage. Cette évolution a commencé dès 2021 et j'ai signalé depuis l'été 2021 que l'UE avait elle-même créé ce problème.

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Les "médias de qualité" n'ont découvert le sujet qu'à partir d'octobre 2021, lorsque les gens ont commencé à le ressentir. J'ai décrit très souvent pourquoi la hausse des prix du gaz est un problème créé par l'UE, pour ne pas le répéter, vous pouvez le lire sur mon site (cf. supra), si c'est nouveau pour vous.

L'"embargo pétrolier"

Maintenant, après presque un mois de querelles, l'UE s'est mise d'accord sur un embargo pétrolier contre la Russie, bien qu'il soit difficile de le qualifier ainsi. Les points essentiels sont que l'UE n'importera plus de pétrole russe livré par pétroliers. Et ce, seulement à partir de la fin de l'année.

Cette mesure aura pour conséquence que les pays de l'UE importeront probablement plus de pétrole de Russie d'ici là afin de constituer des réserves. La Russie peut donc se réjouir d'une demande plus élevée et de prix plus élevés.

D'ici la fin de l'année, les marchés pétroliers internationaux seront donc perturbés, car l'UE devra trouver de nouveaux fournisseurs pour remplacer le pétrole russe, sous la pression du temps. La Russie devra également trouver de nouveaux acheteurs, mais cela devrait être plus facile pour elle que de trouver de nouveaux fournisseurs pour les Européens. Comme l'UE est pressée par le temps, elle sera inévitablement obligée de proposer des prix plus élevés, ce dont la Russie peut se réjouir, des prix en hausse sur les marchés mondiaux permettront à la Russie de vendre son pétrole à ses nouveaux clients pour plus d'argent également.

La stupidité de la Commission européenne

C'est la Commission européenne qui a voulu imposer l'embargo sur le pétrole à tout prix, mais certains pays de l'UE ne voulaient pas d'embargo sur le pétrole, l'exemple le plus connu étant la Hongrie. Comme l'UE doit prendre de telles décisions à l'unanimité, la Hongrie pouvait demander des exceptions pour elle-même et elle l'a fait. La Hongrie (ainsi que la République tchèque et la Slovaquie) n'a pas de ports et dépend donc du pétrole amené par l'oléoduc russe. Par conséquent, l'"embargo pétrolier" de l'UE ne concerne que le pétrole livré par navires-citernes. Le pétrole russe acheminé par oléoduc peut continuer à être importé. La Hongrie a donc obtenu gain de cause.

Mais il y a mieux : si l'UE ne parvient pas à remplacer entièrement le pétrole russe livré par tankers d'ici la fin de l'année, la Hongrie devrait devenir un vendeur de pétrole russe, car elle pourra, si nécessaire, importer plus de pétrole via l'oléoduc russe qu'elle n'en consomme elle-même. Comme le pétrole russe acheminé par oléoduc devrait également être moins cher que le pétrole commandé dans l'urgence et livré par tankers, je suis prêt à parier qu'à la fin de l'année et au début de l'année 2023, nous verrons la Russie pomper plus de pétrole dans ses oléoducs vers l'Europe, plutôt que moins.

Ce que la Commission européenne a fait passer en force et qu'elle appelle "l'embargo pétrolier" va très probablement rapporter à la Russie plus d'argent qu'elle n'en a gagné jusqu'à présent sur son pétrole, car les prix du pétrole vont augmenter. De plus, le pétrole russe continuera d'arriver en Europe par les oléoducs. Voilà ce que j'appelle un embargo efficace !

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Le conflit au sein de l'UE va même si loin que des pays comme la Grèce ou Chypre ont pu obtenir que leurs pétroliers puissent continuer à transporter du pétrole russe, par exemple pour le vendre en Inde ou dans d'autres pays. Voilà ce que j'appelle un embargo pétrolier contre la Russie ! Ou est-ce plutôt un embargo de l'UE contre elle-même ?

Les pétroliers européens ne transporteront bientôt plus le pétrole russe vers l'UE, mais vers l'Asie, où les pays paieront probablement plus que ce que les États membres de l'UE ont payé jusqu'à présent, en raison des bouleversements attendus sur le marché international du pétrole. Cela ne manquera pas d'énerver Poutine.

C'est vous qui payez la facture !

En revanche, la Commission européenne a réussi à faire en sorte que le prix du pétrole continue à augmenter, ce qui entraînera inévitablement une nouvelle hausse de l'inflation en Europe, qui bat déjà régulièrement de nouveaux records. En effet, le prix du pétrole n'est pas seulement synonyme de hausse du prix de l'essence, mais aussi de hausse du prix de tout.

Lorsque l'essence et le diesel deviennent plus chers, les prix de tout augmentent, car les marchandises que vous achetez dans les magasins sont transportées par camion, entre autres, et cela devient plus cher. De plus, les prix de l'énergie continuent d'augmenter, ce qui rend la production de tous les biens plus chère, car rien ne peut être produit sans énergie.

Il est donc aussi certain que le fameux "Amen à l'église" que l'inflation va continuer à augmenter (ou du moins rester très élevée) et que, par conséquent, les revenus réels vont continuer à baisser. En d'autres termes, vous, vos amis et vos voisins, ainsi que tous les autres consommateurs, payez la facture de la politique insensée de la Commission européenne et l'appauvrissement ne fera qu'augmenter.

Au slogan lancé par les Verts "geler contre Poutine" s'ajouteront probablement des slogans tels que "avoir faim contre Poutine" ou "s'appauvrir contre Poutine". Un commentateur de la télévision russe vient de commenter la politique de l'UE en ces termes :

"Pour faire chier Moscou, on va se geler les oreilles, on va affamer le monde pour... Oui, pour faire quoi ? Ce n'est pas vraiment clair".

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Pénurie d'essence en été ?

Der Spiegel a interviewé le chef de l'Agence internationale de l'énergie, qui prévient qu'il pourrait y avoir une pénurie d'essence, de diesel et de kérosène cet été. Nous ne parlons donc pas seulement de prix plus élevés, mais même du risque que les stations-service européennes manquent d'essence pendant la saison des vacances d'été. Et ce n'est pas la méchante propagande russe qui le dit, c'est l'Agence internationale de l'énergie.

En Russie, on ne peut que secouer la tête, car ce que fait la Commission européenne est presque un suicide économique. Elle a d'abord abattu l'économie avec les mesures Covid et maintenant, alors que l'économie pourrait se redresser, elle lui donne un coup de boule avec ses mesures énergétiques et ses sanctions contre la Russie.

Mais selon les médias, la Commission européenne n'est pas à blâmer. Au début, c'était la faute du Covid, alors que ce sont les mesures Covid qui ont abattu l'économie. Maintenant, c'est prétendument la faute de Poutine, alors qu'en réalité, ce sont les sanctions anti-russes, totalement incongrues, qui créent les problèmes dont souffrent de plus en plus les Européens.

À qui cela fait-il le plus mal ?

Bien sûr, les sanctions créent des problèmes pour la Russie, cela ne fait aucun doute. Mais je vis en Russie et dans la vie de tous les jours, on ne remarque presque rien des sanctions. Certes, de nombreux prix ont brièvement augmenté en mars lorsque le rouble s'est effondré, mais entre-temps, le rouble ne s'est pas seulement redressé, il a tellement augmenté par rapport à l'euro que le rouble est jusqu'à présent la monnaie la plus forte du monde cette année. Par conséquent, l'inflation en Russie est à nouveau en baisse.

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Comment cela s'accorde-t-il avec les prévisions des experts occidentaux du début du mois de mars, selon lesquelles les sanctions occidentales allaient rapidement anéantir l'économie russe, dévaluer complètement le rouble et conduire la Russie à la faillite ?

En Russie, l'essence coûte l'équivalent de 80 centimes d'euro et son prix en roubles n'a pas changé. Les rayons des supermarchés en Russie sont pleins, à aucun moment il n'y a eu de pénurie de quoi que ce soit (ou d'huile de tournesol, etc.). La population russe ne ressent guère les sanctions et pour compenser les hausses de prix qui ont eu lieu en mars, le gouvernement russe a décidé d'augmenter les prestations sociales au 1er juin. Parmi celles-ci, il y a d'ailleurs une augmentation des retraites de 10%. Quand cela a-t-il été fait pour la dernière fois en Allemagne ou dans d'autres pays européens ?

Et si vous pensez que les retraites en Russie ne sont pas suffisantes pour vivre, vous êtes encore victime de vieux préjugés. Les retraités russes peuvent désormais se permettre à peu près la même chose que les retraités européens, car ils bénéficient de toutes sortes de réductions et ont donc des frais nettement moins élevés que les retraités européens. J'en ai déjà parlé en détail, mais si c'est nouveau pour vous, vous pouvez le lire sur mon site (cf. supra).

Je ne peux pas le qualifier autrement: l'UE est en train de se tirer une balle dans le genou, ou comme Poutine l'a dit il y a quelque temps à propos des sanctions américaines : "Ils ne se tirent pas seulement une balle dans le genou, mais un peu plus haut" (ndt: et risquent d'atteindre l'artère fémorale...).

Vers une "RAF verte" ?

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Mouvement pour le climat

Vers une "RAF verte" ?

Des militants radicaux pour le climat appellent à des actes de violence

Robert Mühlbauer

Source: https://paz.de/artikel/kommt-eine-gruene-raf-a6935.html

Une partie du mouvement pour la sauvegarde du climat se radicalise, appelle à la violence et aux actes de sabotage et bénéficie encore et toujours du soutien des médias établis. Ainsi, le marxiste et activiste climatique suédois Andreas Malm (photo) a récemment été autorisé à publier un pamphlet de plusieurs pages dans le Spiegel, dans lequel il faisait la promotion d'actions militantes. Selon lui, face à la progression du réchauffement climatique, les formes de protestation démocratiques et légales ne suffisent plus. "Nous n'avons pas besoin de grands concepts pour nous rendre compte que seuls le sabotage et les dégâts matériels sont désormais utiles. C'est le capital fossile lui-même et les réalités qu'il a créées qui nous y poussent", écrit l'auteur, présenté avec bienveillance par le "Spiegel" comme le "maître à penser d'un mouvement climatique radical".

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Les premières actions violentes ont déjà eu lieu : Malm rappelle "Ende Gelände", qui voulait occuper par la force une mine à ciel ouvert, les "Fridays for Sabotage", qui ont endommagé des infrastructures gazières, ou le dégonflage des pneus des véhicules SUV. Malm considère comme un fanal de la lutte pour le climat une attaque menée en février par des activistes anonymes cagoulés sur un site de construction de pipeline de l'Ouest canadien, sur la rivière Wedzin Kwa en Colombie Britannique. "Ils ont détruit des bulldozers et des camions et fracassé d'autres machines, des générateurs, de l'équipement lourd et des remorques". Les dégâts matériels se sont élevés à plusieurs millions de dollars. Malm invite ouvertement ses amis à commettre davantage de sabotages de ce type.

Sabotage et dommages matériels

La vice-présidente de l'AfD, Beatrix von Storch, a annoncé qu'elle porterait plainte contre l'"extrémiste climatique" pour incitation au crime (article 111 du code pénal). Le fait que le "Spiegel" publie l'appel de Malm au sabotage et à la destruction de biens sans aucune prise de distance critique, ce qui peut être considéré comme une approbation. Le magazine d'information de centre-gauche avait déjà eu peu de scrupules à publier des pamphlets extrémistes. En 1970, le magazine de Hambourg avait publié le tristement célèbre essai d'Ulrike Meinhof intitulé "Natürlich kann geschossen werden" (Bien sûr, on peut tirer), qui a été à l'origine des autres actes de la RAF. Meinhof est entrée dans une frénésie de haine avec des déclarations telles que "Les flics sont des porcs, nous disons que tout type en uniforme est un porc, ce n'est pas un être humain, et c'est ainsi que nous devons nous occuper de lui". Selon lui, il est erroné de parler avec les "flics", on ne peut que tirer.

Certes, le radical de gauche suédois, à qui le "Spiegel" offre désormais une grande tribune, s'efforce de prendre formellement ses distances avec tout plaidoyer visant à infliger des dommages corporels. Aucune personne ne devrait être attaquée physiquement . Mais certains militants du mouvement radical pour le climat ont pourtant déjà franchi cette limite. Lors d'affrontements entre des occupants de mines à ciel ouvert ou de forêts, ils ont attaqué des policiers. Malm lui-même rappelle le militant allemand pour le climat Tadzio Müller (photo) qui - toujours dans le Spiegel - prédisait l'année dernière qu'une partie de la jeunesse, qui milite pour le climat, était en train de se radicaliser au point de pouvoir créer à terme une "RAF verte". "Celui qui empêche la protection du climat contribue indirectement à créer la future RAF verte. Ou des cellules de partisans clandestins et climatistes", a déclaré ce conférencier de longue date de la Fondation Rosa Luxemburg.

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Prétendument en état d'urgence

La plupart des penseurs du mouvement climatiste extrême s'efforcent d'éviter tout parallèle avec l'évolution vers la violence terroriste qu'avait connue la RAF en s'attaquant à des personnes concrètes. La RAF déshumanisait les policiers, les chefs d'entreprise ou les hommes politiques, qu'elle faisait abattre en tant que représentants du "système". "Les gens ne sont pas le problème", écrit aujourd'hui Malm dans le Spiegel. Il serait "gravement préjudiciable à la lutte pour le climat que des activistes franchissent cette limite - par exemple en attaquant des mineurs dans les gisements charbonniers ou en assassinant des cadres du secteur pétrolier". La question est de savoir si tout le monde pense ainsi.

Des activistes climatiques complètement excités et aveuglés par des idées apocalyptiques délirantes pourraient à un moment donné franchir cette limite. De toute façon, beaucoup ont déjà renoncé aux méthodes démocratiques et légales. Lorsque les protestations démocratiques ne leur permettent pas d'avancer, ils parlent de "changer de système" - c'est le cas de la militante de "Fridays for Future" Luisa Neubauer, qui a parfois exprimé sa sympathie pour la manière dont la Chine, pays à économie communiste planifiée, transforme son économie et son approvisionnement énergétique, soi-disant beaucoup plus rapidement et efficacement que l'Occident. Les activistes qui évoquent en permanence la fin du monde à cause du changement climatique pensent pouvoir en tirer une sorte de justification pour la transgression des lois. La Terre est en feu, l'urgence climatique n'a pas de délai. Ils s'imaginent être dans une situation d'urgence qui nécessite d'enfreindre la loi.

dimanche, 05 juin 2022

"L'hypermoralisme fait partie du mode de vie actuel" - Entretien avec Thor Kunkel

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"L'hypermoralisme fait partie du mode de vie actuel"

Entretien avec Thor Kunkel

Propos recueillis par Bernhard Tomaschitz

Source: https://zurzeit.at/index.php/hypermoralische-haltung-gehoert-zum-heutigen-lifestyle/

L'écrivain Thor Kunkel évoque les Verts, qui ont sacrifié le pacifisme sur l'autel du pouvoir et se sont entendus avec les Etats-Unis, et le risque que cette politique entraîne l'Allemagne dans la guerre en Ukraine.

Si l'on regarde la position des Verts en République fédérale d'Allemagne sur la guerre en Ukraine, ils n'ont aucun scrupule face aux livraisons d'armes. Où est passé le mouvement pacifiste dont sont issus en partie les Verts ?

Thor Kunkel : Nous avons tous été surpris, je pense, par la rapidité avec laquelle ce parti, qui s'est longtemps revendiqué du mouvement pour la paix et qui jouit donc d'une sympathie sans précédent auprès des jeunes électeurs, s'est transformé en très peu de temps. On pourrait parler d'un parti de politiciens au pouvoir. Remarquez qu'il s'agit de politiciens de pouvoir dépourvus de tout bagage professionnel.

Thor Kunkel fait partie des écrivains germanophones modernes. Il a étudié les arts plastiques, notamment à Francfort-sur-le-Main et à San Francisco, et a travaillé pendant de nombreuses années comme créatif pour des agences de publicité britanniques et néerlandaises (photo : Thor Kunkel).

Ce ne sont donc pas les bonnes personnes qui occupent des postes à responsabilité ?

Kunkel : C'est une certaine tradition chez les Verts. Pensez au fameux discours de Joschka Fischer en 1999 sur l'entrée en guerre de l'OTAN au Kosovo : on a découvert après coup que M. Fischer n'avait même pas lu le traité de Rambouillet. On a alors dit que si les chapitres 7 et 8 avaient été connus auparavant, de nombreux députés Verts n'auraient pas voté pour la guerre à l'époque. En d'autres termes, un certain manque de professionnalisme est tout à fait typique des Verts.

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En ce qui concerne le pacifisme, ou plutôt la non-violence, il n'y a jamais eu de condamnation claire de la RAF de la part des Verts, et des représentants des Verts continuent de faire des mamours avec le petit monde des Antifa, qui est tout sauf pacifique.

Kunkel : Je dirais que la base du parti est relativement violente. Mais en ce qui concerne le comportement de Mme Baerbock et de M. Habeck, il y a encore d'autres raisons déterminantes, - la vassalité vis-à-vis des Américains et aussi l'intention de ne décevoir aucun des amis transatlantistes.

Si nous jetons un bref coup d'œil à l'histoire, lors de la guerre du Vietnam, le mouvement pacifiste a violemment critiqué les États-Unis et a quasiment glorifié les Nord-Vietnamiens et Ho Chi Minh. Au début des années 80, lors de la double décision de l'OTAN sur le réarmement, les États-Unis ont à nouveau été vivement critiqués, tandis que le rôle de l'URSS était occulté. D'où vient cette divergence ?

Kunkel : Tout d'abord, la gauche a fait à l'époque ce qu'elle fait aujourd'hui, c'est-à-dire qu'elle s'est solidarisée avec les peuples coloniaux exploités, parmi lesquels elle comptait les Nord-Vietnamiens. Par ailleurs, l'impérialisme géopolitique des États-Unis était alors à son apogée, ce qui correspondait très, très bien à la phase de légitimation des partis de gauche et des partis verts. Aujourd'hui, nous nous trouvons dans une situation différente : les Verts font partie de l'establishment. Ils sont choyés par les médias qui leur sont favorables, et ils savent aussi que la jeune génération les soutient. Ils cultivent un style de vie élitiste et ont appris à s'accommoder de la dernière grande puissance occidentale, les États-Unis. Les élites s'arrangent toujours avec les dirigeants, et cela explique le changement que vous venez d'évoquer.

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Le nouveau roman de Thor Kunkel, "Welt unter", va bientôt paraître.

Cela signifie que les choses vont probablement continuer ainsi avec les Verts, car la coalition "feux de circulation" va, selon les prévisions actuelles, tenir jusqu'à la fin de la législature.

Kunkel : Nous devons partir de ce principe. La majorité des Allemands approuvent cette orientation belliciste, cette "attitude", comme on dit, de la ministre des Affaires étrangères. On dit qu'elle fait du bon travail et que les Allemands sont également satisfaits du travail de M. Habeck. Bien entendu, ces déclarations des médias grand public doivent être prises avec précaution. Je pense toutefois qu'ils n'ont pas perdu la confiance en adoptant une position qui consiste à livrer des armes lourdes à un seul des belligérants. La majorité des Allemands semble les soutenir.

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Parce qu'ils pensent être du bon côté sur le plan moral ?

Kunkel : Cela correspond exactement à cette attitude hypermoraliste qui fait aujourd'hui partie du style de vie vert, on est alors "moralement protégé". De nos jours, le prestige, la réputation et cette attitude morale sont presque devenu des avantages en monnaie sonnantes et trébuchantes. On sait aussi, bien sûr, que si l'on adopte une position critique - du moins en Allemagne -, on risque aujourd'hui de perdre son gagne-pain ou de ruiner sa carrière. Celui qui fait partie du système et tous ceux qui gagnent simplement leur vie se taisent.

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Pourrait-on également formuler cela de manière un peu provocante en disant que l'opinion dominante est que "le monde doit être sauvé par l'hypermoralisme allemand" ?

Kunkel : Si vous faites allusion aux années 30 et 40, je ne peux que vous donner raison. J'ai l'impression que le risque d'être impliqué d'une manière ou d'une autre dans cette guerre est pris à la légère. On fait semblant de ne pas être impliqué dans la guerre, ce qui n'est pas vrai dans les faits. On ne peut pas livrer systématiquement des armes lourdes à une partie belligérante et prétendre ensuite ne pas être impliqué. Si des soldats ukrainiens sont formés par des Américains en Allemagne pour pouvoir maîtriser certains systèmes de missiles qui tuent des soldats russes, il s'agit clairement d'une forme de "service de guerre". S'il devait y avoir des réactions, s'il devait y avoir des explosions nucléaires, cette guerre se déroulerait principalement en Europe et les États-Unis seraient, comme toujours, en dehors du jeu.

C'est ce qui avait été envisagé dans les années 1970 comme le pire scénario de la 3ème Guerre mondiale. Un éventuel échange de coups devait se limiter au sol européen, plus précisément au territoire de l'Allemagne vaincue. En raison de leur manque de souveraineté, les gouvernements de l'époque - Schmidt, Kohl - ont accepté que des armes nucléaires soient installées sur le territoire allemand. Dans le pire des cas, on pourrait s'attendre à ce que ces systèmes d'armes fixes soient utilisés. Curieusement, cela semble laisser la population allemande indifférente, car elle n'a guère tiré de leçons des événements fatals de la Seconde Guerre mondiale.

Pendant longtemps, la grande maxime politique de la République fédérale était "plus jamais la guerre", et l'armée allemande ne devait pas participer à des opérations de guerre à l'étranger. Puis, comme vous l'avez déjà mentionné, le gouvernement fédéral rouge-vert et le ministre des Affaires étrangères Fischer ont déclenché la guerre de l'OTAN contre la Serbie, et l'Allemagne risque maintenant d'être entraînée dans la guerre qui sévit aujourd'hui en Ukraine. Comment expliquer tout cela ?

Kunkel : Je ne sais pas. Il s'agit vraisemblablement de certains schémas de réaction qui semblent se répéter. En arrière-plan, il semble y avoir un objectif supérieur et symboliquement chargé - un objectif fixé par nos "amis" transatlantiques, dont la géopolitique doit être accomplie par le vassal. Un État souverain se comporterait différemment dans cette situation, et surtout, les politiciens allemands ne seraient pas prêts à risquer la vie de millions d'Allemands pour une politique absurde basée sur des  "valeurs" (occidentales). Même si la catastrophe n'arrive pas tout de suite, plus les belligérants s'échauffent, plus le risque est grand que cela ait des conséquences que les "professionnels de la politique" comme Mme Baerbock et M. Habeck ne peuvent pas prévoir. Ce qui m'inquiète, c'est que la caste politique semble considérer 89 millions d'Allemands comme une masse de manœuvre qui doit simplement rester immobile.

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J'aimerais vraiment entendre un jour un M. Scholz déclarer clairement: "Le bien du peuple, que je représente en vertu de ma fonction, passe avant tout". Avant les "valeurs" (occidentales), avant la politique symbolique, et même avant les victimes de la guerre, dans laquelle l'Allemagne n'a aucune responsabilité. En revanche, une guerre nucléaire en Europe serait si terrible qu'on ne veut pas y penser. Le comportement arrogant de certains personnages clés du gouvernement ukrainien suggère d'ailleurs de qui pourrait provenir une première frappe nucléaire en cas de doute. Je pense qu'un macho comme Zelenski n'a pas grand-chose à envier à Poutine.

Pour revenir brièvement au pacifisme : Peut-on résumer cela en disant que le pacifisme n'était ou n'est toujours qu'un slogan politique de la gauche ?

Kunkel : Il semblerait que oui. Pour le parti, c'était un terme de combat utile dans la boîte à outils du marketing politique, bien que je ne veuille pas nier à de nombreux membres de la gauche et du parti des Verts une attitude pacifiste de base. Dans la vie politique quotidienne, l'affirmation d'être un mouvement pacifiste était bien sûr un plus émotionnel et une feinte rhétorique visant à discréditer indirectement l'adversaire politique.

Il est également significatif que le terme ait récemment été utilisé dans le débat politique. M. Habeck a fait savoir que, bien qu'il éprouve du respect pour une "position de pacifisme inconditionnel" au sein de son parti, il "pense que c'est faux". Mme Baerbock a répondu aux questions de l'opposition que les Verts "ne voulaient plus être endormis". Ils sont prêts - à la différence de l'AfD - à adapter leurs exigences programmatiques "aux circonstances". Cela ressemblait à de l'auto-dénigrement, mais n'a pas vraiment irrité qui que ce soit. On sait que Mme Baerbock a une relation quelque peu légère et inconsistante avec la vérité.

L'entretien a été réalisé par Bernhard Tomaschitz.

La revue de presse de CD - 05 juin 2022

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La revue de presse de CD

05 juin 2022

EN VEDETTE

Harari et "l'homme numérique de demain" : les projets inquiétants du Forum de Davos

Certains le connaissent, d’autres pas. Pourtant, son rôle est majeur au sein du Forum économique mondial, puisqu’il en est le conseiller principal. Yuval Noah Harari est un écrivain et historien israélien, auteur du best-seller "Sapiens", ouvrage qui ajoute la science à l'histoire de notre humanité entière. En 2018 déjà, avant la pandémie mondiale, il évoquait les concepts de l’homme numérique de demain. Cet homme serait celui que l’on pourrait "pirater", pour lequel la vie n’aurait plus de sens réel. Les dirigeants devraient alors tout mettre en œuvre pour remédier à cela, notamment grâce aux jeux vidéos et aux médicaments. Le bras droit de Klaus Schwab s’est également fait connaître avec son second tome : "Homo Deus".

Francesoir.fr

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DÉSINFORMATION/CORRUPTION/CENSURES

Revue de presse RT (Russia Today) du 22 au 28 mai

Au menu cette semaine, l’Europe et les Etats-Unis qui continuent, de façon totalement volontaire et assumée, leur chute économique ; l’Ukraine qui plus elle perd plus elle se fascise ; la Russie et la Chine qui prépare leurs défenses contre l’inévitable assaut final, et suicidaire, de l’Occident. La crise vue du côté russe…

Lesakerfrancophone.fr

https://lesakerfrancophone.fr/revue-de-presse-rt-du-22-au...

Rivarol privé d’aides à la presse

C’est une pétition signée d’historiens, de personnalités diverses que nous évoquerons plus loin qui a entraîné cette mesure. Une trentaine de personnes considéraient que cette « propagande salit le travail des historiens ». La pétition remarque pourtant que la commission paritaire des publications et agences de presse (CPPAP) réunie en 2018 avait accordé son imprimatur au journal et renouvelé les avantages qui résultent du numéro d’immatriculation : TVA à taux réduit (2,1 % au lieu de 20 %), tarifs postaux préférentiels et accès aux aides à la presse. Tout journal qui appartient à la catégorie des publications d’information politique et générale (IPG) et qui couvre en principe tout le champ de l’actualité y a droit. La pétition, qui demandait l’annulation de l’immatriculation du journal en tant qu’IPG, ajoute « pour autant que ces informations tendent à éclairer le jugement des citoyens ». Mais qui sera l’arbitre des élégances pour déterminer les « bonnes informations » qui vont « éclairer le jugement des citoyens » ? Les signataires de la pétition ?

Ojim.fr

https://www.ojim.fr/rivarol-aides-a-la-presse/?utm_source...

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Arabie Saoudite, les rois de la communication ?

Parole d’expert réalisé avec notre partenaire Terra Bellum au sujet de l'  « Arabie Saoudite, les rois de la communication » ? Pierre Conesa analyse les ressorts de l’influence du Royaume Wahabite dans les démocraties occidentales et les bénéfices qu’il cherche à tirer d’une communication bien huilée grassement financée par la pétro-monarchie. Vidéo.

httgeopragma.frps://geopragma.fr/parole-dexpert-arabie-saoudite-les-rois-de-la-communication-avec-pierre-conesa-membre-du-comite-dorientation-strategique-de-geopragma-2/

ÉCONOMIE

Le miroir aux alouettes de la réindustrialisation

Dès la fin de la guerre froide il devint intéressant de confier des tâches productives à des régions du monde devenues accessibles et qui disposaient d’une abondante main d’œuvre bon marché. Les pays occidentaux se transformèrent en économies de services, plus rémunérateurs, tout en pensant rester maître de leurs technologies. Si les tâches industrielles migrèrent vers l’Asie, elles furent accompagnées par les savoir-faire, sans que l’on veuille se rendre compte de cette dépossession. Trois décennies plus tard, les dépendances sont inversées : le confort matériel s’importe désormais de là-bas et la maîtrise technologique n’est plus une chasse gardée.

Le blog de Michel de Rougemont

https://blog.mr-int.ch/?p=8469&utm_source=mailpoet&am...

Alerte ! la dette de la France est structurelle

La dette du pays ayant maintenant dépassé le montant du PIB, il faut s’interroger pour savoir s’il va être possible de faire en sorte qu’elle n’augmente pas davantage encore dans les années à venir.

contrepoints.org

https://www.contrepoints.org/2022/05/31/428495-alerte-la-...

ÉNERGIES

Qui gagne la guerre de l’énergie ?

Nos dirigeants européens sont des irresponsables. En obéissant aveuglément aux Américains, ils ont mis en danger tout le volet des ressources énergétique dont l’Europe a besoin car nos économies reposent encore sur le gaz, le pétrole et le charbon dont la Russie nous fournit l’essentiel de nos besoins.

synthesenationale.hautetfort.com

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ÉTATS-UNIS

L'Afrique, les pays BRICS et les républicains américains bloquent le traité mondial de l'OMS sur la pandémie !

Comme pour la lutte contre le diktat mondial de Corona, de nombreux pays du Sud, et en particulier ceux d'Afrique, sont à nouveau à la pointe de la résistance. En effet, le très controversé traité mondial de l'OMS sur les pandémies, qui vise à mettre en place une dictature mondiale de la santé au-dessus du statut constitutionnel des États-nations souverains, est rejeté dans ces pays. Au Brésil et dans d'autres parties du monde, on se défend également.

euro-synergies.hautetfort.com

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FRANCE

Renaissance démocratique : Macron dissimule son mépris de la démocratie

Si la majorité semble s’être effectivement entichée de cette idée de renaissance, son application à la question démocratique semble quelque peu paradoxale lorsqu’on se souvient du bilan d’Emmanuel Macron sur ce point.

Contrepoints.org

https://www.contrepoints.org/2022/05/31/429128-renaissanc...

Le fiasco de la Ligue des champions au Stade de France a un retentissement mondial

La Mondiovision a offert un spectacle navrant à quelque 400 millions de téléspectateurs sur la planète. Ils étaient pourtant privilégiés par rapport aux quelque 80.000 supporters qui avaient eu la mauvaise idée de se rendre au Stade de France. Attentes interminables, intrusions, vols, agressions y compris sexuelles (surtout à la sortie du stade), jets de gaz lacrymogènes d’une police débordée contre d’authentiques amateurs de football venus souvent de loin et en famille… un chaos inouï. Mais au lieu de reconnaître tout de suite le désastre et d’en demander pardon aux victimes, le ministre de l’Intérieur et la nouvelle ministre des Sports, témoins directs de ce fiasco, ont rejeté la faute sur les fans anglais en évoquant « une fraude massive, industrielle de faux billets », d’où « 30.000 à 40.000 supporters » sans billet ou munis de faux billets

laselectiondujour.com

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GÉOPOLITIQUE

Ukraine/Russie : en Amérique latine et en Asie, des pays refusent de suivre les sanctions

Les Américains encouragent avec ardeur l’Ukraine dans une guerre qui, pour beaucoup, est une lutte décisive pour la liberté humaine. L’intensité de notre engouement fait qu’il est facile de supposer que tout le monde dans le monde le partage. Ce n’est pas le cas. La réaction passionnée des Américains n’a de pareil qu’en Europe, au Canada et chez la poignée d’alliés des États-Unis en Asie de l’Est. Pour de nombreuses personnes dans le reste du monde, le conflit Russie-Ukraine n’est qu’une autre guerre occidentale inutile dans laquelle ils n’ont aucun intérêt.

Les-crises.fr

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La Russie, l'Iran et l'Inde créent un troisième pôle d'influence dans les relations internationales

Le ministre russe des Transports, Valery Savelyev, vient de reconnaître le rôle vital que joue aujourd'hui l'Iran pour la logistique de son pays grâce au corridor de transport Nord-Sud (NSTC - North South Transport Corridor). Selon lui, les sanctions occidentales sans précédent imposées par les États-Unis en réponse à l'opération militaire russe en cours en Ukraine "ont pratiquement brisé toute la logistique dans notre pays. Et nous sommes obligés de chercher de nouveaux couloirs logistiques".

euro-synergies.hautetfort.com

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La dynamique de la puissance dans la région indo-pacifique est en pleine mutation

La patrouille aérienne conjointe, au-dessus des eaux de la mer du Japon et de la mer de Chine orientale, lundi, par une force opérationnelle aérienne composée de Tu-95MS russes capables de transporter des armes nucléaires et de bombardiers stratégiques H-6K chinois n’aurait pas pu être une réaction plus instinctive à la tournée du président américain Joe Biden en Asie, sans parler de ses remarques provocatrices évoquant une guerre apocalyptique entre les États-Unis et la Chine au sujet de Taïwan.

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IMMIGRATION

Projet Horizon : des migrants dans nos campagnes

Le fond de dotation « Merci » qui appartient à la famille Cohen cherche à implanter des dizaines de familles de migrants dans la ville rurale de Callac en Bretagne. Yann Vallerie, habitant local et fondateur du site Breizh Info, s’inquiète d’un projet qui changerait la population et les mœurs de nos campagnes.

Lincorrect.org

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LECTURE

L’Institut Iliade met à disposition tous les numéros d’Enquête sur l’Histoire, magazine fondé par Dominique Venner, de 1992 à 1999

L’Institut Iliade vient de mettre à disposition tous les numéros d’Enquête sur l’Histoire, magazine fondé par Dominique Venner, de 1992 à 1999. Enquête sur l’histoire est une revue française qui traitait de sujets d’histoire. Fondée en 1991 par Dominique Venner, elle était liée à la mouvance de la Nouvelle Droite. Elle disparut en 1999. Comme l’explique Dominique Venner dans l’éditorial du premier numéro de cette revue : « Il est impossible de penser le présent et le futur sans éprouver derrière nous l’épaisseur de notre passé, sans le sentiment de nos origines. Il n’y a pas de futur pour qui ne sait d’où il vient, pour qui n’a pas la mémoire du passé qui l’a fait ce qu’il est. Mais sentir le passé, c’est le rendre présent. Le passé n’est pas derrière nous comme ce qui a été autrefois. Il se tient devant nous, toujours neuf et jeune ».

Les numéros sont désormais tous libres d’accès et de téléchargement

Breizh-info.com

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MONDIALISME/BIOTERRORISME/DICTATURE

Forum économique mondial 2022 : le retour de l’homme de Davos

La réunion annuelle du Forum économique mondial (WEF) à Davos est peut-être la conférence la plus impopulaire au monde, et son fondateur et président, Klaus Schwab, l’une des personnalités les plus méprisées au monde. Souvent comparé au Dr. Denfer, le personnage joué par Mike Meyers dans la série Austin Powers, et régulièrement comparé à un super-méchant de James Bond sur Internet, Schwab est considéré comme un mégalomane messianique dirigeant une infâme cabale de dirigeants mondiaux et de chefs d’entreprise vers un avenir dominé par une élite mondialiste.

Contrepoints.org

https://www.contrepoints.org/2022/06/02/431611-forum-econ...

Soros et la fermeture hermétique de la "société ouverte"

Lorsque nous évaluons les bouleversements qui se produisent dans notre société et qui sont devenus soudainement si évidents, nous nous retrouvons souvent à en tenir quelques noms pour responsables, toujours les mêmes. Bien que cela ne satisfasse pas entièrement notre désir de compréhension et se prête au risque de simplifier à l'excès la réalité, il ne fait aucun doute que l'action visible par laquelle les individus exercent leur pouvoir est le miroir à travers lequel nous pouvons tenter d'identifier les lieux où nous mènent les forces mystérieuses qui guident le cours des événements.

euro-synergies.hautetfort.com

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RÉFLEXIONS

Au-delà du "gauchisme" : le fléau "trotskyste" dans les mouvements contre-hégémoniques

C'est surtout au sein des mouvements communistes qu'ont émergé les "trotskystes". Léon Trotsky était un marxiste révolutionnaire qui, entre autres contributions théoriques au marxisme, a représenté la première opposition majeure au sein du parti bolchevik dans la période post-Lénine. Léon Trotsky a mis en avant une ligne "plus marxiste" au détriment d'une ligne "plus nationale" adoptée par Josef Staline. C'était une façon de chercher à préserver les acquis de la révolution russe, de fortifier son propre État plutôt que d'appliquer la vision marxiste d'une soi-disant révolution mondiale.

euro-synergies.hautetfort.com

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Grand espace et idée d'empire - contre-projet à l'UE

L'État-Nation : pour certains, c'est un modèle dépassé, pour d'autres, c'est la possibilité de revenir au "bon vieux temps". Mais le problème soulevé par l'Etat-Nation réside dans le fait qu'il est d'une part trop faible pour contrer la menace de la mondialisation, l'espace qu'il domine n'étant tout simplement pas assez vaste, et d'autre part trop fort lorsqu'il s'agit de restreindre les libertés de son propre peuple, puisqu'il tente de rendre tous les citoyens "égaux" à partir d'un centre, au-delà des frontières des régions, des tribus et des états qui se sont développés au fil du temps.

euro-synergies.hautetfort.com

http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2022/05/29/g...

SANTÉ/INTERDICTIONS/LIBERTÉS

Documents Pfizer : trop gros pour être vrai ?

Les documents Pfizer ont du mal à sortir. Il est vrai que plusieurs centaines de milliers de pages n’est pas évident à éplucher. Rien qu’un dossier de patient fait 250 pages, il y en a plus de 40 000, et il faut vérifier que ses éléments ont bien été retranscrits, et le résultat non déformé. Un travail de fous, que même la FDA, l’EMA, l’ANSM n’ont pas fait. Personne n’ayant réellement les moyens de le faire, l’industrie pharmaceutique a le champ libre pour faire ce qu’elle veut. Même pour des dossiers plus petits, comme le Paxlovid, du même menteur, personne n’a vu les rebonds.

Covid-factuel.fr

https://www.covid-factuel.fr/2022/06/01/documents-%c2%a8p...

UNION EUROPÉENNE

Char à laver

Sur un site peu connu mais très atlantiste, un plumitif résume un article du Washington Post. Selon le Wapo, citant la secrétaire étasunienne au commerce Gina Raimondo, les chars russes ne fonctionnent que par la grâce de circuits électroniques pris à des lave-linges et des frigos. Il y a donc cinq programmes, dont un pour obus délicats, et la rotation de la tourelle est déterminée par la vitesse d’essorage. C’est pour fabriquer de nouveaux chars, ou réparer les quelques-uns restants, que les Russes pillent les maisons en Ukraine et envoient à l’arrière les précieuses machines à laver.

Lesakerfrancophone.fr

https://lesakerfrancophone.fr/char-a-laver

Après avoir affiché des fillettes voilées pendant deux années consécutives sur la couverture de l’un de ses rapports annuels, le Conseil de l’Europe les remplace par une seule femme voilée pour sa dernière édition

D’un rapport l’autre, le Conseil de l’Europe n’en finit donc pas son autoflagellation !

fdesouche.com

https://www.fdesouche.com/2022/06/02/apres-avoir-affiche-des-fillettes-voilees-pendant-deux-annees-consecutives-sur-la-couverture-de-lun-de-ses-rapports- annuels-le-conseil-de-leurope-les-remplace-par-une-seule-femme-voilee-pour-sa-d/

samedi, 04 juin 2022

La malédiction de l'hypocrisie de gauche - Comment les pacifistes sont devenus des bellicistes

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La malédiction de l'hypocrisie de gauche

Comment les pacifistes sont devenus des bellicistes

Andreas Mölzer

Source: https://andreasmoelzer.wordpress.com/2022/06/02/vom-fluch-der-linken-heuchelei/

Si l'on analyse le débat actuel sur la guerre en Ukraine, on ne peut tirer qu'une seule conclusion: les plus grands bellicistes sont actuellement issus des rangs de la gauche européenne. Ces dernières semaines, les appels à la livraison d'armes lourdes, à un engagement toujours plus fort en faveur de Kiev et, dans certains cas, à une intervention active dans le conflit, ont été les plus virulents, voire les plus hystériques, de la part des représentants de la gauche de l'échiquier politique.

Si vous écoutez les Verts allemands, de la plus grande ministre des Affaires étrangères de tous les temps au président des Verts bavarois aux cheveux hirsutes, vous savez qu'un parti de véritables bellicistes s'est formé, abandonnant derrière lui l'ancien pacifisme de la révolte de 68 et de la Nouvelle Gauche. A l'époque, on disait "Des socs plutôt que des épées" et "Faire la paix sans armes" et on manifestait contre la guerre du Vietnam et contre le réarmement de l'OTAN. Aujourd'hui, ce sont les épigones de cette ancienne Nouvelle Gauche qui critiquent massivement le chancelier allemand Olaf Scholz parce qu'il n'est pas prêt à livrer des armes lourdes offensives à l'Ukraine.

Il convient d'analyser plus en détail comment peut s'expliquer un changement aussi radical dans l'attitude fondamentale de la gauche vis-à-vis de la guerre et de la paix. D'une part, cela tient bien sûr à l'adversaire actuel dans cette guerre en cours. Vladimir Poutine est depuis longtemps l'ennemi idéal de la gauche, car il incarne tout ce que la gauche déteste et rejette avec ses positions conservatrices en matière de patriotisme, de famille et d'attitude envers les homosexuels. Vladimir Poutine est alors rapidement comparé à Adolf Hitler, et les spécialistes en sciences politiques affirment plus facilement que le régime actuel du Kremlin est bien sûr un fascisme bien réel. Ils ignorent les voix modérées qui font remarquer que Poutine ne menace d'extermination aucun groupe ethnique ou social et que le fascisme implique la pénétration organisationnelle de la population et de tous les secteurs de la société. L'image de l'ennemi Poutine et du méchant impérialisme russe suffit à motiver le nouvel enthousiasme de la gauche pour la guerre.

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Une autre cause de ce changement de paradigme idéologique au sein de la gauche est sans doute l'hypocrisie que ces messieurs-dames ont depuis longtemps intériorisée, hypocrisie à laquelle on s'est concrètement habitué dans ce domaine et dans la fonction de bien-pensant attitré. Cette bien-pensance de gauche, qui s'est notamment développée sur la question de l'immigration de masse au cours de ces dernières années, est naturellement capable de porter des jugements en matière de guerre et de paix en toute décontraction, dans une pose complaisante de supériorité morale. Les Ukrainiens et leur président Zelenski, considérés auparavant comme l'un des pays les plus corrompus avec un président, lui, extrêmement corrompu, sont soudain ceux qui mènent une guerre juste, à savoir une guerre défensive, alors que Poutine est présenté comme un tyran fou et sanguinaire à la tête d'un régime tout aussi sanguinaire et d'une armée non moins sanguinaire. Et contre cela, l'utilisation d'armes lourdes est alors la moindre des choses.

Dans le paysage politique et médiatique allemand, la gauche belliciste rejoint curieusement les chrétiens-démocrates de Friedrich Merz et le style journalistique et polémique du "Bild-Zeitung". Alors que les sociaux-démocrates d'Olaf Scholz freinent des quatre fers et se montrent réticents à l'idée de livrer des armes lourdes, ce sont ces deux secteurs politiques-là qui se profilent carrément comme des bellicistes. Et quiconque adopte une attitude prudente en ce qui concerne la prise de position dans la guerre en Ukraine est aussitôt diffamé parce qu'il "comprend Poutine" (est un "Putin-Versteher").

Bien que de plus en plus de voix s'élèvent dans les médias pour reconnaître qu'une défaite militaire totale des Russes est tout simplement impensable et que toute nouvelle escalade et extension de la guerre vers un conflit européen, voire mondial, doit être évitée à tout prix, la seule conséquence logique de cette reconnaissance, à savoir la recherche d'une paix négociée, semble encore lointaine. Ces dernières semaines, les discussions entre Moscou et Kiev se sont révélées fausses négociations et ont échoué sans donner le moindre résultat.

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Les tentatives de médiation, comme celles du Turc Erdogan ou d'Israël, sont restées lettre morte jusqu'à présent, et les contacts téléphoniques réels ou supposés entre Macron et Poutine ou entre Scholz et Poutine n'ont guère donné de résultats. Sans parler des tentatives plutôt ridicules du chancelier autrichien de communiquer avec le maître du Kremlin. Il n'en reste pas moins que des négociations sérieuses devront avoir lieu un jour. Et celles-ci devront partir du principe qu'un éventuel compromis de paix devra naturellement tenir compte de la partie russe, c'est-à-dire que les gains de terrain russes dans l'est et le sud-est de l'Ukraine devront probablement être maintenus à long terme. Les bellicistes de gauche en Occident ne veulent pas en entendre parler. De même, les francs-tireurs du 10 Downing Street et de la Maison Blanche à Washington tentent encore aujourd'hui de nous faire croire que seule une défaite totale des Russes pourrait mettre fin à la guerre. Mais tout cela est illusoire et ne fait qu'accroître le risque d'une escalade généralisée jusqu'à la guerre nucléaire mondiale.

C'est ainsi que les va-t-en-guerre de gauche, tout comme les anglo-américains qui haïssent les Russes, s'avèrent être la véritable grande menace pour la paix mondiale. Bien entendu, cela ne change rien au fait que Vladimir Poutine et la Russie ont déclenché une guerre d'agression que rien ne justifie au regard du droit international. Néanmoins, les négociations restent le seul moyen d'y mettre fin. Et pour cela, il faudra offrir à Poutine un scénario de sortie. La soif de guerre, hypocritement déguisée en défense des "valeurs occidentales", comme le fait actuellement la gauche, rendra impossible la fin de la guerre et une solution pacifique.

La politique face à l'apocalypse

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La politique face à l'apocalypse

Source: https://www.tradicionviva.es/2022/04/28/politica-ante-el-apocalipsis/

Dans un essai publié dans le Frankfurter Allgemeine Zeitung, le politologue Comte Peter von Kielmansegg (photo) critique le fait que les élites politiques allemandes ne sont pas à la hauteur des défis stratégiques auxquels le pays est confronté. Face au risque d'utilisation d'armes nucléaires en Europe, les décideurs doivent être en mesure de faire face au "danger d'une catastrophe apocalyptique". Pour cela, ils auraient besoin de vertus classiques, comme le "courage prudent". La "classe politique" allemande, quant à elle, a démontré à plusieurs reprises sa "cécité" stratégique et ne sera probablement pas en mesure de prendre les décisions sages et courageuses nécessaires pour éviter les dommages à la communauté.

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L'Allemagne est "un cas d'instabilité particulière". Les élites politiques du pays ont eu tendance à idéaliser la faiblesse et le manque de sagesse. La "classe politique" est "convaincue que son évitement habituel de l'urgence" est "la preuve d'une moralité supérieure, laquelle est le propre d'une communauté purifiée par l'expérience historique".

L'"aveuglement avec lequel cette classe politique a délibérément conduit son pays dans la dépendance énergétique de la Russie de Poutine jusqu'à la toute dernière seconde et a géré la Bundeswehr presque jusqu'à l'effondrement silencieux" "ne les qualifie pas exactement pour prendre l'initiative dans la direction opposée".

Dans la situation actuelle, il est particulièrement important de trouver des solutions éthiques qui ne doivent pas être interprétées comme un signe de faiblesse du côté russe, car cela pourrait conduire à une escalade, par exemple sous la forme d'une invasion russe des anciennes républiques soviétiques que sont les États baltes. Il s'agit avant tout d'éviter une guerre avec la Russie, car cela pourrait "se terminer en apocalypse".

D'un point de vue européen, le moyen le plus favorable d'éviter une escalade militaire est l'échec de l'invasion russe, car il pourrait en résulter une disposition à un cessez-le-feu chez les dirigeants politiques de la Russie, qui n'est pas encore perceptible. Quoi qu'il en soit, la situation en Europe centrale restera probablement instable sur le long terme. La "naïveté politique des dix ou vingt dernières années" ne pourra donc "plus se reproduire" en Europe occidentale (1).

Nous avons évoqué ici le manque de sagesse de la culture stratégique de l'Allemagne, qui devient maintenant évident. Il y a quelques semaines, le général de brigade à la retraite Erich Vad, ancien conseiller militaro-politique de la chancelière Angela Merkel, a critiqué dans ce contexte la "rhétorique de guerre" qui prévaut en Allemagne et qui est présentée "hors de toute bonne intention éthique". Cependant, la "route de l'enfer" est "toujours pavée de bonnes intentions". Il faut "penser à la guerre en cours entre la Russie et l'Ukraine depuis la fin février" et, surtout, s'efforcer de prévenir une nouvelle escalade et éviter une éventuelle troisième guerre mondiale (2). (sur la réaction d'Erich Vad, voir: http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2022/04/28/le-general-de-brigade-a-la-retraite-erich-vad-il-regle-maintenant-ses-compt.html#more ).

Il y a quelques mois, l'ancien ministre allemand des Affaires étrangères Sigmar Gabriel et Urban Rid, ancien chef de service à la Chancellerie fédérale, ont diagnostiqué un déclin des élites étatiques en Allemagne. Cependant, les auteurs n'ont pas abordé les causes culturelles de ce problème et les réponses possibles à celui-ci. Les réponses possibles ont été décrites par l'historien israélien Shalom Salomon Wald dans son ouvrage sur les conditions préalables à l'existence à long terme des nations, où il a identifié un certain nombre de caractéristiques intellectuelles et culturelles dont doivent faire montrer les élites étatiques qui ont réussi en temps de crise (3).

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Du point de vue de la doctrine sociale chrétienne, le pape Pie XII avait décrit l'essence de l'idée d'élite dans la tradition occidentale, qui comprend également les éléments spirituels énumérés par Wald. Ainsi, les États fonctionnels reposent sur une élite de personnes qui "se distinguent par leur esprit et leur force de caractère". Seules les personnes "à la doctrine claire et saine, à la volonté ferme et droite" sont capables "d'être des dirigeants et des responsables de leurs concitoyens" (4 ). Dans ce contexte, le pape Pie XI avait décrit la doctrine sociale chrétienne comme "l'école de l'élite dans la vie sociale et politique" (5). Cependant, en dehors d'initiatives privées individuelles, il n'existe actuellement aucune institution en Allemagne qui poursuit une formation d'élite dans ce sens. La suggestion de Werner Weidenfeld de créer une "école de pensée stratégique" n'a pas non plus reçu de réponse pertinente.

Cet article a été initialement publié en allemand sur renovatio.org.

Sources:

1) Peter Graf Kielmansegg : "La guerre de Poutine", Frankfurter Allgemeine Zeitung, 19.04.2022, p. 7.

2) Christoph Driessen : "Das Dilemma des deutschen Pazifismus", Aachener Zeitung, 14.04.2022, p. 2.

3) Shalom Salomon Wald : Rise and Decline of Civilizations : Lessons for the Jewish People, Boston/Jerusalem 2014, pp. 220-241.

4) Benignitas et humanitas 20.